Le directeur général de la météorologie nationale du Niger, M. Katiellou Lawan Gaptia a animé, le mardi 8 mai 2024, un point de presse relatif aux prévisions saisonnières des précipitations et des caractéristiques agro-climatiques de la saison d’hivernage 2024 au Niger ainsi que l’analyse climatologique. Il ressort globalement de ces prévisions que la saison 2024 s’installera avec un léger retard, une abondance des pluies avec risque d’inondation et se prolongera jusqu’en octobre selon les zones.
A travers cette sortie médiatique, il s’agit pour le directeur général de la météorologie nationale du Niger d’informer les utilisateurs notamment la population et les décideurs pour qu’ils fassent un bon usage des informations issues du service de la météo. Dans ses explications, M. Katiellou Lawan Gaptia a dit qu’il est prévu en 2024 sur la période de Juillet, Août à Septembre une saison des pluies globalement excédentaire à tendance normale sur la bande agropastorale du pays avec des quantités de pluies supérieures aux cumuls moyens de la période 1991-2020. « Il est prévu pour la saison 2024 un démarrage de saison tardif à normal sur les régions de Tillabéri, Niamey, Dosso, Tahoua, Maradi et la plus grande partie de la région de Zinder. Un démarrage normal à tardif est prévu dans les régions de Zinder et Diffa. Il est aussi observé des séquences sèches en début et fin de saison notamment des séquences sèches de durées moyennes, à longues sont attendues en début comme en fin de saison sur l’ensemble de la zone agricole », a-t-il ajouté.
Étant donné les cumuls de pluies globalement excédentaires à tendance normale prévus sur le Niger, ainsi que la durée de séquences sèches moyennes à longues et les écoulements des cours d’eau excédentaires, divers risques météorologiques notamment les inondations, les problèmes de santé, les conditions météorologiques extrêmes, et des sécheresses localisées pourraient se produire sur le pays. Ainsi, M. Katiellou Lawan Gaptia a fait des recommandations pour profiter des aspects positifs et ou atténuer les impacts négatifs. Il a ainsi exhorté entre autres la population à réhabiliter les habitations vulnérables, dont les maisons en banco ou de construire des abris temporaires plus résilients, à éviter l’occupation anarchique des zones inondables, à curer les caniveaux, aménager les sites d’accueil des sinistrés, à disposer aussi des médicaments pour faire face aux maladies hydriques comme le choléra et le paludisme.
Par ailleurs, le Directeur général de la météorologie nationale recommande d’investir davantage dans l’agriculture à haut rendement celle qui est tolérante à la pluie, de prévoir des produits contre les ennemis de culture, de choisir des espèces et variétés tolérantes, de diversifier les variées agricoles, de promouvoir l’irrigation et maraîchage, d’encourager les cultures des décrues, de gérer rationnellement les eaux de surface. Par rapport aux risques de maladies et ennemis des cultures, il a souligné la nécessité de renforcer les capacités du système national de santé et des plateformes nationales de réduction de risques de catastrophes, de sensibiliser et diffuser des informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles.
L’analyse de la situation climatologique, fait ressortir, selon M. Katiellou Lawan Gaptia, que l’année 2024 a été pratiquement très chaude surtout sur les périodes de mars, avril et mai. Il a souligné que l’année 2024 a été plus chaude que 2023 au Niger contrairement à l’affirmation de l’organisation météorologique mondiale qui a classé l’année 2023 la plus chaude au monde. Par exemple en 2023 : pour la période de mars à 3 mai, on a enregistré un seul jour de 45°C contre 20 en 2024 à Tillabéri. Durant la même période, à Niamey on a enregistré zéro jour de 45°C en 2023 contre 11 jours cette année et cela est valable au niveau des autres régions. Pire, les nuits sont plus chaudes en 2024.
Relativement aux conseils santé par rapport à cette chaleur, la Directrice Exécutive du Centre d’Education et de Recherche en Santé et Changement Climatique (CERSCC-Magaria) a cité entre autres risques la déshydratation, le coup de chaleur, l’hyperthermie, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension. Dr Maman Noura Zeinabou a recommandé la consommation des fruits, légumes et plantes aromatiques, l’utilisation appropriée de la climatisation et la ventilation. A cela s’ajoute le fait d’éviter de sortir dans les journée les plus chaudes si possible surtout de 11h-17h, faire ces visites ou déplacements après le coucher du soleil, se protéger en mettant son chapeau, utiliser les verres solaires, se couvrir la peau avec des habits légers en coton de préférence, de rester sous l’ombre, d’éviter le changement de température brusque, de surveiller les appareils électroniques et les éteindre lorsque vous sortez, de boire abondamment de l’eau, d’éviter les boissons sucrées, le café, les aliments salées et la consommation de la viande rouge.
Mamane Abdoulaye (ONEP)