Créée par l’administration coloniale française au début des années 50, la Société Africaine d’Electricité (SAFELEC) était tombée, tout naturellement, dans le giron national après l’indépendance en 1960. Il faut aussi rappeler que cette société était, elle aussi l’héritière du consortium français dénommée Energie AOF. Après l’accession à la souveraineté nationale, dans un souci de nationalisme conquérant, les autorités politiques de l’époque décidèrent de changer la dénomination sociale de l’entité pour lui donner une consonance plus locale. C’est ainsi que fut créée la Nigérienne d’Electricité (NIGELEC) à partir de 1968.
07 Septembre 1968 – 07 Septembre 2018, cela fait exactement donc un demi-siècle que la NIGELEC existe. Il faut dire qu’aux premières années de sa création, les défis à relever pour la NIGELEC étaient immenses : comment fournir en énergie électrique un territoire deux fois et demi plus vaste que la France ? Tel était le défi à relever.
On ne saurait aujourd’hui, à juste titre, mesurer le chemin parcouru par la NIGELEC si on ne se référait pas au contexte historique dans lequel elle avait vu le jour. En effet, à sa création, seule six localités (Niamey, Zinder, Maradi, Tahoua, Magaria et Agadez) étaient électrifiées. Grâce à l’interconnexion avec le barrage de Kanji, au Nigéria, à partir de 1976, progressivement, la lumière fut un peu partout au Niger.
Faute d’avoir anticipé l’explosion démographique que connaitra le Niger à partir des années 90, les pouvoirs publics se sont trouvés, très vite, dépassés devant l’ampleur des besoins satisfaire en énergie électrique d’une population de plus en plus croissante. Le Barrage de Kandagi qui était censé répondre à cet immense besoin fut longtemps, resté en souffrance dans les tiroirs.
Aujourd’hui, sous l’ère de la renaissance, la question énergétique a retrouvé bien des couleurs. En effet, en attendant la réalisation effective du barrage de Kandagi, la NIGELEC a pu se doter d’une centrale thermique d’une capacité de 100 Mégawatts pour satisfaire les énormes besoins de la capitale. Parmi les autres pistes prometteuses qu’explore le Niger pour le futur, il faut aussi mentionner le projet de Salkadamna, et surtout le développement des énergies renouvelables comme l’éolienne et le solaire.
On voit donc que si tous ces projets venaient à voir le jour, incontestablement, l’énergie électrique deviendrait une réalité et une denrée à la portée de toutes nos vaillantes populations, car l’énergie est la base du développement dans tous pays. Voilà pourquoi il faut tirer chapeau haut pour la NIGELEC, tout en fondant l’espoir qu’elle continuera à mettre tout en œuvre en vue de répondre aux attentes légitimes de sa clientèle, toujours grandissante et exigeante.
NIGELEC, NIGELEC, joyeux anniversaire et surtout longue vie !
Zakari Alzouma