
Alou Moustapha
Le Conseil des ministres s’est réuni le 16 mai 2025 sous la présidence du Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le gouvernement a pris d’importantes décisions intéressant la vie de la nation.
L’une des décisions phares de cette séance du Conseil des ministres a été incontestablement les projets de décret portant retrait du bénéfice des avantages du régime conventionnel du Code des Investissements accordé à la société « KAO CIMENT SAS» et celui accordé à la société «DANGOTE CEMENT NIGER SA».
Rappelons qu’en 2018 et 2020, dans le cadre de la promotion des investissements, ces deux sociétés ont été respectivement agréées au titre du régime conventionnel du Code des investissements pour la mise en œuvre de projets industriels de production de ciment dans la région de Tahoua.
En contrepartie des avantages fiscaux et douaniers liés à ce régime, ces sociétés s’étaient engagées à investir et à créer plus de 300 emplois permanents pour KAO CIMENT SAS et plus de 750 pour DANGOTE CEMENT NIGER SA.
En outre, elles se sont engagées également à transmettre régulièrement des rapports semestriels d’exécution de leurs programmes agréés conformément aux dispositions législatives en la matière.
Malheureusement, en dépit de l’octroi par le gouvernement de tous ces avantages et privilèges depuis plus de sept (7) ans pour la première et plus de cinq (5) ans pour la seconde, ces deux sociétés n’ont pas respecté leurs engagements en matière d’investissement et de création d’emplois, malgré les mises en demeure qui leur ont été adressées et le délai réglementaire accordé pour présenter un plan de correction. C’est pourquoi, au regard de la défaillance avérée de ces deux sociétés, le gouvernement a décidé de retirer l’agrément aux avantages conventionnels du Code des investissements.
Sans coup férir et indubitablement, l’Etat du Niger demandera auprès de ces deux sociétés le remboursement de tous les avantages fiscaux et douaniers indûment perçus. Cette décision du gouvernement est, somme toute, une preuve supplémentaire que les autorités de la refondation veillent sur les intérêts du Niger et tiennent par-dessus-tout à ce que les partenaires et autres investisseurs respectent strictement leurs engagements contractuels. Elle constitue également un signal fort, un message clair, adressés aux autres investisseurs qui, se prévalant des avantages et privilèges que leur confère le Code des investissements, s’affairent dans la tricherie.
Une autre décision et non des moindres prise lors de ce conseil des ministres est assurément les instructions données aux agents assermentés du Ministère du Commerce et de l’Industrie pour intensifier le contrôle sur la disponibilité du ciment 32.5 R et l’effectivité des prix qui y sont appliqués. Ces instructions du gouvernement font suite à une communication du ministre du Commerce et de l’Industrie relative justement au prix plafond de la tonne de ciment 32.5 R. A ce sujet, le ministre du Commerce et de l’Industrie s’est entretenu, le mercredi dernier, avec les acteurs de la chaîne de production, d’importation et de commercialisation du ciment. Les échanges ont essentiellement porté sur le respect de la réduction du prix du ciment 32.5 dont le but est de rendre ce produit disponible et accessible aux populations.
Alou Moustapha (ONEP)