Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Albadé Abouba a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution de l’audit institutionnel et organisationnel de la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériel Agricoles (CAIMA). Cet atelier vise à clarifier les analyses, à amender et à finaliser les conclusions de l’audit institutionnel et organisationnel de la CAIMA.
A l’ouverture des travaux, le ministre d’Etat a rappelé que le secteur des engrais, constitue une des priorités de la politique agricole du Niger au regard des ressources conséquentes qui sont systématiquement allouées d’année en année pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Dans le souci de renforcer les performances de ce secteur agricole, de nombreuses actions multiformes ont été entreprises. « En dépit des efforts engagés, ce secteur reste confronté à certains défis de taille dont entre autres celui de la disponibilité et l’accessibilité des engrais en temps voulu et à des prix accessibles pour les producteurs», a souligné M. Albadé Abouba.
C’est dans ce contexte, poursuit-il, que le gouvernement a entamé une réforme du secteur des engrais. Un plan de réforme du secteur a été élaboré avec l’appui du Millennium Challenge Account-Niger (MCA-Niger) et adopté par le gouvernement en début 2018. Précisons aussi que la nouvelle politique d’importation et de distribution des engrais prévoit une participation progressivement accrue du secteur privé et une subvention ciblée sur les bénéficiaires, dans un système réformé géré par des organes spécifiques à savoir l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger (OMEN) et le Comité Technique des Engrais du Niger (COTEN) qui sont placés sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Le ministre d’Etat, Albadé Abouba a par ailleurs notifié que la réforme du secteur des engrais vise à permettre aux producteurs nigériens un meilleur accès à une large gamme d’engrais de qualité, à des prix plus compétitifs, déterminés à partir d’un prix indicatif de référence corrélés aux prix internationaux.
Pour le ministre d’Etat, cette réforme s’aligne sur la stratégie du gouvernement visant l’accroissement de l’utilisation d’engrais au Niger, en l’occurrence la Stratégie Décentralisée et Partenariale d’Approvisionnement en Intrants pour une Agriculture Durable (SIAD) adoptée en Août 2006. En outre, M. Albadé Abouba a mentionné que la mise en œuvre de ce plan de réforme se fait de manière
méthodique avec l’appui technique d’institutions internationales dont le Centre international pour le développement des engrais (IFDC). D’ores et déjà, a précisé le ministre, plusieurs actions ont été menées dans ce cadre notamment la mise en place des organes de la réforme OMEN et COTEN; l’élaboration de textes législatifs et réglementaires pour créer un environ-nement favorable au développement du secteur des engrais ; le renforcement et la structuration des acteurs privés des engrais ; le démarrage d’une opération pilote de subvention ciblée des engrais qui intéressera quinze mille producteurs agricoles dans dix communes.
La réalisation de cet audit est un exercice important pour l’ensemble des acteurs concernés par le secteur des engrais dont le plan de réforme a été adopté en Janvier 2018. « Cet audit sera ainsi l’occasion, j’en suis persuadé, de prendre de la hauteur pour poser un nouveau regard sur le secteur afin de procéder à une analyse rigoureuse » a estimé le ministre d’Etat. M. Albadé Abouba a également rappelé que le gouvernement est déterminé à assurer la disponibilité à temps des engrais de bonne qualité, adaptés à nos cultures et à nos sols et à des prix raisonnables, sur toute l’étendue du territoire national.
Auparavant, le directeur général de MCA-Niger, M. Mamane Badamassi Annou a réaffirmé l’engagement de MCA-Niger et de son bailleur MCC à soutenir la marche de cette réforme qui est indispensable pour l’autosuffisance alimentaire au Niger et pour l’autonomisation des producteurs, surtout des femmes et des jeunes. « Ce rapport doit être pour nous une boussole, pour nous guider dans le choix des solutions et surtout la mise en œuvre diligente des recommandations issues de ces études » a-t-il conclu.
Laouali Souleymane(onep) et Farida Ibrahim