L’Institut International des Assurances (IIA) organise, en collaboration avec la Direction du Contrôle des Assurances, le séminaire des cadres des administrations de contrôle des assurances des Etat membres de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) sous le thème : « les modalités de calcul et de détermination de la provision de gestion des sociétés Vie et de la provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques ». La cérémonie d’ouverture de ces assises, présidée par le secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances, M. SAMA Mamane, s’est déroulée lundi 24 novembre 2025 à Niamey.
Les participants auront, durant les cinq (05) journées de travail, l’occasion d’approfondir leurs connaissances théoriques et pratiques, d’échanger les expériences les plus enrichissantes, de partager les meilleures pratiques, de développer des approches novatrices et efficaces et de renforcer leurs aptitudes analytiques en matière de modalités de calcul et de détermination de la provision de gestion des sociétés Vie et de la provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques des compagnies d’assurances en général.
Le secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances s’est réjoui du choix du thème qui vise à répondre aux préoccupations majeures et légitimes de renforcement de la stabilité financière des marchés d’assurances dans un environnement économique en constante mutation. Cette thématique d’actualité, a-t-il dit, interpelle les professionnels du secteur sur l’impérieuse nécessité de disposer d’outils de supervision fiables et adaptés aux défis contemporains du secteur en pleine transformation.
Dans le cas général, explique M. SAMA Mamane, les chargements indiqués au contrat sont fixés à partir des prévisions de charges faites en amont de la souscription. Il est donc possible qu’un décalage soit constaté entre les prévisions et les charges réellement supportées par l’assureur, induisant une insuffisance des chargements. Ces pertes de gestion provenant de l’insuffisance des ressources issues des prélèvements pour couvrir l’entièreté des charges, a-t-il poursuivi, ne sont pas prises en compte et risqueraient de compromettre à terme la solvabilité des entreprises d’assurance concernées.
Par ailleurs, souligne-t-il, en vue de pallier une baisse de valeur de réalisation globale et durable des placements, le législateur a institué la provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques qui est constituée lorsque la valeur globale inscrite au bilan des placements est supérieure à la valeur globale de marché de ces mêmes placements. La provision à constituer est égale à la différence constatée entre les deux évaluations. Dès lors, on peut à juste titre saluer l’introduction par le régulateur de la provision de gestion et de la provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques dans la réglementation des assurances, car elles créent une réelle avancée dans l’appréhension du risque par les assureurs vie. Lesdites provisions, poursuit le secrétaire général, deviennent des outils essentiels pour consolider la solidité financière des entreprises d’assurances. Elles incitent à plus de rigueur, à une planification prudente, à l’élaboration de business plans réalistes et à une évaluation régulière et approfondie des portefeuilles.
Nonobstant cet encadrement réglementaire, déplore-t-il, force est de constater que le secteur des assurances fait aujourd’hui face à des défis profonds : l’aggravation des risques climatiques, l’accélération de la digitalisation, la mutation des modèles économiques, mais aussi et surtout la persistance de comportements contraires à l’éthique qui fragilisent la confiance. Parmi ces dérives, le non-paiement diligent des sinistres occupe une place particulièrement préoccupante. « Il est inacceptable que certains assureurs continuent de pratiquer le dilatoire, multipliant les artifices et les lenteurs administratives pour retarder le règlement des indemnités dues aux assurés », a-t-il dit. Il a ajouté que l’assurance n’a de sens que si la promesse d’indemnisation se traduit par des actes rapides, justes et transparents. « Le temps du dilatoire doit céder la place à celui de la responsabilité et de la rigueur. Le contrôle et la surveillance du marché, missions cardinales des directions nationales des assurances, ne sont pas de simples formalités administratives : ils constituent le socle de la confiance, la clé de voûte de la stabilité et le rempart contre la défiance », a prévenu le secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances.
Pour sa part, la représentante du directeur général de l’Institut International des Assurances, Mme NGO OUM Sylvie EPSE IMBEY, a souligné l’importance de cette formation qui est de donner aux cadres des directions nationales des assurances les outils nécessaires permettant de contrôler et de vérifier la bonne évaluation des provisions mathématiques des sociétés d’assurance vie. De cette évaluation, a-t-elle fait savoir, dépend la bonne santé financière des sociétés d’assurances concernées qui seront à même de payer les dettes qu’ils ont envers les assurés et bénéficiaires des contrats d’assurance.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)
