Prières collectives, Qunut et prêches dans les mosquées et veillées de prière dans les églises, la religion était depuis les événements du 26 juillet 2023, au cœur des actions de lutte et de la résistance du peuple nigérien face à l’impérialisme français et à certains Chefs d’Etat et institutions régionales manipulés pour faire échouer le combat du peuple nigérien pour la conquête de sa souveraineté. Même les religions traditionnelles ne sont pas en reste dans ce combat. Les disciples ont manifesté leur soutien à cette lutte légitime.
C’est dire que tout au long de l’histoire de notre pays et dans les épreuves surtout difficiles, les Nigériens se sont toujours tournés vers la religion (musulmane pour la majorité, chrétienne pour certains et traditionnelles pour d’autres). Qu’on ne se voile pas la face parce que c’est un secret de polichinelle : chaque grand commis, chaque ‘’grand quelqu’un’’ a ses marabouts, ses zimas, ses bokas qui ‘’agissent’’ sur toutes les étapes de sa carrière. C’est le substrat de notre culture.
Dans la perspective des consultations nationales, il est tout à fait légitime de s’interroger sur la nécessité et la pertinence de la présence de certains concepts ‘’creux’’ dans nos textes fondamentaux. C’est le cas notamment de celui de ‘’laïcité’’, emprunté encore une fois de la France, mais qui est totalement inopérant dans notre contexte culturel et même religieux. Ceci est d’autant plus vrai que nos pays et la région du Sahel ont toujours été une zone de tolérance et de coexistence pacifique entre les croyances. Et la liberté de culte a toujours été une réalité au Niger. Cela se justifie aussi par l’existence, au Niger, d’un cadre de dialogue inter-religieux efficace et surtout le respect réciproque entre les dignitaires religieux nigériens des principales religions.
Les rares tentatives de semer la zizanie sur la base des considérations religieuses au sein des populations sont toujours venues d’événements extérieurs.
Du reste, même en France où nous avons emprunté ce fameux concept de Laïcité, celui-ci est politisé et instrumentalisé pour nuire à la religion musulmane ainsi que l’attestent les nombreuses lois aussi sournoises qu’incompréhensibles. En effet, après l’interdiction des signes religieux, puis du voile islamique, l’islamophobie institutionnelle française a franchi le Rubicon pour interdire la ‘’Abaya’’ à l’école. Pourtant la ‘’Abaya’’ est juste un habit traditionnel (d’origine oriental) qui, en réalité n’est pas fondamentalement religieux. Et de nos jours, cet habit est porté même par les top modèles les plus extravagantes.
Siradji Sanda (ONEP)