
Les officiels procédant au lancement de la formation
L’Administrateur Délégué de l’Arrondissement Communal Niamey 2, M. Oumarou Idé Issaka, représentant l’Administrateur Délégué de la Ville, a procédé, le vendredi 29 août 2025 dans l’enceinte du garage municipal de la capitale, au lancement officiel du projet de formation des jeunes volontaires sur la méthodologie et la confection de pavés. Portée par le collectif ‘’Action citoyenne pour la reconstruction des villes du Niger’’ et soutenue par la Ville de Niamey, cette initiative vise à doter la jeunesse de compétences techniques tout en contribuant à la réhabilitation des voies dégradées de la capitale.
Dans l’enceinte du garage municipal, l’animation bat son plein, les esprits sont résolument tournés vers l’action. Casquettes bien placées sur la tête, des dizaines de jeunes se tiennent prêts à apprendre une compétence nouvelle : fabriquer des pavés et s’engager à réhabiliter les routes abîmées de la capitale. L’initiative porte un nom évocateur : « Action citoyenne pour la reconstruction des villes du Niger ». Derrière ce projet, une idée simple mais puissante : donner aux jeunes les compétences nécessaires pour produire des pavés, identifier les routes les plus abîmées et contribuer à travers leurs propres mains, à rendre Niamey plus viable et les routes praticables.
À la tête de ce groupe de volontaires, le jeune ingénieur en génie civil Adamou Cissé Moussa. Il raconte l’aventure avec un mélange de fierté et de détermination : « Cela fait deux mois que nous nous sommes engagés. Nous avons formé ce collectif pour former les jeunes sur la méthodologie et la confection des pavés. Mais surtout, il s’agit de recenser les voies dégradées de Niamey et de produire en conséquence, afin de rendre ces routes à nouveau praticables », explique Adamou Cissé Moussa. Ce projet, qui aurait pu rester une simple idée, a rapidement trouvé des relais. La Ville de Niamey et les arrondissements communaux ont accepté d’accompagner les initiateurs. Une reconnaissance institutionnelle qui donne un souffle supplémentaire à l’engagement citoyen.
Dans l’assistance, le Directeur général adjoint des Services techniques municipaux, M. Ousseini Maïga, a salué le geste des volontaires : « Ces jeunes se sont mis dans une posture d’engagement communautaire. Pour nous, c’est une véritable source d’inspiration. Ils montrent qu’on ne doit pas tout attendre de l’État. Ils sont à féliciter, ils ont la reconnaissance de la Nation », a déclaré M. Ousseini Maïga. Son intervention traduit un sentiment largement partagé : celui d’une jeunesse qui, loin de se replier, décide de prendre sa part dans le développement de la Ville de Niamey.
Former pour transformer
Le lancement officiel a été marqué par l’allocution de M. Oumarou Idé Issaka, représentant l’Administrateur Délégué de la Ville, qui a replacé l’initiative dans une vision plus large du développement urbain : « À travers ce projet, il s’agit non seulement de renforcer les compétences techniques de cent (100) jeunes par arrondissement communal, mais aussi d’ouvrir des perspectives d’emploi, d’entrepreneuriat et de participation citoyenne dans le développement urbain de notre capitale. La construction de routes modernes, praticables et durables est un défi majeur pour nos villes. En dotant nos jeunes de savoir-faire en la matière, nous renforçons leur rôle d’acteurs du changement et nous favorisons une dynamique collective de progrès », a affirmé M. Oumarou Idé Issaka. Le projet, soutenu par le Comité Action Citoyenne, l’ACRN-Sahel et l’entreprise Le Pavé du Sahel, prévoit trois jours de formation intensive. Encadrés par des experts, les volontaires apprendront à concevoir, fabriquer et poser des pavés. Mais au-delà de la technique, ils découvriront surtout la puissance du travail collectif.
Dans une capitale en pleine expansion, où les infrastructures peinent parfois à suivre l’urbanisation galopante, l’initiative fait figure de modèle. Elle redonne aux jeunes un rôle central et redéfinit le rapport entre citoyens et institutions. Au terme de la cérémonie, les regards sont désormais tournés vers l’avenir de cette initiative. Certains pensent déjà à des chantiers pilotes, d’autres évoquent la possibilité d’essaimer cette expérience dans d’autres villes du pays. Tous semblent convaincus d’une chose : ce projet n’est pas une simple parenthèse, mais bien le début d’une nouvelle manière de penser la citoyenneté. Car à Niamey, désormais, reconstruire la ville passe aussi par la volonté et l’énergie de ses propres habitants.
Oumar Issoufou (ONEP)