Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni
Le Niger célèbre, aujourd’hui 25 novembre 2025, la Campagne Internationale des 16 jours d’actions patriotiques de lutte contre les violences. Pour l’édition 2025, le thème retenu est « Tous unis pour mettre fin aux violences numériques ». À cette occasion, la ministre de la Population, de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni, a livré un message dans lequel elle a indiqué que cette mobilisation mondiale vise à sensibiliser les communautés sur toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles, lesquelles constituent de graves violations des droits humains.
La ministre en charge de la Population a relevé que cette campagne englobe plusieurs journées internationales à savoir : la Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’Égard des Femmes (25 novembre), la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida (1er décembre) et la Journée Internationale des Droits de l’Homme (10 décembre).
« Les violences numériques, également appelées cyber-violences, regroupent toutes les formes d’agressions pouvant survenir sur Internet ou par le biais d’outils de communication électroniques. Elles incluent notamment le cyber harcèlement, l’intimidation, la diffusion non autorisée de contenus privés, la manipulation, les menaces ou encore les attaques visant à détruire la réputation ou les relations sociales d’une personne », a-t-elle indiqué. Ces violences, a mentionné Pr Sidikou Ramatou, peuvent survenir sans relation préalable entre l’auteur et la victime. Une fois publiés, les contenus diffusés sont souvent impossibles à contrôler, exposant durablement les victimes et aggravant leur vulnérabilité. Les conséquences peuvent se prolonger hors ligne et conduire à l’isolement, au silence forcé et parfois à des tragédies irréparables.
Pour lutter contre les violences basées sur le genre, facilitées par la technologie, le Niger s’est engagé à développer une économie et une société numériques inclusives, protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles, prévenir et éliminer la violence envers les femmes et garantir un accompagnement adéquat aux victimes. Pour y faire, a poursuivi la ministre en charge de la Population, plusieurs actions ont été entreprises, parmi lesquelles la mise en œuvre du programme Villages Intelligents visant la connexion de 2.175 villages, 300 CSI, 1.000 écoles et 180 centres numériques pour ANSI ; une campagne nationale d’alphabétisation numérique et d’éducation financière, le déploiement de centres communautaires numériques, ayant permis de former plus de 4.500 femmes en 2022, l’organisation de 30 éditions des Journées Portes Ouvertes du Numérique, ayant sensibilisé plus de 2.800 jeunes ; des campagnes de sensibilisation à l’usage responsable de l’Internet, auxquelles 65% des participants étaient des filles.
« Le gouvernement a également engagé des efforts importants à travers l’adoption et la mise à jour de la Politique Nationale du Genre, la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Prévention et de Réponse aux VBG et du Plan d’Action 2024-2028, la création des Centres Régionaux Multifonctionnels de prise en charge holistique des VBG, le renforcement des centres d’écoute et de référence pour les survivantes, l’amélioration du cadre juridique et judiciaire en matière de prévention et de prise en charge, la consolidation de la coopération entre tous les acteurs nationaux et internationaux. », a-t-elle conclu.
La persistance des violences numériques au Niger exige une mobilisation renforcée de tous les acteurs : pouvoirs publics, partenaires techniques et financiers, chefs coutumiers et religieux, communautés, organisations de jeunes, ONG et associations œuvrant dans la lutte contre les VBG, services de santé, de police, de justice et de prise en charge. Une synergie d’actions est donc indispensable pour une réponse efficace.
Assad Hamadou (ONEP)
