A L’instar des autres pays, le Niger célèbre aujourd’hui 1er Décembre 2023, la Journée Mondiale de lutte contre le VIH/SIDA. À cette occasion, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, le médecin colonel major Garba Hakimi, a livré un message. Le thème retenu de cette année est « laisser le leadership à la communauté». Cette manifestation dans le monde entier est non seulement un appel à l’action pour émanciper et soutenir les communautés dans leur rôle de leadership. Elle cadre aussi avec les préoccupations des plus hautes autorités du Niger qui font de l’amélioration de l’état de santé de la population nigérienne une priorité.
Dans son message, le ministre en charge de la Santé publique a déclaré que chaque année 1,3 million de personnes sont infectées et 630 milles autres décèdent de cette maladie dans le monde. Il a ajouté que le continent africain est le plus touché avec 25,7 millions de personnes vivant avec le VIH soit «plus des deux tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde», selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Au Niger, bien que l’épidémie du VIH soit de basse prévalence (0,4%) dans la population générale de 15-49 ans, elle reste néanmoins élevée chez les professionnelles de sexe (9,6 %), les populations carcérales (1%), les réfugiés/Migrants (0,7%) et les jeunes adolescents (0,8%), selon l’enquête de surveillance de seconde génération 2019. Les personnes vivant avec le VIH sont estimées à 33.854 selon le Spectrum 2022. Au cours de la même année, 1.114 personnes sont décédées des maladies liées au VIH et 1.513 ont été infectées par le VIH. » a déploré le médecin colonel major Garba Hakimi, avant d’ajouter que des progrès sont enregistrés dans la lutte contre le SIDA. A titre illustratif, la prévention de la transmission de la mère à l’enfant dans son volet dépistage est passée à l’échelle au niveau des 1403 structures sanitaires impliquées dans les activités de la santé de la reproduction. La couverture des centres de santé intégrés, en médiation communautaire est de 27,69 %. Les résultats globaux obtenus après la mise en œuvre du plan d’élimination de la transmission mère-enfant (2018-2022) montrent un taux résiduel de transmission mère-enfant du VIH de 26,03 % sur un objectif attendu de 5%.
Le ministre en charge de la santé publique a expliqué que la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et autres personnes affectées constituent une entrave à cette lutte. Selon l’enquête sur l’impact socio-économique du VIH/sida, 2,2 % des malades ont déclaré avoir été victimes de discrimination au niveau des services de santé. « Les leaders pourraient sauver des millions de vies et protéger la santé de tous et toutes. Pour cela, il faut mettre les communautés au cœur de tous les plans et programmes de lutte contre le VIH, financer de manière complète et fiable les activités communautaires, éliminer les obstacles liés aux rôles de leadership, pour faciliter le rôle des communautés, dans les prestations des services de lutte contre le VIH, garantir l’espace de la société civile et protéger les droits humains sans exception y compris des communautés marginalisées et faire avancer la riposte au VIH » a déclaré le médecin colonel major Garba Hakimi.
Afin de marquer cette journée et soutenir le leadership des communautés, des activités sont prévues pour la promotion à l’accès universel à la prévention, des soins, du traitement et de soutien des personnes infectées et affectées par le VIH et le sida, en mettant l’accent sur les femmes enceintes et les adolescents/jeunes, a annoncé le ministre. Il a tenu à lancer un vibrant appel à tous les acteurs afin de lutter contre toute forme de stigmatisation et de discrimination liées au VIH/sida. Les familles, les proches, les collègues de travail, la communauté et les agents de santé doivent, selon lui, continuer à apporter un appui psycho affectif aux personnes vivant avec le VIH.
Assad Hamadou (ONEP)