
-La réalisatrice Amina Abdoulaye Mamani a réalisé un de ses rêves. Celui de faire découvrir au monde entier, qui est véritablement son père, (l’auteur du célèbre roman Sarraounia) à travers un film documentaire. A l’issue de l’avant-première du film qui a eu lieu le samedi dernier à Niamey, la réalisatrice explique ce qui l’a motivée à entreprendre le projet du documentaire.
« Ce film, c’est l’histoire de Mamani Abdoulaye. Quand on dit Mamani Abdoulaye les gens le connaissent à travers son roman Sarraounia. Au-delà de l’écrivain, qu’il a été, mon père fut un écrivain, un homme politique, un syndicaliste, … Ce film pour moi, c’est une quête. Je n’ai pas très bien connu mon père. J’avais 10 ans quand il était décédé. C’est ce que j’ai notifié dans le film. Je me souviens quand, il a quitté la maison à Zinder pour venir à Niamey recevoir le prix de littérature Boubou Hama que le Niger lui a décerné en 1993. Depuis qu’il est parti, il n’est plus revenu. Il est décédé, suite à un accident sur la route entre Galmi et Madaoua » explique la jeune réalisatrice.
« Je me suis dit, pourquoi ne pas aller à la quête de cette histoire. Ainsi, j’ai commencé à rencontrer des gens. Avec le temps, les personnes que je rencontre, qui l’ont connu et les gens qui l’ont lu m’ont toujours encouragée. Ils me disent « vous êtes la fille de Mamani Abdoulaye l’écrivain, l’homme politique ou le syndicaliste ». Ses amis, ses compagnons de lutte du parti SAWABA m’ont parlé de mon père. Après j’ai cherché partout dans les archives. J’ai cherché même dans l’histoire officielle du Niger, j’ai vu que son nom n’apparait pas. Il n’y avait pas son nom dans l’histoire officielle du Niger. Lui et ses compagnons de lutte et tout le parti, le mouvement Sawaba n’existe pas. J’ai compris qu’il y a une page, qui manque dans l’histoire officielle du Niger. C’est ce qui m’a amené à partir à la recherche des traces de mon père que je n’ai pas bien connu et de son histoire. Donc, c’est une petite histoire dans la grande histoire du Niger » ajoute Amina Mamani.
« Ce travail m’a pris 10 ans. Je l’ai commencé en 2008 pour le finir en octobre 2018 » précise-t-elle. Le travail est vraiment, un parcours de combattant, c’était très long. « J’avais plusieurs raisons de désespérer pour dire, bon je laisse tomber, parce que ça été très difficile pour moi de retrouver les archives audio vidéos de leur époque. La plus part des gens, qui l’ont connu, qui doivent me fournir des informations sur mon père, sont presque tous morts. Il m’arrive souvent de contacter des gens pour un rendez-vous, et le lendemain, on me dit que la personne est décédée. Ils sont tous vieux. En tout et pour tout, le projet du film, le tournage, la production jusqu’à la fin, cela m’a pris 10 ans » confie-t-elle.
Propos recueillis par Abdoul Aziz Ibrahim