Le Sahel fait face, ces dernières années, à une multiplication des zones de conflits. Cette situation complexe qui menace la survie de certains citoyens a favorisé le déploiement d’un nombre important de personnes et de structures qui interviennent sur place auprès des populations locales. Pour soutenir le réseau croissant d’acteurs de la paix dans la région du Sahel de l’Afrique de l’Ouest, AFIS-Niger-Europe, en collaboration avec l’université Mc Gill du Canada, a organisé une visioconférence le dimanche 23 mai dernier, sur la pratique du témoignage numérique utilisé dans des régions en proie à l’instabilité et à la violence de masse.
Au cours des échanges, les participants et les experts issus de plusieurs projets à travers le monde, ont échangé sur la manière dont le témoignage numérique peut être utilisé pour enregistrer et stocker des preuves de crimes de guerre, de même que sur les risques et les défis qu’il implique. Pour garantir le bon fonctionnement de la conférence, la plupart des participants nigériens ont été regroupés dans une salle de conférence de Niamey qui offrait une connexion internet fiable et tout le confort qu’exige une salle de visioconférence.
A la fin de la visioconférence, la Fondatrice de AFIS-Niger-Europe, Mme Halima Amadou Sanda, a déclaré que la centaine de participants venait de toutes les couches socioprofessionnelles. Il était question, ajoute-t-elle, de dresser une cartographie des conflits au Sahel grâce à la participation de personnalités politiques et des représentants des diasporas du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Dans son intervention, elle a expliqué que «les dialogues de paix» sont une heureuse initiative des professeurs Sarah Federman de l’université de Baltimore et Ronald Niezen de l’université de Mc Gill au Canada.
Selon Mme Halima Amadou Sanda, la visioconférence a permis d’avoir une meilleure compréhension de la situation qui prévaut dans le Sahel et d’explorer les voies et moyens qui permettront un retour de la paix dans cette région. Les perspectives pour la paix à travers le dialogue, précise-t-elle, sont immenses pour le Niger et le Sahel car, « le témoignage numérique, s’il est bien recueilli et archivé, permettra de traduire les suspects de crimes devant les tribunaux et de lutter ainsi contre le déni de justice, gage d’un retour rapide de la stabilité dans la zone ». Au regard de cette importance, dit-elle, AFIS-Niger-Europe et ses partenaires « prévoient de maintenir les échanges dans un réseau afin d’assurer la continuité et d’organiser une rencontre à Niamey pour en définir les contours».
La première édition des dialogues pour la paix s’était déroulée au Canada en Mars 2020 sous le thème «Radicalisation croissante dans la région du Sahel». Pour cette deuxième édition, les participants ont échangé avec deux experts de l’université de Berkeley aux Etats-Unis d’Amérique, un de l’université de Cambridge en Angleterre, un de l’université Mc Gill au Canada et un autre de l’université de Baltimore qui se trouve également aux Etats-Unis d’Amérique.
Souleymane Yahaya(onep)