M. Dounama Abdou expliquant la portée du rehaussement du SMIG au Niger
Le Secrétaire Général du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, M. Dounama Abdou et le Secrétaire Général adjoint du même Ministère, M. Amadou Yansambou ont co-animé, le vendredi 21 novembre 2025 à Niamey, un point de presse relatif à un certain nombre de mesures sociales prises par le gouvernement touchant les fonctionnaires et autres agents de l’Etat. Le premier point de ce point de presse est relatif au décret portant revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui prendra effet à compter du 1er janvier 2026, tandis que le second est relatif au rehaussement de l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans et l’évaluation de la performance individuelle des agents de la Fonction Publique.
Dans ce point de presse, le Secrétaire Général du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi a développé le premier point à savoir le décret portant revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti, une mesure prise par le gouvernement le 22 octobre 2025. A ce propos, M. Dounama Abdou a expliqué que l’objectif de l’institution du SMIG est de protéger les travailleurs contre les salaires excessivement bas, de lutter contre la pauvreté, et d’assurer un partage équitable des fruits de la croissance économique. Il vise également à stimuler la consommation en garantissant un pouvoir d’achat minimal pour tous les salariés qui ont besoin de cette protection.
Ce haut responsable du Ministère en charge de la Fonction Publique a également rappelé que c’était une demande sociale, c’est-à-dire une des revendications soumises par les centrales syndicales des travailleurs au gouvernement à l’occasion de la fête du travail, il y a déjà quelques années et qui a fait l’objet de négociation et d’accord validé lors de la session du Conseil National du Travail (CNT) tenue le 2 juin 2023. Mais, il a fallu le 22 octobre 2025 pour que cet engagement soit matérialisé par l’adoption du Décret n° 2025-607/PRN/MFP/T/MEF (SMIG) et Décret n° 2025-608/PRN/MFP/T/MEF (salaires minima). M. Dounama Abdou a indiqué aussi que l’objectif visé par le gouvernement à travers cette revalorisation est donc de répondre à cette demande des travailleurs. « En effet, le Niger avait le plus bas SMIG de l’espace UEMOA. Mais malgré les défis financiers et économiques auxquels le pays fait face, il a choisi de passer le SMIG de 30 047 FCFA à 42 000, soit une hausse de 39,79% », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Secrétaire Général du Ministère en charge de la Fonction Publique a rappelé la progression du SMIG au Niger qui, initialement était autour de 9 000 FCFA avant d’être porté à 18 898 FCFA, ensuite à 28 347 FCFA, arrondi à 30 047 FCFA et aujourd’hui à 42 000 FCFA. Il a également expliqué que les travailleurs concernés sont essentiellement ceux des secteurs parapublic et privé, ainsi que les auxiliaires de l’administration publique. En bref, des travailleurs régis par le Code du Travail et la Convention Collective Interprofessionnelle et prendra effet à compter du 1er janvier 2026.
Rehaussement de l’âge à la retraite de 60 à 62 ans et évaluation des agents de la fonction publique
Quant au Secrétaire Général adjoint du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, il s’est appesanti sur deux décisions prises par le gouvernement le 4 septembre 2025 à savoir le rehaussement de l’âge à la retraite de 60 à 62 ans et l’évaluation des agents de la Fonction publique de l’Etat.
Le décret n°2025-481/PRN/MFP/T/E du septembre 2025 consacre la révision de l’âge d’admission à la retraite pour limite d’âge du fonctionnaire, de soixante (60) ans à soixante-deux (62) ans. Cette innovation a des répercussions sur trois autres dispositions du décret 2008-244/PRN/MFP/T du 31 juillet 2008 et celles-ci ont subi les réajustements suivants : désormais, le fonctionnaire qui désire partir à la retraite avant l’âge de (62) ans, et jouir immédiatement de sa pension ne pourra y accéder qu’à cinquante-sept (57) ans d’âge au moins, au lieu de cinquante-cinq (55) ans. Aussi, l’âge maximum au-delà duquel un candidat ne peut être admis à compétir pour un concours de recrutement direct à la Fonction Publique passe de quarante (40) ans à quarante (42) ans. Enfin, l’âge limite de reclassement est fixé à cinquante-deux (52) ans au lieu de cinquante (50) ans.
« Cette mesure s’applique à tous les agents régis par le Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat. Cependant les agents auxiliaires ne sont pas concernés par ce décret car ils sont exclus du champ d’application du SGFPE. C’est-à-dire que les agents auxiliaires ne sont pas concernés par ce décret », a-t-il fait constater.
En ce qui concerne le second point de son intervention, à savoir l’évaluation de la performance individuelle des agents de la Fonction publique de l’Etat, M. Amadou Yansambou a dit que ce décret vient combler un vide, introduit un système moderne, transparent et cohérent avec les engagements de l’Etat pour une administration performante. Selon le Secrétaire Général adjoint du Ministère en charge de l’Emploi, les outils d’évaluation permettent d’assurer une gestion équitable, objective et transparente, en lien avec les objectifs de service public. « Ces outils du dispositif d’évaluation de la performance individuelle, énoncés par le Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat, à savoir la lettre de mission, la fiche d’indication des attentes, la fiche d’évaluation, le procès-verbal d’entretien d’évaluation, le tableau des résultats des évaluations du personnel, les canevas et tous ces documents ont été conçus et joints à ce décret », a-t-il déclaré. Ainsi, aux termes du présent décret, a-t-il poursuivi, l’évaluation de la performance individuelle repose sur deux piliers à savoir l’analyse des objectifs assignés aux structures d’affectation des agents et des résultats atteints, et ce en cohérence avec les préconisations du Budget programmé et l’appréciation de la performance individuelle des agents publics sous forme de bilan de compétences et ce, en cohérence avec les principes de la gestion axée sur les résultats.
En termes de perspective, M. Amadou Yansambou a annoncé qu’un atelier de partage avec l’ensemble des acteurs concernés, notamment les Directeurs des Ressources Humaines (DRH) des Ministères et des institutions de la République se tiendra, ensuite suivra la phase de vulgarisation à l’intérieur du pays. « Ce Décret sur l’évaluation des agents de l’Etat constitue une avancée importante dans le cadre de la modernisation de la Gestion des Ressources Humaines de l’Etat, car il met fin au système classique de notation qui a été tant décrié », a-t-il conclu.
Abdoulaye Mamane (ONEP)
