Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine se sont réunis pour deux Sommets consécutifs à Niamey le 25 novembre 2022. Il s’agit du Sommet Extraordinaire sur l’industrialisation et la diversification économique en Afrique et le Sommet sur la Zone de Libre Echange Continentale (ZLECAF). La Réunion a été présidée par le Président de la République du Rwanda, SE Paul Kagamé, assurant l’intérim du Président de la République du Sénégal, SE Maky Sall, président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont le Président de la République du Niger, SE. Mohamed Bazoum, le président de la Commission de l’Union Africaine SE Moussa Faki Mahamat, plusieurs Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membre de l’Union Africaine, le Secrétaire Exécutif de la ZLECAF, le Champion de la ZLECAF, SE Issoufou Mahamadou, ancien Président de la République du Niger, les représentants des institutions financières africaines et internationales partenaires de l’Union Africaine et plusieurs autres chefs de délégations des pays membres de l’UA et des Institutions partenaires. A toutes ces personnalités, s’ajoutent les Présidents des Institutions de la République du Niger, les membres du corps diplomatique et représentants des organisations internationales accréditées au Niger, les membres du Gouvernement, les autorités coutumières et leaders religieux.
Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture du Sommet, dont celles du Président Paul Kagamé, Président de la session, celle du Président de la République du Niger, SE Mohamed Bazoum, et celle du président de la Commission de l’Union Africaine, SE Moussa Faki Mahamat.
En procédant à l’ouverture du Sommet, le président par intérim de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, SE. Paul Kagamé, a exprimé toute la gratitude des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA au Niger, à ses autorités et à son peuple pour avoir, une fois encore, accepté d’accueillir l’Afrique à Niamey. Il a salué ce leadership des autorités nigériennes avant de remercier particulièrement son frère Mohamed Bazoum pour la qualité de l’accueil réservé à toutes les délégations. Aussi, il s’est joint à tous ceux qui l’ont précédé pour rendre un hommage au Champion de la ZLECAF et au Secrétariat Exécutif de l’Institution pour leurs engagements et pour le travail accompli dans le processus de l’opérationnalisation de la Zone.
Le Président par intérim de la Conférence a saisi l’opportunité soutenir la nécessaire obligation et les conditions pour accélérer le processus d’industrialisation et la diversification du commerce en Afrique et l’opérationnalisation de cette Zone de libre-échange continentale. M. Paul Kagamé a invité ses pairs à plus d’engagement, de volonté et d’initiative politiques dans ce processus en vue d’offrir à la jeunesse africaine les conditions optimales de sa transformation en dividende. Concernant particulièrement la ZLECAF, il a vivement salué la constance et l’engagement du Champion de ce processus, l’ancien Président de la République du Niger, SE. Issoufou Mahamadou.
Pour sa part, dans son discours de bienvenue, le Président de la République, Chef de l’Etat, SE Mohamed Bazoum, s’est également réjoui du choix de son pays pour abriter les deux sommets avant de rendre un hommage à l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement, les chefs des différentes délégations ainsi que l’ensemble des personnalités qui ont accepté de répondre aux différentes invitations pour ces deux sommets de Niamey. Il a également saisi l’opportunité pour souligner le lien étroit entre les deux sommets extraordinaires. « Ce sommet manifeste l’engagement du leadership de l’UA au plus haut niveau pour accélérer l’industrialisation en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durables 2030 et de l’Agenda 2063 par la mise en œuvre des stratégies concertées avec tous les acteurs, publics et privés. Qui dit industrialisation, dit commerce, leurs dynamiques étant couplées. C’est ainsi que l’Industrialisation de l’Afrique passe par la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine, qui, elle, même repose sur l’industrialisation. Ce qui est bon pour l’une est bon pour l’autre et réciproquement, ce qui est mauvais pour l’une est mauvais pour l’autre. La promotion des deux, doit tenir compte de cette dépendance positive afin d’obtenir un développement économique sûr. Pour atteindre nos nobles et ambitieux objectifs d’une Afrique prospère, dynamique, inclusive et durable, il nous faut bien les définir et faire preuve de pédagogie afin de mobiliser les africains autour d’un projet clair et partagé », a déclaré le Président de la République.
Il a ainsi invité ses paires à adopter une stratégie robuste et sans regret, dans ce processus de l’industrialisation. Dans la démarche, SE Mohamed Bazoum a attiré l’attention des autres pays à la prudence dans les différentes options de l’industrialisation et à veiller à utiliser les ressources de façon efficiente. « Il ne faut pas faire un feu de paille, mais allumer un feu d’industrialisation qui va brûler longtemps. Au-delà des grandes lignes définies par les objectifs, il nous faut définir des priorités pertinentes, qui vont servir de socle solide à l’industrialisation. Oui, il faut renforcer notre base industrielle pour bâtir solidement », a-t-il soutenu. A cet effet, il a précisé que le meilleur investissement est celui réalisé sur la population, les énergies et les technologies, « une population dynamique en bonne santé, d’où il découle que nos priorités sont l’alimentation et l’eau, l’habitat, l’énergie, les transports, les communications, la santé et l’éducation. Et les nouvelles technologies de l’information où nous pouvons faire un pas de géant (…) il faut tirer le maximum de nos ressources non renouvelables notamment énergétiques pour amorcer le moteur de l’industrialisation », précise-t-il. Dans cette intervention, le Président de la République a beaucoup insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur l’industrialisation des secteurs tels que, l’élevage, le transport, l’éducation de base, l’enseignement, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ainsi que les recherches, etc.
« L’industrialisation inclusive, solidaire et raisonnée que nous souhaitons ne peut pas être imposée et ne peut être le fait que d’une complémentarité vertueuse des secteurs privé et public, qui seule, peut créer des emplois de qualité dans un tissu de petites et moyennes entreprises maillant le continent et répondant aux besoins réels de l’économie. L’état de droit doit la favoriser, l’encadrer et parfois l’impulser. Pour promouvoir les PME, il faut des politiques publiques claires et stables dans leur traduction dans les législations nationales (…). Car, oui un entrepreneur est d’abord et avant tout un gestionnaire de risques, et il faut l’inciter à entreprendre en Afrique, il ne faut pas l’entraver. La bonne gouvernance démocratique offre un environnement sécurisant et désinhibant les énergies entrepreneuriales tout comme elle encadre et responsabilise les acteurs socio-économiques », a dit le Président de la République.
Auparavant, le président de la Commission de l’Union Africaine, SE Moussa Faki Mahamat, était à la tribune où il a d’abord rendu un vibrant hommage aux autorités et au peuple nigérien pour avoir accepté d’accueillir le double sommet mais aussi pour la qualité de l’accueil et l’hospitalité légendaire dont le pays et la population de Niamey font toujours montre en pareille circonstance.
Le président de la Commission de l’Union Africaine a souligné toute l’importance de ces deux sommets de l’Union dont les échanges et les débats de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement est accès sur le thème, « industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé pour une industrialisation et une diversification économique inclusive et durable ». Tel qu’il l’a indiqué, cette porte d’industrialisation du continent doit impérativement passer par la modernisation et la transformation de l’agriculture dont le continent regorge d’énormes potentialités et éviter aux pays d’importer des produits alimentaires qui représentent environ 15 milliards de dollars par an. Cette porte, a-t-il ajouté, doit aussi s’intéresser à la production énergétique et à la distribution de cette énergie aux populations rurales dont encore, aujourd’hui, environ 600 millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité.
Par rapport à l’accélération de l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale, le président de la Commission de l’Union Africaine a rendu un hommage soutenu au Champion de la ZLECAF, M. Issoufou Mahamadou, ancien Président de la République du Niger, pour son engagement et son leadership qui lui ont permis de conduire le processus avec succès.
Il faut noter par ailleurs les allocutions des représentants des institutions financières de développement et celles des partenaires de l’UA. Il s’agit entre autres de celle du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), celle de celui de la Banque Africaine de Développement (BAD), celle du Président de la Banque Africaine d’Import-Export (AFRIXMBANK), qui ont tous rappelé le rôle combien important que jouent leurs institutions respectives pour l’amélioration des conditions de vie des populations africaines.
Ali Maman(onep)