Au cours de l’atelier organisé par la CIMCT
La Coalition islamique militaire contre le terrorisme (CIMCT), en partenariat avec le Ministère de la Défense nationale, a lancé, le lundi 24 novembre à Niamey, un programme de formation destiné aux professionnels des médias et des forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre l’extrémisme violent. Pendant plusieurs jours, journalistes, communicants et spécialistes de la sécurité examineront la manière dont les messages diffusés dans l’espace public peuvent contribuer à apaiser les tensions, prévenir la radicalisation et renforcer la cohésion sociale.
La première session démarre avec un atelier de trois jours, durant lequel les participants travailleront à façonner des messages médiatiques et télévisés pour mieux expliquer et contrer l’extrémisme et le terrorisme. L’objectif est d’aider les participants à affiner leurs capacités à produire des contenus clairs, crédibles et capables de contrer les narratifs extrémistes. Il est prévu l’analyse critique des discours terroristes, la compréhension des mécanismes de propagande et l’utilisation du témoignages de repentis pour mettre en lumière les conséquences humaines et sociales de la radicalisation.
À partir du 27 novembre, un second atelier, d’une durée de deux jours, mettra l’accent sur le rôle des médias traditionnels et numériques dans la sensibilisation communautaire. L’objectif est d’examiner, de façon très concrète, les approches et outils qui peuvent aider à instaurer durablement une culture de paix, de tolérance et de vigilance citoyenne, dans une région encore confrontée à de fortes tensions sécuritaires. Le programme se terminera les 1ᵉʳ et 2 décembre par une session consacrée au rôle des médias de sécurité dans la prévention du sentiment de frustration sociale, un terrain que les groupes extrémistes exploitent régulièrement pour recruter de nouveaux sympathisants. Les formateurs proposeront une lecture approfondie des sources de frustration au sein des sociétés sahéliennes, ainsi que des outils de communication permettant de renforcer la confiance, d’encourager la résilience et de soutenir la stabilité nationale.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Colonel-major Hamadou Djibo Bartie, directeur des Relations extérieures et de la coopération militaire au Ministère de la Défense nationale. Dans son allocution, il a insisté sur l’importance stratégique que revêt aujourd’hui la communication dans la lutte contre les menaces sécuritaires. « Un message n’est jamais neutre », a-t-il rappelé devant les participants. « Il peut apaiser ou enflammer, prévenir ou radicaliser. À l’heure où les groupes extrémistes exploitent les failles de l’information pour se propager, maîtriser la communication devient un rempart essentiel ». Le colonel-major a souligné que la lutte contre l’extrémisme ne se situe plus uniquement sur le terrain militaire, mais désormais « au cœur même de l’espace informationnel », où se forment perceptions, adhésions et résistances. Le Colonel-major Hamadou Djibo Bartie a salué l’engagement de la CIMCT et remercié les experts mobilisés, estimant que ces ateliers « renforceront la capacité collective à produire des messages responsables, capables de contrer la désinformation et les discours extrémistes ».
Au nom de la CIMCT, Mohammed bin Hussein Al-Shahri, directeur des plateformes de médias numériques et superviseur scientifique du programme, a également pris la parole pour rappeler que cette initiative figure parmi les actions les plus qualitatives engagées par la Coalition au profit des pays du Sahel. Les activités prévues permettront d’outiller les acteurs médiatiques pour répondre avec professionnalisme aux défis posés par la radicalisation. « Les médias jouent un rôle essentiel dans la consolidation des valeurs et dans la protection de nos sociétés face aux idées extrémistes », a-t-il déclaré, avant de remercier les autorités nigériennes pour leur accueil et leur soutien logistique. Avec la multiplication des défis sécuritaires au Sahel, la CIMCT entend renforcer son accompagnement aux institutions nationales afin de leur permettre de mieux comprendre et maîtriser les dynamiques informationnelles qui alimentent l’extrémisme violent. Les ateliers de Niamey s’inscrivent dans cette perspective et devraient donner lieu à d’autres activités de formation dans la région. En clôturant la cérémonie d’ouverture, le Colonel-major Bartie a réaffirmé l’importance de cette démarche collective : « Nous ne travaillons pas seulement sur des messages, mais sur la résilience d’une société tout entière ».
Oumar Issoufou (ONEP)
