
La table de séance à l’ouverture des travaux de l’atelier
Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Bachir Ousseini, a présidé, le lundi 11 août 2025 à Niamey, l’ouverture des travaux de l’atelier national pour l’élaboration de la feuille de route nationale des semences et du plan de promotion des variétés du riz au Niger. Organisé par la Direction Générale du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage avec l’accompagnement d’AfricaRice et le Programme régional de développement des chaines des valeurs du riz (RRVCOP) grâce à l’appui de la Banque islamique de développement, cet atelier vise à obtenir une feuille de route concrète budgétisée, planifiée et articulée autour de trois axes principaux : l’identification des variétés performantes par zone agro-écologique, la quantification annuelle des besoins en semences de pré-base, base et certifiées, et la mise en place de stratégies modernes de distribution et de communication pour favoriser leur adoption à grande échelle.
Ces échanges visent également à identifier les actions clés pour renforcer la production, la distribution et la gestion des semences, initier le développement d’un plan de promotion des variétés locales et régionales des zones rizicoles du Niger, identifier des stratégies pour améliorer l’accessibilité de la qualité des semences pour les riziculteurs. Ils s’inscrivent également dans la droite ligne des objectifs poursuivis par les plus hautes autorités du Niger à travers le Programme Grande Irrigation dont le but est d’accroitre la production céréalière, principalement du riz, du maïs et du blé. En ce qui concerne le riz, l’ambition est de réduire de 50% les importations d’ici 2027.
Selon le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Bachir Ousseini, pour réaliser cet objectif, outre la construction des aménagements, l’effort doit être aussi concentré sur la production et la mise à disposition des producteurs des semences de qualité. « En effet, la semence joue un rôle stratégique dans le développement de l’agriculture et, en ce sens, elle reste et demeure, dans la chaine de production, le premier élément à travers lequel sont valorisés les autres facteurs de production. Pour contribuer à cet effort, le Programme Régional de Développement des Chaines de Valeur du Riz, financé par la Banque Islamique de Développement (BID), a prévu la production de 3 700 tonnes de semences certifiées et de rendre disponibles des semences de différentes catégories », a-t-il précisé.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Grande Irrigation et de l’amélioration du système national de production de semences de riz, M. Bachir Ousseini a souligné la nécessité pour le Niger de disposer d’une feuille de route nationale pour le développement des semences, ainsi qu’un plan de promotion des variétés de riz adaptées aux conditions locales. « Ce qui permet de garantir la durabilité du système rizicole du Niger, tout en améliorant la productivité et la rentabilité des riziculteurs », a-t-il assuré.
Abondant dans le même sens, le Représentant régional de AfricaRice, PhD Ali Ibrahim a dit qu’au-delà du diagnostic, l’ambition des acteurs est de tracer une voie claire vers un système semencier résilient, inclusif et orienté vers la demande, capable de répondre efficacement aux besoins des producteurs, de valoriser la diversité variétale issue de la recherche et de s’aligner sur les dynamiques des marchés locaux et régionaux. Cela passe par l’intégration de solutions innovantes en matière de vulgarisation, de logistique, de renforcement de capacités, mais aussi de partenariats public-privé stratégiques.
Par ailleurs, PhD Ali Ibrahim a rappelé que la riziculture représente aujourd’hui bien plus qu’une spéculation vivrière. « Elle est un moteur de croissance économique, un pilier de sécurité alimentaire, un levier d’emplois ruraux et un instrument de stabilité sociale pour des milliers de producteurs du Niger. Pourtant, son potentiel reste largement sous- exploité en raison, entre autres, du faible accès à des semences de qualité, disponibles en temps opportun, adaptées aux conditions agro-écologiques du pays, et diffusées par des circuits structurés », a-t-il conclu.
Abdoulaye Mamane (ONEP)