Les travaux de la 2ème session du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC) se poursuivent avec plusieurs communications à son agenda, touchant des thématiques diverses et variées. C’est ainsi qu’hier dans l’après-midi, les conseillers de cette institution ont suivi une communication relative à « l’utilisation des semences améliorées pour une adaptation de l’Agriculture face aux changements climatiques : quelles stratégies mettre en œuvre ? ». Cette thématique a été présentée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Boubacar Goubé Illiassou et son équipe devant le président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC), M. Saley Saidou.
C’est d’abord l’exposé de motif de la Commission Développement Rural et Environnement du CESOC qui a précédé la communication proprement dite. La motivation principale des conseillers est que la situation du secteur semencier n’est guère reluisante dans un pays comme le nôtre où l’Agriculture constitue le moteur de l’économie. Les conseillers de cette institution veulent connaitre véritablement la stratégie ou les stratégies du gouvernement pour sortir du cercle vicieux de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté à travers la production des semences, lesquelles constituent la base de la production agricole.
A l’entame de cette communication, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Boubacar Goubé Illiassou, a précisé que l’utilisation des semences améliorées peut contribuer à elle seule à une augmentation de 30 à 40 % de la production. En effet, la mise au point des semences améliorées au Niger a débuté depuis la grande sécheresse de 1974 où le ministère de l’Agriculture a mis en œuvre, dès 1976, le programme céréalier avec l’assistance de l’USAID. A cette époque-là, six (6) centres de multiplication de semences ont été créés et dotés d’infrastructures et d’équipements de base. Ces centres avaient comme objectif principal la production, la diffusion des semences de variétés améliorées de principales cultures pluviales telles que le mil ; le sorgho ; l’arachide et le niébé. Ils constituaient donc le cœur du schéma de production et de diffusion de semences où l’Etat jouait un rôle essentiel dans la mise à disposition des semences aux producteurs. A la fin des années 90 et début 2000, on assistait à la naissance des premières fermes semencières privées et à la création de l’unité semencière de l’INRAN pour l’approvisionnement en semences de base aux producteurs multiplicateurs. A partir de 2011, a dit le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, l’Etat du Niger a entrepris d’atteindre une augmentation annuelle de 20% des superficies emblavées pour la production des semences de variétés améliorées afin d’accéder à un niveau de production permettant de contribuer efficacement à résorber le déficit céréalier.
En termes de stratégies en matière de semences, M. Boubacar Goubé Illiassou a souligné qu’en 2012, le Niger a adopté une politique semencière qui vise essentiellement la fourniture régulière aux producteurs nigériens de semences de qualité, de variétés améliorées en quantité suffisante au moment opportun et à un prix abordable ; la création des conditions d’une utilisation des semences de qualité par les agriculteurs ; le renforcement du cadre institutionnel et juridique du sous-secteur semencier, etc. En 2014, le Niger a adopté une loi qui complète le règlement de la CEDEAO par rapport à l’harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité ; la certification et la commercialisation des semences végétales dans l’espace UEMOA, etc.
Quant aux mesures prises par l’Etat et ses partenaires pour promouvoir la production et la disponibilité des semences au Niger, il ressort de l’exposé fait par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et son équipe que des instructions ont été données par le Président de la République lors d’une réunion du comité d’orientation de l’Initiative 3N de mettre les semences à la disposition des producteurs à temps. S’agissant des difficultés de la filière semencière, l’exposé a surtout relevé la faible capacité de fourniture en semences améliorées ; la faiblesse du dispositif de l’Etat à faire face aux obligations de contrôle de qualité des semences au champ et au laboratoire ; la faible capacité des acteurs semenciers dans le domaine du traitement, conditionnement et stockage de semences de qualité. En définitive, M. Boubacar Goubé Illiassou indique que pour une bonne marche de la filière semencière, il faudrait allouer à ce secteur des ressources financières conséquentes et renforcer les capacités techniques et matérielles des services agricoles. Il est aussi important de finaliser la maison du paysan et la rendre opérationnelle pour favoriser le stockage et la diffusion des intrants. Par ailleurs, il est nécessaire de renforcer les centres de multiplication de semences pour relancer la production de semences. Après cette communication, les conseillers ont posé des questions sur lesquelles le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et son équipe ont répondu afin que les conseillers du CESOC améliorent leur compréhension par rapport à la problématique des semences améliorées.
Par Hassane Daouda(onep)