Dans un pays où l’accès à l’engrais demeure une véritable préoccupation pour les producteurs, quoi de plus normal pour les jeunes qui ont étudié les sciences de mettre leurs connaissances au service des communautés. Et c’est ce qu’a choisi de faire Garba Zamo Souleymane, étudiant en troisième année à la Faculté d’Agronomie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
Agé de 30 ans, ce jeune nigérien est promoteur d’une entreprise dénommée ‘’Société de Fabrication des Engrais Bio et Bio pesticides (SOFEP BIO)’’ qu’il a créée en novembre 2020, sise au 5ème arrondissement communal Niamey 5. Garba Zamo Souleymane fait partie de ces jeunes nigériens qui ont compris que pour lutter contre le chômage endémique qui frappe les jeunes, l’entreprenariat demeure une alternative sûre. Créer des emplois et renforcer l’économie du pays, c’est cela le crédo de ce jeune entrepreneur. A la tête de son entreprise SOFEP BIO spécialisée dans la production des engrais bio, Garba Zamo Souleymane travaille en équipe avec quatre élèves et étudiants dont deux employés permanents. Il lui arrive parfois de faire appel à d’autres personnes pour renforcer l’équipe lorsqu’ils sont débordés par le travail.
Comment est-il parvenu à créer son entreprise ? Garba explique que l’idée de créer une entreprise est née d’un constat, celui de l’augmentation du nombre de chômeurs, non diplômés et des diplômés. Un chiffre qui ne fait que s’accroître d’année en année. « On a beau étudier et entasser les diplômes, au finish, la majorité de ces jeunes se retrouvent au chômage », dit-il.
Au fil du temps, la fabrication des engrais bio et bio pesticides n’est plus un secret pour l’entreprise (SOFEP BIO). En effet, selon le promoteur, les engrais bio sont faits à partir d’éléments biologiques comme les déjections animales ou végétales, parfois des ordures ménagères biodégradable. Au-delà de l’entreprenariat, l’activité de ce jeune vise aussi à contribuer au développement de la production agricole dans des bonnes conditions sans nuire à l’écosystème tout en optimisant le rendement. « Nous avons une capacité de production de plus de trente (30) tonnes d’engrais par an. Et chaque mois, mon entreprise peut écouler cinq (5) tonnes voire dix (10). La société peut générer un chiffre d’affaires d’environ un million de FCFA par mois » a-t-il évoqué.
Toutefois, comme toute initiative, celle de M. Garba se heurte à plusieurs difficultés notamment liées à la prospection du marché. Mais avec l’appui de certains réseaux à l’instar des structures qui œuvrent dans le développement des activités agricoles, il arrive tant bien que mal à répondre convenablement et à faire des prestations et de test d’expérimentation. Il affirme faire face surtout à un souci de visibilité « L’écoulement de nos produits sur le marché à grande échelle n’est pas satisfaisant. On a certes de la clientèle, mais pas à grande échelle. Notre clientèle est principalement la population de Niamey. Alors que nous voulons que notre entreprise soit connue sur toute l’étendue du territoire national voire à l’international » souhaite-t-il.
Fort de sa volonté de réussir, M. Garba exhorte les jeunes à s’intéresser davantage à l’entrepreneuriat. « J’invite les jeunes, diplômés ou non, à oser entreprendre. Je les invite par la même occasion à plus de professionnalisme. Aujourd’hui avec les structures d’accompagnement entrepreneurial qui sont un peu partout à Niamey, et avec beaucoup d’engagement, la jeunesse peut y arriver » a-t-il conclu.
Abdoul Aziz Issoufou (ONEP)