
Augmentation de la fréquentation des centres de santé suite aux mesures tarifaires
Pour soulager les populations nigériennes confrontées dans leur majorité aux difficultés d’accès aux soins et services de santé, à la cherté de la vie, les autorités ont pris des mesures sociales dont la mise en œuvre se poursuit à la satisfaction des bénéficiaires. Au nombre de ces actions, on peut rappeler celles portant sur le secteur de santé, et, sur un autre plan l’initiative en lien avec la commercialisation des matériaux de construction dans le contexte des inondations qui ont affecté en 2024 toutes les régions du Niger. Les mesures initiées par le gouvernement ainsi que les investissements réalisés avec parfois l’appui des partenaires, ont contribué à soulager les usagers des centres médicaux et hôpitaux publics et à faciliter pour d’autres l’accessibilité ainsi que la disponibilité du ciment.
Réduction de 50% des coûts des prestations sanitaires
Le projet de décret adopté à l’issue du Conseil des ministres du 22 Août 2024 a fixé de nouveaux tarifs sociaux pour les prestations des soins dans les formations publiques de santé au Niger. La mise en application de cette mesure dès septembre 2024 a consacré la réduction de moitié des coûts des prestations dans les formations sanitaires publiques sur toute l’étendue du territoire national. La décision consistant en un abattement des coûts des prestations concerne les cases de santé, les centres de santé intégrés (CSI), les hôpitaux de district, les centres hospitaliers régionaux, les centres de santé de la mère et de l’enfant, les hôpitaux nationaux, les centres spécialisés de maternité et les hôpitaux de référence et autres centres de santé de référence.
Les services et soins concernés sont les consultations curatives, la mise en observation des malades, les hospitalisations, les examens de laboratoire, les examens d’imagerie et les actes médico-chirurgicaux.
Un autre motif de satisfaction dans ce sens, c’est celui relatif à la dialyse pour laquelle les patients n’ont plus à s’acquitter du forfait à vie de 150.000 FCFA pour leur prise en charge.
Selon les services du Ministère en charge de la Santé Publique, cette réduction de 50% des tarifs des prestations sanitaires vaut environ 25 milliards de FCFA, rapportée au pouvoir d’achat des populations. Une action salutaire pour les ménages qui, selon la même source, supportent 41% des dépenses de santé.
De nouvelles offres de soins et du matériel de pointe
Un grand pas a été franchi par le Niger dans le traitement des cancers avec la dotation du Centre National de Lutte contre le Cancer (CNLC) d’un accélérateur linéaire ou linear accelerator (LINAC). Le lancement officiel de cette technologie de pointe utilisée dans le traitement par radiothérapie du cancer a eu lieu le 15 octobre 2024 en présence du Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. L’aboutissement du processus qui a pris plusieurs années avec la coopération de l’agence internationale de l’énergie atomique, est un progrès notable dans la lutte contre le cancer.
Un autre fait important à noter dans l’amélioration de l’offre des soins au Niger, c’est la dotation par le gouvernement, avec l’accompagnement des partenaires, du centre hospitalier régional d’Agadez (CHR) d’un centre de dialyse et d’une unité de scanner construite par l’ONG Tchikoutawen, et dont l’inauguration par le ministre de la Santé Publique, le médecin Colonel-major Garba Hakimi, a eu lieu le 7 mars 2025. Avant cette date, les patients de cette zone septentrionale sont obligés de rallier Niamey, Zinder ou Maradi pour bénéficier de ces soins ou examens spécialisés.
Pour renforcer les capacités techniques et opérationnelles des hôpitaux et grands centres de santé du pays, l’Etat a procédé à la réparation et la remise en marche des scanners de l’hôpital national de Niamey, de l’hôpital de référence de Niamey, de l’hôpital de référence de Maradi et du centre national de lutte contre le cancer. Ces appareils étant de faible capacité, (16 barrettes, 32 coupes), a indiqué le ministre en charge de la Santé, médecin Colonel-major Garba Hakimi, le gouvernement a commandé des appareils plus performants. «L’Etat a mobilisé à cet effet sur fonds propres plus de 12 milliards 300 millions de francs CFA pour l’acquisition et l’installation de six (6) nouveaux scanners de grande capacité ( 64 barrettes et 128 coupes) ainsi que trois appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM)», a-t-il rappelé. Pour la répartition de ces équipements, il y a un scanner plus un appareil IRM au niveau de l’hôpital général de référence, l’hôpital de référence de Maradi et l’hôpital national de Zinder, un scanner pour l’hôpital national de Niamey, l’hôpital national Amirou Boubacar et le centre hospitalier régional de Tahoua. Le ministre de la santé a annoncé également l’acquisition en 2025 de nouveaux scanners pour le CHR de Diffa.
Un régime fiscal dérogatoire sur le ciment gris CEM II 32.5
Le 14 octobre 2024, le Chef de l’État, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, signait une ordonnance déterminant le régime fiscal dérogatoire applicable aux activités d’importation, de production et de commercialisation du ciment gris CEM II 32.5 au Niger. En son temps, l’acte visait à permettre aux citoyens de reconstruire leurs habitats, suite aux inondations survenues en 2024 dans les différentes régions du Niger, en assurant l’accessibilité et la disponibilité du ciment à un prix abordable. L’ordonnance a prévu des exonérations fiscales pour les entreprises du secteur et a fixé des prix plafonds par région. Ainsi, au terme de cette ordonnance, le prix de la tonne de ciment gris CEM II 32.5 est vendue à 55 000 F CFA à Niamey ; 56 000 F CFA à Dosso ; 51 000 F CFA à Tahoua ; 57 000 F CFA à Maradi ; 58 000 F CFA à Zinder ; 59 000 F CFA à Diffa, Agadez et à Tillabéri.

Mais, la mise en œuvre de la mesure soulève quelques soucis dont la pénurie du produit au niveau des points de vente. En outre, certains commerçants sont réticents à respecter les prix fixés, invoquant le coût du transport du ciment à partir des usines ainsi que de possibles pertes quant au bénéfice attendu. Des explications non convaincantes pour les autorités en charge du Commerce, qui répondent que tous les facteurs ont été pris en compte pour garantir aux vendeurs grossistes une marge bénéficiaire. Pour faire face à la situation, le ministère du Commerce a initié et exécuté des opérations spéciales de vente à prix modérés de ce ciment, effectuant également des contrôles afin de s’assurer du respect des prix fixés, au besoin appliquer des sanctions aux contrevenants.
Souley Moutari (ONEP)