Le Sommet des dirigeants des Etats-Unis et d’Afrique a été l’occasion pour plusieurs pays Africains de signer des accords avec des agences et programmes de développement américains. C’est dans le même registre que l’accord du premier Compact Régional de Transport Bénin-Niger a été signé sous les auspices du MCC. Dans cet entretien, le Directeur Général Adjoint du MCC M. Mahmoud Bah revient sur l’importance d’un tel investissement pour les populations des deux pays. Il évoque également plusieurs autres questions relatives aux partenariats entre le MCC et le Niger, mais aussi avec les autres pays africain. Il faut souligné que M. Mahmoud Bah est actuellement directeur général adjoint du Millennium Challenge Corporation (MCC), conseillant et soutenant le Président directeur général du MCC sur les opérations et l’orientation stratégique de l’Agence.
Monsieur le Directeur, votre institution est un des plus grands partenaires américains pour les pays africains. Pouvez-vous nous faire un point sur le partenariat et investissement entre vous et les pays Africains ?
Ensemble nous avons 2/3 de notre portefeuille qui se trouve en Afrique. Nous avons un très grand partenariat avec l’Afrique.Depuis la création du MCC, nous avons investi 9 milliards de dollars dans 24 pays africains. Aujourd’hui nous avons 14 pays qui ont des programmes actifs pour un total d’à peu près 3 milliards de dollars. Nous avons aussi, 2,5 milliards de dollars dans notre pipeline de programme africain. Donc notre institution est assez ancrée en Afrique et nous allons continuer à travailler avec les pays africains. Nous continuerons pour avoir des opportunités de travailler avec d’autres pays pour qu’ils passent les critères d’éligibilité et qu’on puisse avoir un partenariat avec eux.
Au Niger vous intervenez depuis plusieurs années à travers des programmes et projets de développement très importants pour le pays. Comment se porte ce partenariat aujourd’hui ?
Le Niger est un excellent partenaire du MCC. Nous avons un premier compact qui est en cours d’achèvement. Nous sommes très contents des résultats qu’on a déjà obtenus. Il y’a un volet route, pour le transport, il y’a un volet agricole. Nous avons institué des reformes au Niger qui ont vraiment changé le secteur, par exemple les engrais. Nous avons travaillé avec le gouvernement pour qu’il aide ce secteur afin qu’il y’ait des outils en ce qui concerne des subventions qui vont directement aux agriculteurs. Aujourd’hui ce secteur est en meilleur santé. Une chose qui s’est passé au Niger, c’est la découverte de cette nappe d’eau que le Compact avec nos études nous a permis de voir. Cette nappe d’eau, je n’ai pas les statistiques actuellement, mais c’est quelque chose qui va changer la vie de beaucoup d’agriculteurs au Niger.
Nous avons également réalisé des infrastructures routières. Nous sommes aussi en train de travailler dans le domaine de l’entretien routier. Donc avec ce compact régional, nous espérons aller plus loin dans notre partenariat. Il y’a une logique entre ce que nous faisons au Bénin et au Niger qui connecte maintenant le port de Cotonou à la ville de Niamey.
Parlons de ce Compact MCC Bénin-Niger dont l’accord a été signé en marge des activités de ce sommet de Washington. Quelles sont les opportunités et les avantages qu’offre ce compact aux populations des deux pays concernés ?
Il faut rappeler que c’est en 2018, que le conseil d’administration du MCC a sélectionné le Bénin et le Niger comme éligibles pour développer des pactes régionaux afin de permettre aux pays de travailler ensemble pour réduire la pauvreté et construire une croissance économique inclusive et durable dans toute leur région. Le renforcement du commerce régional est une priorité absolue pour les gouvernements du Bénin et du Niger. Le Pacte régional de transport fera progresser cette priorité partagée avec une subvention de 504 millions de dollars dont 202 millions de dollars pour le Bénin et 302 millions de dollars pour le Niger, avec une contribution supplémentaire de 15 millions de dollars de chacun des deux pays.
Le corridor commercial entre le port de Cotonou au Bénin et la capitale Niamey au Niger est l’un des passages les plus fréquentés d’Afrique de l’Ouest, avec jusqu’à 1.000 véhicules traversant par jour, dont un pourcentage élevé de camions transportant des marchandises vers le marché nigérien. Le renforcement et la réhabilitation de ce corridor permettront aux marchandises de circuler plus rapidement et plus efficacement à travers le port de Cotonou, atteignant des marchés supplémentaires dans la région et au-delà. Le compact comprendra deux projets : le projet d’infrastructures du corridor et le projet d’exploitation efficace du corridor.
Alors l’opportunité clé pour la population c’est la réduction des coûts de transports lorsque vous quittez Cotonou et que vous voulez aller à Niamey, comme lorsque vous quittez Niamey pour aller à Cotonou. Si vous êtes un homme d’affaire, ou vous êtes une entreprise qui veut faire écouler les produits agricoles qu’est-ce que vous voulez ? Vous voulez que ces produits arrivent à destination au coût le plus bas et au temps le plus rapide que possible. A travers ce projet, nous allons améliorer les conditions de circulations sur ces routes, améliorer la gouvernance et la politique institutionnelle, pour que les camions, les individus, les entreprises puissent faire ce trajet dans les conditions les plus efficiences possibles.
Propos recueilli par Ali Maman(onep), Envoyé spécial, Washington DC