La nationalisation de la SOMAIR devenue effective
Entre autres sujets évoqués par le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, lors de sa mission à l’intérieur du pays, figure en bonne place, l’exploitation des ressources minières du Niger. À Agadez et dans la ville minière d’Arlit, il a réaffirmé l’engagement de l’Etat du Niger d’être maître de ses ressources, comme l’illustre la nationalisation des sociétés minières et la reprise de certains permis miniers.
C’est dans ce sens que s’inscrit les décisions prises à la suite du conseil des ministres du 31 juillet 2024, relativement au retrait des permis miniers attribués aux entreprises Areva (devenue aujourd’hui ORANO) et Goviex ; et du conseil des Ministres du 19 Juin 2025 sur la nationalisation de la société des mines de l’Aïr (SOMAÏR) détenue jusque-là à 63,40% par la société française Orano. « Cette nationalisation va permettre une gestion plus saine et plus durable de la société et par conséquent, la jouissance optimale des richesses issues des ressources minières par les Nigériens », a précisé le communiqué du conseil des ministres.
Le 12 novembre 2025, s’adressant à la population d’Agadez au cours du meeting qu’il a animé à l’arène de lutte traditionnelle Aboubacar Djibo, le Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a appelé les opérateurs économiques nationaux à investir dans les industries et dans les mines. Cela, pour que la richesse du sol et du sous-sol nigérien soit valorisée et exploitée par des Nigériens, et contribuer ainsi à la création d’emplois et de richesses. « Nous devons nous tenir droit pour extraire et valoriser la richesse de notre pays», a-t-il lancé à l’attention des investisseurs nationaux.
Le 14 novembre 2025, le Chef de l’Etat s’est rendu à la Somaïr (Arlit) où il a passé un message aux travailleurs de cette société : « Le processus de nationalisation de la Somaïr est irréversible et le Niger va vendre son uranium sur le marché international aux partenaires qui en font la demande sur des bases saines et clairement définies», a déclaré le Chef de l’Etat. Un message fortement apprécié par les agents de la Somaïr, a rapporté la Cellule communication de la Présidence de la République du Niger.
Dans le domaine du pétrole aussi, le décret signé le 2 mars 2024 a accordé à la Société Nigérienne du pétrole (SONIDEP) une autorisation exclusive d’exploration et l’exploitation des blocs de Bilma et des rendus d’Agadem. Le 22 juin 2024, le premier ministre a lancé dans la localité de Hadara, région de Diffa (Nord-Est du Niger), les activités de la SONIDEP en tant qu’opérateur national dans l’exploration et l’exploitation des blocs de Bilma et ceux de R5, R6, R7 connus sous le nom du Bloc R567 qui sont des rendus du Bloc d’Agadem.
La politique de l’Etat est désormais axée sur l’investissement national, avec une forte implication des entreprises et sociétés nigériennes dans l’exploitation des ressources naturelles du Niger.
Un appel favorablement accueilli par les acteurs de l’orpaillage semi-mécanisé à Agadez
L’appel lancé par le Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani aux nigériens ayant les capacités et les moyens d’investir dans l’exploitation des ressources nationales a trouvé un environnement favorable à Agadez. Des opérateurs économiques locaux sont depuis quelques années dans l’exploitation des ressources du sol et sous-sol, notamment l’or, principalement sur les sites de Tchibarkaten, Amzeguer ou Djado. Ils sont regroupés au sein du Groupement des Sociétés Nigériennes d’Exploitation Semi-Mécanisée d’Or (GS-NESMO). À sa création, en novembre 2023, cette structure regroupait une quarantaine de sociétés ; un nombre qui a considérablement augmenté puisque de plus en plus de nouveaux acteurs créent des entreprises qui opèrent dans l’exploitation de l’or. Ces activités participent au développement du pays et au bien-être des populations nigériennes, avec des retombées pour les caisses de l’Etat en termes de taxes et impôts.
Le 2è Secrétaire général adjoint du GS-NESMO se réjouit ainsi de l’appel du Chef de l’Etat, tout en saluant également la création des sociétés nationales dans le secteur des mines et la nationalisation d’autres. « Nous adhérons à cet appel qui est une expression de la souveraineté économique à travers l’investissement national, parce qu’il s’agit de contribuer au développement du pays. Ce qui cadre avec les missions de nos sociétés semi-mécanisées », a déclaré Abdoulaye Elhadj Amadou quelques jours après la visite du Chef de l’Etat dans la région. «Le GS-NESMO est composé de sociétés nigériennes. Donc cet appel du Chef de l’État est perçu comme un encouragement et un soutien à nos activités», a-t-il ajouté. Le GS-NESMO considère cette démarche comme un alignement stratégique et une opportunité pour ancrer l’exploitation minière, notamment celle de l’or, dans une dynamique de souveraineté économique, conduite et coordonnée avec des acteurs nationaux.

Aussi, le 2è Secrétaire général adjoint du GS-NESMO a apprécié le fait que le Président ait effectué sa tournée à l’intérieur du pays par voie terrestre car, dit-il, cela va lui permettre d’évaluer la situation et prendre les décisions nécessaires pour la réhabilitation de la route Tahoua-Agadez-Arlit. « Le développement commence par les infrastructures routières de qualité. Et pour le cas de la région d’Agadez, la réhabilitation des routes va faciliter le transport des produits agricoles et le développement des activités minières. C’est la principale attente, nous gardons un grand espoir », a expliqué Abdoulaye Elhadj Amadou.
Les sociétés semi-mécanisées contribuent fortement au développement socioéconomique de la région en particulier, et du pays en général, à travers le paiement de taxes et impôts, mais aussi à travers la création d’emploi. Cette contribution se caractérise également par la création des économies structurantes dans plusieurs domaines, dont l’immobilier, le commerce, le transport, la santé, l’éducation et la sécurité.
Avec l’implication des autorités régionales, particulièrement le gouverneur de la région d’Agadez, le Général de Division Ibra Boulama Issa, les activités de l’orpaillage ont été encadrées avec l’instauration d’un climat de confiance entre les services de l’Etat et les sociétés œuvrant dans le secteur. L’encadrement de ces activités a permis, en ce qui concerne les entreprises qui font l’orpaillage semi-mécanisé, une amélioration dans le paiement des taxes et impôts.
Souley Moutari (ONEP)
