
A l’ouverture de l’atelier
Le directeur de la nutrition au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, Dr Aboubacar Mahamadou, a présidé, le jeudi 7 août 2025 à Niamey, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de formation sur les techniques de plaidoyer pour la nutrition, destiné à la société civile. Il s’agit, à travers cet atelier de deux jours, de former 40 participants sur les produits et analyses de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) et les outiller pour construire des messages forts, porteurs et influents afin de sensibiliser, mobiliser et faire des plaidoyers en faveur de la nutrition au Niger.
Cette formation est une initiative conjointe du Gouvernement, à travers le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, pour renforcer la synergie entre les producteurs de données, et les forces citoyennes. Elle illustre la volonté des différentes parties à œuvrer pour améliorer les conditions de vie de la population et atteindre les objectifs prédéfinis dans l’Axe 3 du Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie.
Dans son intervention, le directeur de la nutrition a souligné que l’état nutritionnel des groupes vulnérables dont les enfants est resté critique tout au long de ces dernières décennies avec des prévalences de la malnutrition chronique ou retard de croissance chez les enfants de 6-59 mois atteignant 47% en 2022 au-dessus du seuil d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). « Quant à la Malnutrition Aiguë Globale (MAG), elle est de 12,2% selon l’enquête SMART 2022, et est constamment au-dessus du seuil d’urgence fixé par l’OMS (10%) dont 2,4% de forme sévère », a-t-il indiqué. Toutes les régions du Niger, à l’exception de Niamey, ont enregistré des prévalences de malnutrition aiguë comme chronique au-dessus des seuils définis par l’OMS et que l’ampleur du problème des décès infantiles est liée à près de 42% à la faim et à la malnutrition.
Dr Aboubacar Mahamadou a rappelé les principales causes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger. Il s’agit des pratiques sous optimales de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la faiblesse des productions agricoles face au poids démographique, les fortes incidences des maladies infantiles menant à la malnutrition (diarrhée, paludisme, infections respiratoires, maladies contagieuses), l’incidence de la pauvreté plus accrue en milieu rural agricole. A cela s’ajoute le contexte sahélien caractérisé par la perte du cadre productif du fait de l’insécurité et de la variabilité du climat. Face à cette situation, le directeur de la nutrition a notifié que des réponses doivent être apportées à travers la promotion d’un système agricole adapté aux impératifs d’une bonne nutrition, l’amélioration du niveau de financement domestique de la prise en charge de la nutrition, l’amélioration de la communication pour une appropriation des connaissances sur les déterminants de la nutrition, le renforcement de la résilience face aux chocs et crises alimentaires à travers des filets sociaux adaptés et la mise à échelle des unités de production des farines enrichies et autres aliments locaux à fort potentiel nutritif.
La Coordinatrice de la PNIN de l’Institut National de la Statistique, Mme Ousmane Maïmouna Ali Boulhassane, a indiqué, quant à elle, les objectifs attendus au terme de ces deux jours de formation. « L’ambition, dit-elle, est qu’à la fin, nous aurons ensemble produit un guide collectif de plaidoyer ainsi qu’une déclaration officielle baptisée ‘’La Voix de la Nutrition’’». Elle a également expliqué que cette formation est une opportunité de rehausser les compétences techniques en plaidoyer et communication nutritionnelle, approfondir la compréhension des enjeux liés à la malnutrition et aux données probantes et construire ensemble un outil de mobilisation durable. Aussi, la Coordinatrice de la PNIN a invité les participants à une participation active, engagée et collaborative afin d’atteindre les objectifs assignés à cette formation. « J’espère que cet atelier sera pour chacun de nous un espace de partage, d’appropriation et de construction collective pour que la voix de la nutrition résonne fort, partout où elle est nécessaire », a-t-elle conclu.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)