
Une vue des participants au FOCAC 2025
La Chine, l’un des moteurs de l’économie mondiale, gravit aisément les échelons du développement et se positionne en leader économique du monde. Cette prouesse est en partie liée à son mode de gouvernance, à la discipline de sa société et à un acharnement dans le travail ‘’vite fait et bien fait’’. Ce pays, autrefois aussi pauvre que certains pays africains, a su se redresser ; comme quoi avec de la volonté et de la détermination rien n’est impossible. Aujourd’hui, il faut visiter ce pays pour se rendre compte de l’ampleur du développement de cette civilisation qui, dans un esprit humble, est convaincue qu’elle a encore du chemin à parcourir. Grâce à son industrie manufacturière et à la qualité de l’enseignement et de la formation professionnelle, c’est environ quinze mille (15 000) ingénieurs qui sortent chaque année des universités chinoises.
Dans ce contexte de refondation et de restructuration de l’Alliance des États du Sahel, le Niger, par la voix de son Président, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a affirmé sa ferme volonté d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour qu’aucun grain de riz ne soit plus importé mais plutôt exporté.

Dans ce domaine vital, avec la volonté de moderniser l’agriculture nigérienne en ce 21è siècle, l’évolution de l’intelligence artificielle permet aujourd’hui de pratiquer une agriculture entièrement mécanisée à travers des engins adaptés et des drones. Un domaine crucial en cette ère technologique, où la Chine innove et réinvente des solutions plus vertes, plus abordables et plus adaptées aux réalités sahéliennes. Dans le domaine de l’Agriculture et l’Agro-industrie, on note le vaste Programme de Grande Irrigation du Président de la République qui va booster la production du riz, du sésame et de l’arachide de qualité supérieure.
Des cultures qui attendent ainsi impatiemment l’introduction d’engins agricoles, de techniques de canalisation et de transformation alimentaire pour augmenter leur valeur ajoutée combinée à un cheptel important qui place le Niger premier en Afrique de l’Ouest. D’où un potentiel énorme de transformation de cuirs et peaux, de viande et produits laitiers. L’expérience chinoise en la matière pourrait apporter une plus-value substantielle dans la révolution agricole au Niger et dans les pays de l’AES. « Aujourd’hui, alors que l’Afrique s’engage résolument sur la voie de l’industrialisation et l’autosuffisance économique, la Chine reste un partenaire stratégique et incontournable.
La ville de Chongqing, avec son pôle économique innovant, sa base industrielle solide et son esprit d’ouverture, incarne parfaitement le potentiel de cette coopération pour une prospérité commune », disait le ministre du Commerce et de l’Industrie du Niger, M. Abdoulaye Seydou, lors de la quatrième Exposition économique et Commerciale, Chine-Afrique. En effet, au Niger, les avancées de la prospection pétrolière sont considérables et les perspectives d’exploitation sont prometteuses.
Les ressources minérales importantes, telles que l’or, le phosphate et les terres rares, attendent une exploitation et une mise en valeur par la technologie moderne. « Nous espérons introduire des technologies avancées et des capitaux pour mener conjointement des projets de traitement à valeur ajoutée de l’uranium, de raffinage du pétrole et de mise en valeur des minerais », a indiqué le ministre du Commerce à Changsha devant les investisseurs chinois. Dans le domaine de la formation professionnelle et des études universitaires, le Niger renforce depuis quelques années ses moyens internes pour une éducation de qualité et qui puisse répondre aux besoins en ressources humaines du pays dans des domaines des sciences dures. Dans ce domaine, la coopération avec la Chine porte déjà des fruits, mais elle pourrait être dynamisée pour booster notamment la formation professionnelle.
Les étudiants nigériens, conscients des enjeux, commencent à se rediriger vers les universités chinoises qui offrent des bourses d’études, mais également une formation de qualité dans les universités de pétrole, notamment avec des bourses de l’Ambassade de Chine au Niger. Mais dans l’Empire du milieu, la ressource la plus abondante et la moins coûteuse est l’énergie électrique, une ressource dont notre pays a grandement besoin.

La preuve, des efforts considérables sont en train d’être déployés à grande échelle pour atteindre une autonomie totale en électricité, ce qui nécessite du matériel, des compétences humaines, mais surtout d’énormes investissements et une expertise. Les perspectives de partenariat stratégique avec la Chine peuvent être mieux articulées pour relever le défi de l’énergie.
En ce qui concerne les infrastructures routières et ferroviaires, la coopération entre la Chine et le Niger a permis de construire deux ponts majeurs dans la capitale nigérienne et un stade national. Présentement, cette infrastructure attend toujours la mise en œuvre de l’engagement pris par la partie chinoise pour la restaurer aux normes de la FIFA. Les secteurs du sport et de la culture sont aussi des passerelles qui peuvent renforcer les liens entre la Chine et le Niger.
Même si la situation sécuritaire a quelque peu plombé les chantiers de développement au Niger et dans le Sahel, il y a lieu de penser à la construction d’un réseau ferroviaire important dans la sous-région. L’expertise chinoise dans ce secteur a une réputation établie. Il appartient aux dirigeants des pays du Sahel d’explorer les possibilités d’un partenariat ambitieux pour la réalisation d’infrastructures ferroviaires dans l’AES.
Le développement passe nécessairement par le développement des infrastructures routières et ferroviaires. Le Niger en a besoin et la Chine dispose de moyens humains et logistiques pour accompagner ce pays vers son désenclavement. Les relations sino-africaines ont été érigées au rang de partenariat stratégique global. Cela traduit la volonté de la Chine à construire une relation forte et solide avec l’Afrique. Il appartient aux premières autorités nigériennes, et celles de l’AES dans son ensemble, de savoir tirer le meilleur parti de leur coopération avec la Chine.
Hamissou Yahaya (ONEP)