Le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Maty Elhadj Moussa a présidé, le mercredi 26 juillet 2023 à Niamey, la cérémonie officielle de présentation des résultats de l’étude sur l’impact de l’insécurité, sur le droit à la santé et le droit à l’éducation dans les régions de Tillabéry, Diffa et Tahoua. Cette étude menée par la CNDH avec l’appui de l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH) est financée par l’Union Européenne. L’étude servira à dégager l’état des lieux de l’impact de l’insécurité sur le droit à la santé et le droit à l’éducation, ainsi que celui des dispositifs mis en place par l’Etat, en particulier à travers les forces de sécurité, pour garantir l’effectivité de ces droits fondamentaux dans ces zones touchées par l’insécurité.
Dans son discours d’ouverture, le président de la Commission Nationale des droits Humains a tout d’abord expliqué que le choix des trois régions n’est pas fortuit au vu de la situation sécuritaire et humanitaire critique qui prévaut dans ces zones. Ces régions sont en effet confrontées depuis plusieurs années aux attaques meurtrières des groupes terroristes impactant le fonctionnement des services sociaux de base, la santé et l’éducation. « Dans les zones de conflits armés les conditions de vie précaires, l’absence d’accès au soin de santé engendrés par la destruction des infrastructures sanitaires et le déplacement des populations sont des obstacles à la réalisation du droit fondamental à la santé. Pire les populations touchées par l’insécurité sont très souvent confrontées à la malnutrition, aux épidémies entrainant ainsi des souffrances insupportables et une hausse de la mortalité », a-t-il indiqué.
Selon M. Maty Elhadj Moussa, le droit à l’éducation est bénéfique tant aux individus qu’à la société et, à ce titre dit-il, il est un indicateur de poids du développement humain, social et économique pour l’atteinte d’une paix sociale durable. « Il est impératif pour nous autres défenseurs des droits humains et gouvernants, d’agir ensemble pour soutenir les initiatives visant à protéger et à promouvoir le droit à la santé et le droit à l’éducation partout et particulièrement dans les zones affectées par l’insécurité », a rappelé le président de la CNDH.
Selon les résultats de l’étude réalisée par la CNDH, dans les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéry, plusieurs écoles ont été fermées ou abandonnées privant ainsi des milliers d’enfants de leur droit à l’éducation et des milliers de personnes empêchées de jouir de leur droit à la santé. Ils sont 76 CSI fermés à la date du 30 novembre 2021, 890 établissements écoles primaires et 35 secondaires répartis comme suit : 28 établissements scolaires à Diffa, 11 à Maradi, 34 à Tahoua 817 à Tillabéry. Cette étude vise à permettre à la CNDH de s’acquitter de son mandat de suivi par la voie du monitoring de tous les droits humains, dont les droits économiques, sociaux, et culturels dans les trois régions les plus affectées par l’insécurité » a indiqué M. Maty Elhadj Moussa.
Pour sa part, le représentant de l’Institut Danois des Droits de l’Homme IDDH Boukar Youra, a souligné que le partenariat entre les deux institutions a été marqué, au cours de ces quatre dernières années, par la réalisation du projet intitulé ‘’ Appui aux Forces de Sécurité du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations‘’. D’après lui, cette étude a mis en exergue les principales répercussions des attaques criminelles sur le droit à la santé et le droit à l’éducation dans ces 3 régions, ainsi que l’urgence d’agir de façon cohérente avec les droits humains pour la prise en charge de toutes les victimes d’atteinte à leurs droits.
Fatiyatou Inoussa et Abdoul Aziz Issoufou (stagiaire)