Dr Mamoudou Harouna Djingarey, président du CCR
« En rendant grâce à Allah, le Tout-Puissant, le Clément et le Miséricordieux, nous voilà au terme de quinze jours de travaux intenses, responsables et profondément engagés, pour procéder à la clôture solennelle de la deuxième session ordinaire du Conseil Consultatif de la Refondation, au titre de l’année 2025.
Ouverte le 16 décembre dernier, cette session se referme aujourd’hui dans un climat empreint de sérénité marqué par une discipline institutionnelle et une maturité politique. Elle témoigne, une fois de plus, de la capacité du CCR à assumer pleinement sa mission à savoir être le berceau intellectuel, stratégique et citoyen de la Refondation nationale, au service exclusif de l’intérêt supérieur de la Nation.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
Nos travaux se sont déroulés conformément au chronogramme adopté, alternant plénières, communications gouvernementales, travaux en commissions et restitutions. A chaque étape une exigence constante a guidé nos réflexions : c’est de contribuer utilement à l’édification d’un État souverain, responsable et résilient, en phase avec les aspirations profondes du peuple nigérien. Je tiens à saluer ici les conseillers du CCR, pour la remarquable qualité des échanges, la pertinence des analyses et la hauteur de vue qui ont caractérisé les débats. Les conseillers ont démontré à travers leur assiduité, leur ponctualité et leur engagement que le CCR est un creuset stratégique de propositions, d’orientations et d’accompagnement de la Refondation.
Au cours de cette session, le Conseil Consultatif de la Refondation a examiné et adopté plusieurs avis et recommandations structurants, assuré le suivi des recommandations issues des Assises Nationales de la Refondation, et analysé des projets de textes majeurs relatifs notamment au foncier, à l’orientation agricole et aux fêtes légales. Le CCR a également écouté des communications de haut niveau portant sur des thématiques vitales pour l’avenir de notre pays, parmi lesquelles la sécurité, la gouvernance économique et financière, l’énergie et la souveraineté sur nos ressources, l’agriculture, l’élevage et la grande irrigation, la santé, l’éducation, les réformes institutionnelles, la paix, la cohésion sociale, les dynamiques migratoires et la fixation des jeunes dans leurs terroirs. Ces travaux ont permis au CCR de mieux s’imprégner des réalités du moment et d’apporter en conséquence un éclairage consultatif solide, au service d’une gouvernance souveraine, responsable résolument tournée vers l’avenir.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
Nos réflexions s’inscrivent également dans un contexte régional et historique particulier, marqué par la tenue à Bamako de la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel. À Bamako, Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’État, a rappelé avec force, je cite « La souveraineté à laquelle aspirent les peuples de l’AES est loin d’être un slogan. Elle répond à une vision stratégique clairement exprimée à travers le processus de Refondation en cours dans l’ensemble de la Confédération ». Cette vision engage pleinement le CCR, qui doit en être le reflet fidèle, le répondant désigné et le socle intellectuel. C’est en cela que nous devons jouer pleinement notre rôle de Berceau de la Refondation.
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
La souveraineté que nous construisons repose sur un triptyque fondamental : la Défense, la Diplomatie et le Développement. Sans défense, il n’y a ni stabilité ni développement. Sans diplomatie souveraine, il n’y a ni respect ni partenariat équilibré. Sans développement endogène et maîtrisé, il n’y a ni résilience ni dignité durable. La Défense, la Diplomatie et le Développement constituent l’ossature même de la Refondation nationale et confédérale. Le CCR a le devoir d’en être le vecteur intellectuel, politique et citoyen. C’est pourquoi, à l’issue de cette session, les conseillers du CCR doivent être les relais actifs de la vision de l’AES, en restituant fidèlement les travaux de la présente session auprès de nos concitoyens, dans nos régions, nos communautés et nos espaces de dialogue. La Refondation ne se décrète pas seule, c’est un changement de comportement ; elle se partage, s’exprime, s’explique et s’incarne sur le terrain.
Monsieur le premier ministre, Mesdames et Messieurs,
Nos travaux se sont également développés dans un contexte international particulièrement sensible, marqué par l’existence de menaces réelles, parfois diffuses, qui pèsent sur la stabilité des États de l’espace AES. Ces menaces ne se manifestent pas toujours de manière frontale ou conventionnelle ; elles prennent également la forme de pressions multiformes, de tentatives de déstabilisation institutionnelle, de subversion informationnelle, économique ou diplomatique.
Leur caractère diffus et évolutif les rend d’autant plus exigeants en matière de vigilance, d’anticipation et de responsabilité de la part de nos États. C’est dans ce contexte précis que l’État a jugé nécessaire de se doter d’un instrument juridique encadrant la mobilisation générale pour la défense de la patrie. Il convient de le rappeler avec clarté et pédagogie qu’il ne s’agit nullement d’une mobilisation décrétée, mais d’un cadre juridique préventif, destiné à permettre à l’État d’agir, le moment venu, avec célérité, légalité, cohérence et souveraineté, si les circonstances venaient à l’exiger. Cette démarche relève d’une logique de prévoyance stratégique et s’inscrit pleinement dans l’esprit de la Refondation, qui commande à nos institutions d’anticiper les risques, de protéger la Nation, de préserver l’intégrité du territoire et d’assurer durablement la stabilité de l’État.

Mesdames et Messieurs,
Je voudrais renouveler ma profonde reconnaissance et celle du CCR à Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, pour son leadership visionnaire et éclairé et son engagement résolu à conduire le Niger et l’AES sur la voie de la souveraineté, de la dignité et du progrès. Je félicite et salue également l’action du Gouvernement, sous la coordination de Son Excellence Monsieur Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances, pour sa disponibilité permanente et son écoute attentive des recommandations formulées.
Je voudrais également une fois encore rendre hommage appuyé aux Forces de Défense et de Sécurité, pour leur bravoure, leur professionnalisme, leurs sacrifices et leur engagement constant pour la protection des populations, de leurs biens et de l’intégrité territoriale. Les FDS demeurent l’un des piliers essentiels de la Refondation et de la souveraineté nationale.
Permettez-moi, à cet instant, de formuler une suggestion porteuse de sens et de symbole. À l’occasion de nos prochaines sessions, il pourrait être envisagé que la cérémonie d’ouverture se tienne sous le sceau d’un « Made in Niger » pleinement assumé, notamment à travers un choix vestimentaire, artisanal ou culturel. Une telle initiative, portée par le CCR, traduirait de manière concrète notre attachement à la production locale, à la consommation locale, à la valorisation du savoir-faire national et à l’exemplarité institutionnelle. En promouvant un « Made in NIGER », ce geste fort annoncerait, au-delà des discours, notre engagement à faire de la souveraineté économique et culturelle une réalité visible, incarnée et inspirante pour l’ensemble de la Nation.
La 46e édition du championnat national de lutte traditionnelle Kokowa 2025 vient de dédier la victoire de Noura Hassane au titre de la région de Tahoua. Cette victoire est aussi celle du Niger et du peuple nigérien qui, à travers un élan de solidarité nationale et de cohésion sociale, a confirmé sa souveraineté sur le plan sportif et culturel. Au CCR, nous soutenons toutes les initiatives pour faire vivre nos arènes régionales de lutte traditionnelle à travers des championnats régionaux ou interrégionaux à l’occasion de certaines fêtes ou manifestations nationales. Vu l’engouement que suscite la lutte traditionnelle dans notre pays, nos arènes ne doivent pas être fermées pendant 8 ans pour attendre le prochain championnat national tournant. Elles doivent vivre et être sources de revenus pour nos lutteurs.
Nous devons également continuer à soutenir le FSSP dans le cadre de la mobilisation des ressources, notamment la contribution mensuelle de 100 F par personne à l’initiative du Président de la République lors de sa tournée en profondeur au contact des vaillantes populations nationales.
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Au terme de nos travaux, je tiens à vous exprimer toute ma gratitude pour votre engagement, votre rigueur et votre sens du devoir. Au moment où vous vous apprêtez à regagner vos familles respectives, je vous adresse mes vœux les plus chaleureux pour un bon retour. Que ce temps retrouvé auprès de vos proches soit rempli de sérénité, de joie et de moments précieux. Merci encore pour votre dévouement et votre implication dans cette mission collective au service de notre pays. Enfin, pour faire encore écho à l’ordonnance sur la mobilisation générale pour la défense de la patrie annoncée lors du dernier conseil des ministres, je voudrais inviter l’ensemble des Conseillers à se tenir debout comme un seul homme en répondant sans délais à l’exécution des mesures pour la défense de la patrie.
Sur ce, tout en vous souhaitant à toutes et à tous, une bonne et heureuse année 2026, et un bon retour dans vos foyers respectifs, je déclare solennellement clos les travaux de la deuxième session ordinaire du Conseil Consultatif de la Refondation au titre de l’année 2025.
Vive la République du Niger !
Vive la Refondation nationale !
Vive la Confédération des États du Sahel !
Je vous remercie de votre aimable attention.»
