Pr Farmo Moumouni lors de son passage au pupitre
Le Conseil Consultatif de la Refondation poursuit les travaux en séance plénière de sa deuxième session ordinaire pour l’année 2025. Le mercredi 24 décembre 2025, les conseillers ont accueilli, dans l’hémicycle de la Place de la Concertation, quatre délégations ministérielles, à savoir le Ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Ministère de l’Économie et des Finances, et le Ministère de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels.
Lors de ces travaux, chaque Ministère a présenté des communications sur les activités de son secteur, les défis et les perspectives, conformément aux missions qui leur ont été confiées. Après chaque présentation, les conseillers ont posé des questions et ont exprimé des inquiétudes qui reflètent les préoccupations des citoyens.
Les communications ont débuté par celle du Ministère en charge de l’Environnement. Le secrétaire général de ce Ministère, M. Rabo Awali a détaillé la vaste vision du ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, conformément à la lettre de mission qui lui a été confiée par le Président de la République. Parmi les points abordés, figuraient la desserte nationale en eau potable, la maîtrise des ouvrages hydrauliques, la gestion des déchets plastiques, la lutte contre la désertification à travers les efforts de reboisement, ainsi que des préoccupations inquiétantes telles que l’ensablement du fleuve et l’impact des activités minières sur l’environnement.
La deuxième communication a été faite par le secrétaire général du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, Dr Mallam Ekoye. Lors de cette communication, Dr Ekoye, a rappelé que le Gouvernement du Niger, dans le Programme pour la Refondation de la République (PRR) 2025-2029, en son axe 4 Accélération des réformes sociales, a fait du bien-être des populations en général, et de l’amélioration de leur état de santé en particulier, sa priorité. C’est pourquoi, explique-t-il, d’importantes réformes ont été retenues dans le Plan de Développement Sanitaire et Sociale (PDSS) dont la mise en œuvre des quatre axes stratégiques devrait accélérer le progrès du secteur de la santé vers la Couverture Santé Universelle (CSU) et faciliter l’atteinte des objectifs déclinés dans le Programme pour la Refondation de la République en matière de santé et d’hygiène publiques. En ce sens, plusieurs reformes ont été engagées, à savoir le développement d’une approche communautaire intégrée et des réalisations à tous les niveaux, la révision du Paquet Minimum d’Activités de la Case de Santé, la révision de la Stratégie Nationale de Participation communautaire (SNPC 2024-2026) en matière de Santé, la révision du Plan Stratégique National de la Santé Communautaire (PSNSC 2025-2029) assorti d’un Dossier d’Investissement en Santé Communautaire, le suivi des indicateurs de performance des structures à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, la formation et la sensibilisation des responsables des structures sanitaires et le suivi mensuel de la performance des structures à travers le tableau de bord.

Concernant les perspectives dans le domaine de la santé, il ressort de la communication que le Ministère envisage d’œuvrer pour la mise à échelle de l’introduction du vaccin contre le paludisme au niveau de l’ensemble des DS et l’introduction de la vaccination pentavalent contre la méningite et la fièvre typhoïde en 2026, le développement de centres spécialisés et la formation du personnel de santé pour améliorer les détections précoces, notamment des maladies non transmissibles ; la construction de 8 HD et 35 CSI dans les régions de Zinder, Maradi, Tillaberi et Diffa; la réhabilitation de 211 CSI et la solarisation de 398 CSI ; la création de deux (02) nouvelles unités de dialyse dans les régions de Maradi et Tahoua ; la création d’un Centre de Traitement des Grands Brulés (CTGB) à l’Hôpital de Référence de Maradi ; la réhabilitation des services des urgences des hôpitaux nationaux ; l’acquisition et l’installation d’un TEP-Scan à l’HGR; l’acquisition d’au moins 18 ambulances, 180 motos, 8 camions cliniques mobiles, et 25 véhicules de supervision ; l’acquisition de 4 scanners, 10 appareils radio numériques et 8 mammographes ; l’acquisition et installation de 3 autres incinérateurs modernes de grande capacité pour la gestion des déchets ; l’interfaçage du Système d’Information Hospitalier (SIH) avec autres systèmes d’information ; le retrait progressif des différents supports papiers dans les formations sanitaires ; le développement de la télémédecine ; le renforcement de supervision, des missions d’inspection, audit et contrôle aux niveaux central et déconcentré ; le renforcement du financement de la santé à travers notamment la mise en œuvre de stratégies de financement innovantes, et enfin le renforcement du cadre de redevabilité.
La troisième communication est celle du Ministère en charge de l’Economie et des Finances piloté par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine. Lors de cette communication qui constitue le troisième passage de ce Ministère devant les conseillers du CCR, le secrétaire général dudit Ministère, M. Sama Mamane, a rapporté que la dette extérieure est composée de tous les prêts contractés auprès des partenaires multilatéraux, notamment la Banque Mondiale, BAD, BID, BOAD, BADEA, FIDA, Fonds de l’OPEP, etc., et bilatéraux, à savoir le Fonds Saoudien, le Fonds Koweitien, autres fonds arabes, etc.
Selon M. Sama Mamane, au 30 septembre 2025, l’encours global de la dette extérieure s’établissait à 3138,6 milliards de FCFA, contre 3171,6 milliards de FCA en juin 2023 et 2730,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2021. Il était de 1550,4 milliards de FCFA en décembre 2015 et 478,4 milliards de FCFA en décembre 2010.
Quant à la dette intérieure, elle comprend notamment la dette sur les titres publics (Bons et Obligations du trésor), les Partenariats Public-Privé, de l’Etat et des avances de trésorerie. Son encours est passé de 1991,5 milliards de FCFA en juin 2023 à 2741,4 milliards de FCFA à fin septembre 2025. M. Sama Mamane a indiqué que le niveau global de la dette a baissé significativement, malgré un contexte exceptionnellement marqué par des contraintes. Depuis août 2023, a-t-il relevé, l’impératif qui a guidé les actions dans la gestion de la dette publique est la gestion rigoureuse du stock existant, la priorisation des paiements, la préservation de la crédibilité de la signature de l’Etat et l’amélioration progressive de la qualité de l’endettement.
Quant à la quatrième et dernière communication, elle a concerné le Ministère de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels, où c’est le ministre lui-même, Pr Farmo Moumouni, qui s’est livré à l’exercice devant les conseiller du CCR. D’abord, Pr Farmo a rappelé le contenu de la lettre de mission de son département ministériel où des initiatives ont été prises pour améliorer l’efficacité des programmes en matière de formation technique et professionnelle. Il s’agit, pour ce Ministère, d’adapter l’offre de la formation professionnelle et d’apprentissage aux besoins du marché de travail, avec notamment la diversification des métiers porteurs; renforcer l’encadrement des Centres de Formation Professionnelle afin d’améliorer leur efficacité ainsi que la compétitivité de leurs produits sur le marché de travail ou dans l’éveil entrepreneurial (auto-emploi); s’assurer d’un maillage optimal de l’offre de services en matière de formation technique et professionnelle et la valorisation des technologies de l’information. Tout ceci, explique Pr Farmo, se fera en prenant en compte l’évolution des réalités socio-culturelles dans l’adaptation progressive de l’offre des formations.
A noter que le ministre de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels est chargé de la conception, de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des politiques nationales en EFTP, conformément aux dispositions de la loi n°2015-22 du 23 avril 2015 et les orientations définies par le Programme de Refondation de la République. A ce titre, il conçoit, élabore, met en œuvre et évalue les stratégies, les programmes et les projets de développement dans les domaines de l’enseignement et la formation techniques et professionnels.
Ainsi, le Ministère de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels a notifié que trois programmes opérationnels contribuent à l’atteinte des objectifs de son département ministériel, à savoir le développement et la modernisation de l’EFTP ; l’accompagnement à l’insertion des sortants de I’EFTP ; l’administration et pilotage de l’EFTP.
Ainsi, après chaque présentation et communication de l’équipe des différents ministères, les conseillers ont posé des questions pour des éclaircissements par rapport aux points développés.
Les travaux en séance plénière de cette deuxième session ordinaire du CCR reprendront le samedi 27 décembre 2025 à partir de 14h30 et se poursuivront le lundi 29 décembre à partir de 8h30 à l’hémicycle de la Place de la Concertation.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)
