
Mme Rékiatou Idé Issaka, Directrice adjoint de Cabinet du Premier ministre (à gauche)
La Directrice adjointe de cabinet du Premier ministre, Mme Rakiatou Idé Issaka, a représenté Son Excellence M. Ali Mahaman Lamine Zeine au 1er Sommet biennal pour une économie mondiale durable, inclusive et résiliente, organisé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). Ce rendez-vous international s’est tenu mercredi 24 septembre autour du thème : «Honorer les engagements pris en matière de financement du développement».
Ce sommet intervient trois mois après la conférence de Séville, qui a permis d’adopter un nouveau cadre mondial de financement du développement. Il constitue une nouvelle opportunité pour évaluer la capacité de l’ONU à mobiliser les acteurs internationaux autour d’une réforme en profondeur de l’architecture financière mondiale.
Selon les estimations, 4 000 milliards de dollars manquent chaque année pour financer les objectifs de développement durable (ODD) que la communauté internationale s’est engagée à atteindre d’ici 2030.
La rencontre a réuni dans la grande salle de l’ECOSOC des dirigeants du G7 et du G20, des représentants des pays les moins avancés, ainsi que des responsables des principales institutions financières internationales, dont le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a qualifié ce sommet de « mise en pratique du multilatéralisme en réseau », visant à apporter « cohérence, ambition, inclusivité et action » au débat mondial sur le financement du développement. Dans un contexte d’endettement généralisé et de crises multiples, il a rappelé que « les populations peinent à joindre les deux bouts et attendent de leurs dirigeants des actes concrets ». M. Guterres a insisté par la suite sur trois principes fondamentaux à savoir : la coopération, dans un contexte de recul de l’aide publique et de tensions commerciales ; la cohérence, pour rapprocher les divers espaces de dialogue ; et l’inclusivité, face à une répartition du pouvoir économique mondial jugée profondément inégale.
De son côté, la présidente de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un problème d’argent mais de priorités. « Nous avons déjà dépensé des sommes colossales pour la défense. Ce qu’il manque, c’est un engagement ferme pour l’éducation, la santé, l’énergie et le climat », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que le Pacte pour l’avenir, adopté en 2024, prévoit notamment le triplement des capacités de prêt des banques multilatérales de développement, une meilleure représentation des pays du Sud et des mesures d’allègement de la dette.
Le nouveau président de l’ECOSOC, Lok Bahadur Thapa, a pour sa part tiré la sonnette d’alarme sur «l’érosion de la confiance dans le domaine commercial» et le déclin de l’aide publique au développement. Il a souligné la nécessité d’élargir l’espace budgétaire des États, d’attirer davantage d’investissements directs et de garantir des réformes inclusives, équitables et légitimes.
À cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable adoptés en 2015, les défis restent immenses : endettement croissant des pays pauvres, 272 millions d’enfants non scolarisés dans le monde, ou encore un déficit de 11 millions de soignants dans les hôpitaux. «Les réunions ne sont pas une fin en soi – elles ne sont qu’un moyen au service des populations qui attendent des actes, dès maintenant», a conclu António Guterres.
Source : Cabinet du Premier Ministre