
Le ministre en charge de la Justice, M. Alio Daouda
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux et Chargé des Relations avec les Institutions, M. Alio Daouda a tenu ce vendredi 8 août 2025 à Niamey, un point de presse au cours duquel il a annoncé la dissolution de l’ensemble des syndicats intervenant dans le secteur de la justice. Il s’agit du Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN), le Syndicat Indépendant des Magistrats du Niger (SIMAN), le Syndicat National des Agents de la Justice (SNAJ), le Syndicat des Cadres de l’Administration de la Justice (SYNCAT) ainsi que l’Union des Magistrats du Niger.
Le ministre a motivé cette décision par l’incompatibilité entre les agissements de ces structures syndicales et l’objectif de bon fonctionnement du service public de la justice. Selon lui, les syndicats concernés seraient davantage mobilisés pour la défense d’intérêts corporatistes et personnels au détriment de l’intérêt général et de la mission régalienne de la justice. « Ces pratiques, largement décriées, ne peuvent plus être tolérées dans le contexte actuel de refondation politique, culturelle et institutionnelle du pays. Elles constituent une entrave majeure à la mise en œuvre des réformes nécessaires à la restauration de l’autorité de l’État », a affirmé M. Alio Daouda.
Il a également dénoncé l’attitude de certains syndicats accusés de défendre systématiquement leurs membres, y compris lorsque ceux-ci sont impliqués dans des procédures disciplinaires ou judiciaires. Le ministre a évoqué notamment des demandes de promotion jugées inopportunes et la prise en charge d’honoraires d’avocats pour des agents faisant l’objet de poursuites, y compris pour des faits jugés graves. « Cette posture revient à proclamer par principe, que peu importe la gravité des actes reprochés, les syndicats seront toujours du côté des fautifs. Une telle logique nuit gravement à la crédibilité de l’institution judiciaire », a-t-il martelé.
Le ministre a dressé un constat sans appel que le secteur de la justice souffre d’une crise multiforme marquée à la fois par des insuffisances structurelles et par les comportements de certains de ses acteurs. Si les limites matérielles peuvent en partie expliquer les dysfonctionnements, il estime que le mal est aussi, sinon surtout d’ordre moral et éthique. « Nous faisons face à une dérive caractérisée par le non-respect des règles déontologiques, le refus délibéré de se conformer à l’autorité hiérarchique, la non exécution des obligations statutaires et la mise à mal des valeurs fondamentales qui sous-tendent l’institution judiciaire », a-t-il déploré.
En dissolvant ces syndicats, le gouvernement entend, selon lui, assainir le climat institutionnel du secteur de la justice et restaurer la confiance des citoyens dans une justice équitable, intègre et véritablement au service de l’intérêt général.
ONEP