La ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Mme Aissa Lawan Wandarama, assurant l’intérim de son homologue de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, a présidé hier à Niamey, la cérémonie de présentation du premier tableau du premier bureau du Conseil National de l’Ordre des Médecins du Niger (CNOM) qui compte 1.997 médecins. Cela permettra à l’ordre des médecins de rattraper les dérives inhérentes à la pratique médicale au Niger et honorer sa mission première de la défense de l’éthique et de la déontologie du métier.
En procédant à l’ouverture des travaux, Mme Aissa Lawan Wandarama a déclaré que ce premier tableau du premier bureau de l’Ordre National des Médecins du Niger constitue un instrument indispensable qui met à la disposition de la population la cartographie de l’ensemble des médecins exerçant légalement leurs activités dans le pays. Elle a ensuite relevé que des progrès remarquables ont été enregistrés au Niger en matière de santé favorisant des impacts positifs telles que l’augmentation de l’espérance de vie et la réduction de la mortalité liée à certaines maladies. En effet, l’objectif de développement durable ODD3, qui vise à promouvoir un accès universel aux services de santé, prévoit à tous les humains de vivre en bonne santé et assurer le bien-être de tous à tout âge. C’est un objectif que les pays se sont engagés à atteindre d’ici 2030.
La ministre de la Santé publique par intérim a en outre ajouté que, même si les besoins en médecins sans cesse croissants n’ont pu être intégralement satisfaits, ces dernières années, l’Etat a fourni d’importants efforts pour la profession médicale. Elle a félicité le bureau du Conseil National de l’Ordre des Médecins pour ce nouvel élan d’engagement. Elle a par ailleurs manifesté la disponibilité du gouvernement et celle des structures publiques à soutenir les actions visant à rendre la profession médicale attrayante et à améliorer l’accès des populations aux soins et services socio-sanitaires de qualité.
Quant au président du Conseil National de l’Ordre des Médecins du Niger, Dr Tankari Abdoulaye, il a regretté qu’après 36 ans d’existence, l’ordre peine toujours à asseoir son autorité dans le monde médical et à assumer honorablement les missions à lui dévolues, contrairement à certains ordres qui ont réussi à se rendre incontournables dans leur domaine. Selon Dr Tankari, la situation du médecin nigérien est actuellement peu reluisante et va en s’empirant. Aussi, l’engagement associatif et la motivation des médecins pour les activités de l’ordre sont faibles. « L’anarchie et l’illégalité de l’exercice médical se font persistantes, l’inexistence d’une base de données fiable concernant les médecins nigériens pose problème et les ressources financières propres sont très limitées », a regretté Dr Tankari Abdoulaye.
Pour lui, la sortie de ce tableau leur permettra de rattraper d’énormes dérives inhérentes à la pratique médicale dans le pays dont la délivrance des documents médicaux par des personnes non autorisées et des structures de santé qui sont animées par des agents non habilités. Il a par ailleurs rappelé qu’à l’élection des membres du conseil, le 11 Mai 2022, ils avaient pris l’engagement dont l’effectivité devrait passer par un changement important de paradigme pour satisfaire les attentes des membres et remplir les missions qui sont dévolues à leur institution. Pour y parvenir, « il faudrait que chaque médecin s’investisse en s’inscrivant à l’ordre, mais surtout, en s’acquittant de sa cotisation ordinale annuelle. Fort de cela, notre conseil pourra faire face à ses engagements », a-t-il conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)