
Dans le cadre de la journée africaine des frontières, célébrée le 7 juin de chaque année, le ministre Délégué chargé de la Sécurité publique, auprès du ministère de l’intérieur, de la sécurité publique de la décentralisation, et des affaires coutumières et religieuses, M. Alkache Alhada a livré un message, dans lequel il a souligné les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme Frontière de l’Union Africaine, au Niger.
Le principe de la délimitation et de la démarcation des frontières ne constitue nullement en soi une volonté de repli de chacun des Etats à l’intérieur de son territoire, bien au contraire il s’agit, à travers ce principe, de poser la délimitation et la démarcation des frontières comme une condition de la réussite de l’intégration tant politique qu’économique du continent africain, apprend-on. C’est dans cette vision que l’Union Africaine a, au cours de sa session ministérielle tenue à Addis Abéba le 25 Mars 2009, adopté une déclaration sur l’accélération de la mise en œuvre du «Programme frontière» de l’Union. Cette décision qui fut entérinée par le Conseil exécutif à Kampala en Juin 2010 prévoit que le 7 juin de chaque année soit célébré comme Journée Africaine des Frontières.
Dans son message à l’occasion de l’édition de cette année, le ministre Délégué chargé de la Sécurité publique a expliqué que le «Programme de frontière » de l’Union Africaine répond à un double impératif qui est d’une part de promouvoir la prévention structurelle des conflits et d’autre part d’accélérer le processus d’intégration du continent. En effet, «le retard accusé dans la définition des frontières africaines constitue un véritable handicap en soi, un obstacle majeur à l’allègement des procédures douanières et policières, toute chose qui rend aléatoire la libre circulation des biens et des personnes tant prônée par nos Etats», a relevé M. Alkache Alhada.
Le ministre délégué rappelle qu’en s’inscrivant résolument dans cette vision, le Niger a abrité la conférence des ministres en charges des questions de frontières en Mai 2012, conférence qui a adopté la convention africaine sur la coopération transfrontalière appelée Convention de Niamey. «Notre pays qui a été l’un des premiers Etat à ratifier cette convention a créé, avec plusieurs de ses voisins, des comités bilatéraux qui constituent aujourd’hui des cadres d’échanges sur toutes les questions frontalières. Au plan interne le Programme frontière de l’Union Africaine est mis en œuvre par la Commission nationale des frontières créée depuis 1975 et dont la mission est de procéder à la délimitation et à la démarcation des frontières du pays», a indiqué M. Alkache Alhada.
Les actions de cette commission ont permis de prendre en charge la gestion des 5690 km partagés avec 7 pays voisins, puis la création des commissions mixtes paritaires de délimitation et de démarcation des frontières, dont les travaux ont permis d’aboutir à des résultats probants. Ainsi, «sur l’ensemble de 5690Km de frontière du Niger, 2866,32km sont délimitées et abornées soit 50,4% de réalisation», a souligné le ministre Délégué. Cette dynamique d’une meilleure gestion de nos frontières s’est poursuivie par l’élaboration et l’adoption d’une Politique nationale des frontières, et son plan d’action en novembre 2019. «Notre pays a entamé ainsi l’année 2020 avec une ferme détermination à démarrer la mise en œuvre de cette Politique nationale quand la pandémie du Covid19 est apparue avec tout son cortège de mesures restrictives et leurs effets négatifs sur la libre circulation transfrontalière des biens et des personnes», a relevé le ministre Délégué qu’avec la baisse du nombre des cas positifs au Covid-19, la réouverture de nos frontières est envisageable pour bientôt.
Ismaël M. Chékaré(onep)