Tableau sous forme de carte du Niger
Spécialisée dans la fabrication d’œuvres d’art pour la décoration intérieure, « Ziacrea » est une jeune petite entreprise créée par Mme Rahina Hamadou Moussa et lancée en 2024 à Maradi. « Ziacrea » se concentre sur la production artisanale d’objets décoratifs uniques, fabriqués à la main, destinés à embellir les maisons, les bureaux et les espaces professionnels. « Je confectionne des tableaux décoratifs, des objets en résine et des miroirs design. J’ai choisi la dénomination “Zia” parce qu’elle évoque la lumière et l’éclat, ce qui correspond très bien à mes créations. C’est un nom qui reflète mon univers artistique plutôt que mon identité personnelle. J’ai commencé par passion pour l’art et le design. J’avais envie de proposer des créations originales, modernes et accessibles au public local. Avec le temps, j’ai constaté que mes travaux plaisaient, et j’ai décidé d’en faire une activité structurée, à la fois pour valoriser la création locale et pour générer un revenu stable. Je n’ai pas suivi de formation académique dans ce domaine. Je me suis formée par curiosité, passion et auto-apprentissage, en testant, en effectuant des recherches et en m’exerçant. Chaque création est le résultat d’un travail personnel et d’une évolution progressive», confie Rahina Hamadou Moussa. À travers « Ziacrea », l’objectif est de proposer des créations locales, uniques et adaptées aux goûts des clients, car chacun a des attentes différentes en termes de couleurs, de formats et de styles. «Je réalise des tableaux en résine (effets marbrés, abstraits, géodes), des miroirs décoratifs modernes (formes organiques, designs personnalisés), des tableaux en art filaire et, au besoin, des porte-clés personnalisés », a-t-elle fait savoir. Selon les explications de cette dame, les tableaux en résine sont créés à partir de résine liquide coulée sur un support. La résine est colorée, brillante et forme une surface lisse, parfois en relief. C’est un art moderne basé sur un matériau chimique. En revanche, les tableaux en art filaire sont réalisés en plantant des clous sur une planche, puis en tendant du fil entre eux pour former des motifs. Le rendu est texturé, géométrique et artisanal. « La résine donne un aspect lisse, brillant et contemporain, tandis que l’art filaire offre un rendu en relief, graphique et composé de fils tendus », explique-t-elle. Il y a également des tableaux peints ou texturés, ainsi que des pièces décoratives personnalisées selon les demandes des clients. « J’utilise principalement de la résine époxy, des pigments colorés, du MDF, des miroirs, des cordes et des fils pour l’art filaire, de l’acrylique ainsi que des accessoires décoratifs comme les paillettes et les feuilles d’or. Il faut savoir que chaque tableau a un processus différent et une manière de faire particulière. Aucun tableau ne ressemble à un autre, tout dépend de ce que l’on souhaite réaliser. On utilise plusieurs types de matériaux selon le résultat recherché », ajoute-t-elle.

Le processus de réalisation des œuvres en résine et en art filaire diffère nettement. « Pour l’art en résine, il faut procéder à la préparation du moule, au mélange de la résine avec les pigments, au coulage de la résine, au séchage et au démoulage, puis à la finition avec le polissage ou l’ajout de détails. Pour l’art filaire, il est nécessaire de créer un design ou un motif, d’enfoncer les clous ou punaises sur la planche, puis d’enrouler le fil autour des clous afin de former le motif. Il faut préciser que l’art de la résine est davantage lié à la création d’objets en trois dimensions, avec une finition lisse ; tandis que le string art est une technique de création de motifs géométriques à partir de fils tendus», précise Rahina Hamadou Moussa.
En ce qui concerne les supports, le choix dépend également du rendu recherché. Pour la résine, explique-t-elle, différents supports peuvent être utilisés selon l’effet souhaité. Il s’agit notamment des moules en silicone, idéals pour des formes complexes et des détails précis, des moules en plastique utilisés pour des formes simples et répétitives, du bois utilisé comme support direct ou comme cadre, du métal qui nécessite une préparation particulière, du verre pouvant servir de support ou de moule, ainsi que de la pierre pour des créations décoratives ou fonctionnelles. Il est important de choisir un support compatible avec la résine et l’effet recherché. Pour l’art filaire, les supports les plus courants sont les planches, palettes ou panneaux de bois, le carton épais pour des créations plus légères, la toile pour un rendu plus artistique et le papier épais pour des créations délicates. L’essentiel est que le support soit suffisamment solide pour supporter la tension des fils.

Pour mener à bien son activité, la promotrice se procure ses matières premières au Nigeria, au Benin et auprès de fournisseurs en ligne. Elle vend ses créations principalement via les réseaux sociaux, notamment TikTok, Facebook et WhatsApp, à travers des commandes directes et les recommandations de ses premiers clients. « Les retours sont positifs et je commence à développer une clientèle fidèle. Les clients qui apprécient le travail artisanal et la personnalisation sont prêts à payer, même si le rythme dépend du pouvoir d’achat et de la visibilité. Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la vente et la prise de commandes », se réjouit-elle.

Les prix des créations de « Ziacrea » varient principalement en fonction de la taille, de la complexité et des matériaux utilisés. « De manière générale, mes créations coûtent entre 7 000 et
45 000 FCFA. Les petites pièces décoratives sont plus accessibles, tandis que les tableaux ou miroirs de grande taille nécessitent plus de temps, de matières et de finitions », précise-t-elle. Comme dans toute activité, les difficultés ne manquent pas. L’entreprise est confrontée aux coûts élevés des matières premières souvent importées, à l’accès limité à certains matériaux spécialisés, au manque de financement pour produire en grande quantité, et parfois à la méconnaissance du travail artisanal qui amène certaines personnes à juger les prix élevés sans tenir compte du temps et du savoir-faire requis.
« Je ne suis pas encore très connue au Niger, mais je continue à avancer progressivement, avec espoir », affirme-t-elle.
Farida. A. Ibrahim (ONEP)
