
Les lampions de la 58è édition de la Cure Salée se sont éteints le lundi 6 octobre 2025 à Ingall, dans la région d’Agadez, sur une note de satisfaction générale. A cette occasion, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadji Ousmane, qui a présidé la cérémonie de clôture, s’est réjoui du bon déroulement de l’événement et du succès enregistré pour la promotion de la culture pastorale, la paix, la sécurité et la cohésion sociale, des valeurs chères aux plus hautes autorités du Niger. La Cure Salée est une fête traditionnelle qui symbolise la solidarité et la résilience des éleveurs transhumants.
Dans le discours de clôture de cet événement, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a souligné l’importance de cette fête pour la promotion de la culture pastorale et la valorisation des pratiques traditionnelles des communautés nomades. « La Cure Salée est un vecteur de paix, de stabilité, de cohésion sociale et de raffermissement de l’unité nationale», a-t-il déclaré. Il a réaffirmé l’engagement du CNSP et du gouvernement en faveur de la refondation de la culture nigérienne, ainsi que leur soutien aux valeurs de paix, de solidarité et de patriotisme dans le contexte actuel de l’affirmation de la souveraineté du Niger.
« Ce rendez-vous séculaire, miroir fidèle de notre culture pastorale, est une école vivante de fraternité où se rencontrent chaque année les peuples nomades et sédentaires, les pasteurs et les agro-pasteurs », a-t-il souligné, tout en saluant la forte mobilisation des chefs traditionnels à la Cure Salée 2025. Il a ensuite indiqué que cette édition a permis aux autorités administratives et traditionnelles, aux éleveurs et aux partenaires d’avoir des rencontres d’échanges et de sensibilisation dans le but de promouvoir les actions de développement et renforcer la paix et la cohésion sociale. « Nous avons ensemble redonné un corps et une âme à la Cure Salée reconnue aujourd’hui plus qu’hier comme un vecteur de paix, de stabilité, de cohésion sociale et de raffermissement de l’unité nationale », a déclaré le Colonel Mahaman Elhadji Ousmane.
Le ministre a rendu un vibrant hommage à tous les acteurs, locaux, régionaux et nationaux qui ont contribué à la tenue de cette 58è édition. « Lorsque nous avions reçu instruction du Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, d’organiser cette édition 2025 de la Cure Salée, les défis étaient énormes. Cependant, avec l’engagement et l’implication des acteurs, ces défis ont été relevés. En effet, les innovations apportées par les différentes commissions nationales, régionales et communales sur ce site, avec la célèbre chanteuse du Tendé, Hadiza Awilher Radi Allahou Anha, ont permis de franchir un premier pas en capitalisant les acquis et en tirant les leçons des éditions précédentes », a poursuivi le ministre de l’Agriculture et de l’Elévage.
Pour sa part, le représentant des organisations d’éleveurs et pasteurs, Dr Seyni Adamou, a mis en avant les défis auxquels est confronté le secteur de l’élevage, notamment la dégradation des conditions climatiques, la pression démographique et l’accaparement des terres pastorales. « Il est grand temps de prendre des mesures pour renforcer la contribution de l’élevage à la croissance économique nationale et à la lutte contre l’insécurité alimentaire (…) Nous invitons les acteurs de l’élevage à fédérer leurs initiatives, approches et moyens en vue de valoriser ce secteur à travers la sensibilisation des populations sur l’importance des parcours pastoraux et du pastoralisme », a-t-il précisé. Le secteur de l’élevage, a-t-il soutenu, constitue la 2è source de revenus après les ressources extractives et représente 62% des recettes d’exportation des produits du secteur rural. Dr Seyni Adamou a ajouté qu’au-delà de son importance macroéconomique, l’élevage occupe 87% de la population active avec une participation à hauteur de 15% au budget des ménages et 25% à la satisfaction des besoins alimentaires des populations nigériennes, à la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Pour renforcer la contribution de l’élevage à la croissance économique nationale, les organisations du secteur ont émis des pistes de solutions qui sont, entre autres, le retour de la paix et la cohésion sociale en milieu agropastoral et pastoral. Une autre dimension de ce défi réside dans la réinsertion des agropasteurs et pasteurs déplacés à travers la reconstitution de leurs troupeaux et la mise en œuvre du plan d’action de la Politique Foncière Rurale du Niger qui vise à faire du foncier rural, un puissant levier de développement économique et social grâce à une gouvernance foncière modernisée, intégrée, responsable et efficace.
L’opérationnalisation de cet outil permettra non seulement de consolider les acquis sur la sécurisation foncière, mais surtout d’améliorer la résilience des producteurs, éleveurs et pasteurs. D’où la nécessité de soutenir et encourager l’opérationnalisation du Plan National de Développement de la Filière (PNDF) Lait, qui ambitionne la professionnalisation des acteurs de la filière. Enfin, l’élaboration d’une Loi d’Orientation Agricole (LOA) présente un enjeu majeur. Dans le cadre de la mise en œuvre de ces recommandations et pour la recherche de solutions durables, les organisations pastorales et d’éleveurs marquent leur disponibilité entière et réaffirment leur ferme engagement et leur volonté à soutenir les efforts de l’Etat dans sa quête de souveraineté alimentaire.
Ali Maman, ONEP-Agadez