
Des apprenants et encadreurs posent pour une photo dans l’atélier de couture de l’ONG Maliska
Fondée en 2023 et basée à Niamey, l’ONG Maliska est une organisation non gouvernementale nigérienne dédiée à l’épanouissement des veuves, des orphelins, des enfants défavorisés et des femmes en situation de vulnérabilité liée au divorce. Elle œuvre pour maintenir ces populations au sein de leur cellule familiale en répondant à leurs besoins essentiels. Parmi ses actions phares, la formation professionnelle (pâtisserie, couture, soins de beauté, encens, plomberie, menuiserie, électricité et autres). Pour les femmes divorcées, en plus de la formation, l’ONG organise des séances de consultation, et de coaching pour leurs remonter le moral et les aider à se relever.
Avant le divorce, l’ONG Maliska appuie d’abord le couple en matière de conseil pour éviter le pire, mais une fois le divorce prononcé, l’ONG n’a d’autre choix que d’accompagner la femme à être elle-même, car beaucoup d’entre elles perdent goût à la vie après le divorce, surtout qu’il y a des pères qui abandonnent les enfants dans les mains de leurs mères, souvent sans portion alimentaire, explique Mme Malika Adamou, coordinatrice de l’ONG Maliska. « Nous avons aussi le volet juridique qui s’occupe des droits des femmes et des enfants », a-t-elle fait savoir. De sa création à ce jour, Maliska a eu à former environ cent cinquante (150) enfants dont des orphelins et 256 femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat. Pour les enfants de moins de 14 ans qui ont abandonné l’école, l’ONG organise, dans la mesure du possible, leur retour sur les bancs, dans le cas échéant, il est proposé à ces derniers des formations en couture, pâtisserie, encens et soins de beauté pour les filles, et électricité, menuiserie, plomberie et autres pour les garçons. « A la fin de la formation, nous leur décernons des diplômes souvent accompagnés des machines à coudre afin de les encourager à aller de l’avant », ajoute Mme Malika Adamou.
Détentrice d’un master en Communication et consultante en communication institutionnelle, elle essaie de se battre pour le bien-être des personnes vulnérables, et cela, malgré la situation du moment. « Je me suis mariée juste après l’obtention de mon baccalauréat et comme toute femme nigérienne, on nous a fait comprendre qu’après le mariage, souvent on n’a pas besoin de faire des longues études. Je suis restée ménagère, sans aucune activité génératrice de revenus. Voilà, c’est la soumission totale, donc j’étais restée deux ans femme ménagère et avec mon bac. Au bout de deux ans de vie de couple, mon mariage avait pris un coup et nous avons finalement divorcé », a-t-elle fait savoir. Elle est ainsi retournée chez ses parents avec un bébé de six (6) mois, ce qui n’a pas été facile. Cette séparation lui a permis de comprendre à quel point c’est difficile pour la femme nigérienne de se relever après un divorce car, souvent elles sont marginalisées moralement et psychologiquement par la société qui pense qu’elles ont raté leur vie. Depuis lors, Mme Malika Adamou avait décidé de prendre son destin en main afin de montrer à ces dernières qu’il est bien possible de se relever après le divorce et aller de l’avant. Elle est d’abord retournée sur les bancs tout en nourrissant l’idée de venir en aide aux orphelins, aux enfants démunis et aux femmes en situation de vulnérabilité. Après l’obtention de son Master en Communication Institutionnelle, elle a créé une Association devenue aujourd’hui Organisation Non Gouvernementale (ONG Maliska) qui œuvre pour le bien-être des femmes et des enfants en situation de vulnérabilité et roule sur fonds propres de la bonne Dame. « Nous n’avons aucun soutien financier, mais Dieu merci, je suis entourée de femmes et d’hommes qui partagent la même vision que moi, celle d’améliorer les conditions de vie des enfants et des femmes défavorisés en leur offrant soutien, éducation et espoir pour un avenir meilleur ». Mme Malika Adamou est aujourd’hui mariée avec des enfants et compte soutenir sa thèse de Doctorat dans deux mois.
Quelques témoignages sur l’ong
Mme Maman Sani Mariama, l’une des formatrices, témoigne : « Mme Malika est une femme battante qui se soucie vraiment des femmes et des enfants vulnérables à qui elle cherche à tout prix à redonner le sourire. C’est pour cela que nous avons décidé d’apporter notre modeste contribution en dispensant des formations gratuitement, mieux, nous cotisons pour assurer le transport des apprenants qui sont dans des quartiers éloignés. Comme je le dis tout le temps, nous lançons nos cris de cœur à l’endroit des autorités et des partenaires en vue de nous accompagner dans cette cause noble d’aider les orphelins, les veuves, les enfants en difficulté et les femmes divorcées ».
Mme Oumalher Alou Daouda est apprenante. Elle suit la formation en coiffure et esthétique. « Au début, j’étais à la maison sans rien faire à part les travaux ménagers. Quand j’ai découvert l’ONG Maliska qui dispense des formations gratuites, je suis vite venue vers elle pour tenter ma chance. Dieu merci, je suis en train de suivre une formation en coiffure et esthétique, j’ai beaucoup appris et je me fais la promesse de prendre mon destin en main après cette formation. Je vais me battre pour subvenir à mes besoins et apporter un plus dans mon foyer », dit-elle.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)