Chaque jour que Dieu fait, nous nous plaignons de l’attitude des pouvoirs publics (Etat central ou collectivités) ou d’une situation donnée dans notre entourage immédiat. Pourtant, certains comportements ne favorisent en rien la vie en communauté et ne sont pas justes vis-à-vis de nos semblables, de nos concitoyens.
Les exemples de ces attitudes antisociales sont innombrables. Pour s’en rendre compte, il suffit juste de faire un tour dans un guichet quelconque. Vous verrez que malgré la file d’attente, il y aura toujours un malin esprit qui essayera de contourner l’ordre pour se faire servir. Pour ce faire, le stratagème consistera à faire intervenir les connaissances au sein de l’institution.
C’est pareil dans la délivrance des services publics et même dans les structures commerciales privées. A la boulangerie, dans les hôpitaux, dans la circulation routière et même au commissariat pour payer une contravention, ce comportement irrespectueux est omniprésent.
Le pire est que ceux qui sont censés donner l’exemple s’adonnent aussi à ces attitudes. C’est ainsi que lorsqu’ils se présentent dans un service, les ‘’gros bonnets’’ n’ont que faire de l’ordre et de nombreux autres citoyens qui sont venus demander le même service. Le semblant d’ordre instauré dans certaines structures, à travers l’attribution des numéros par ordre d’arrivée, ne résiste pas la propension de ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes.
Ces comportements inciviques sont surtout observables dans la circulation routière où certains chauffards respectent très peu la signalisation routière. Feux optiques brûlés, circulation en sens interdits, alignements multiples sur des voies à deux sens, stationnement anarchiques, arrêts brusques sans avertissement, impatience des conducteurs, non-respect des passages piétons et des piétons, etc., sont autant de manifestations de cette attitude et qui sont souvent à la base des multiples accidents de la voie publique.
Il en va de même dans l’occupation de la voie publique où certains individus transforment une partie de la voie en boutiques ou en mosquées sans aucune permission des autorités municipales. C’est à se demander si le Nigérien n’est pas foncièrement réfractaire à l’ordre. Pourtant, lorsque nous voyageons, nous sommes émerveillés de voir l’ordre qui règne ailleurs, dans d’autres pays, dans les rues d’autres villes.
Pourquoi alors ne pas se remettre en cause, prendre conscience des effets néfastes de ces comportements inciviques sur le bien-être collectif et même sur notre propre vie ?. En effet, tout est plus facile avec l’ordre, car comme le disait Auguste Compte ‘’le progrès est le développement de l’ordre’’. Aucune société ne peut progresser sans l’ordre. Il revient à tout un chacun de faire son autocritique pour prendre ses distances avec ces attitudes et comportements qui nuisent à la vie en communauté. C’est en contribuant à une vie communautaire agréable que chacun se sentira aussi heureux. Nous devons avoir à l’esprit cette citation de Marbeau qui dit que ‘’la liberté est le respect des droits de chacun ; l’ordre c’est le respect des droits de chacun’’.
Siradji Sanda (ONEP)