
Photo de famille des ministres en charge de la santé de l’AES réunis autour du Premier ministre
Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a présidé, le mercredi 4 juin 2025, au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, la cérémonie d’ouverture de la première réunion des ministres en charge de la Santé des pays de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette rencontre fait suite à celle des experts des trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger) qui, en amont (du 2 au 3 juin 2025), ont affiné les réflexions sur les perspectives pour un système sanitaire intégré et inclusif dans l’espace confédéral de l’AES, à travers principalement une Organisation Commune de Santé.
C’est dans un esprit bienveillant et chaleureux, reflet de l’amitié et de la solidarité qui unissent les trois pays qui cheminent ensemble dans différents domaines comme la sécurité, l’économie, la diplomatie, et désormais celui de la santé, que la capitale nigérienne accueille la 1ère réunion des ministres de la santé du triumvirat AES. Cette réunion vient ainsi renforcer la détermination des trois Etats à œuvrer ensemble pour un avenir commun empreint de paix, de prospérité, et de bien-être pour leurs populations. Cela, dans la droite ligne de la vision éclairée et inspirante des trois Chefs d’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Assimi Goita, Président de la Transition, Chef de l’Etat de la République du Mali, et le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’Etat du Niger, afin d’améliorer significativement l’accès aux soins de qualité dans l’espace confédéral.
Pour le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, la Confédération AES n’est pas seulement une réponse à un impératif sécuritaire et géopolitique. « Elle est l’expression concrète de notre volonté d’assumer pleinement notre destin commun dans toutes ses dimensions », dit-il avant de rappeler que plusieurs réunions du genre ont eu lieu entre les trois pays de la Confédération dans divers domaines tels que la Diplomatie, la Défense, la Sécurité, la Justice et l’Economie. « La Santé Publique est, incontestablement, un pilier de notre souveraineté, au même titre que la sécurité, l’éducation et l’économie », a déclaré le Premier ministre. Il a ensuite souligné qu’à l’instar des autres secteurs, celui de la Santé Publique est confronté à des défis similaires dans les trois pays. Il cite, entre autres, la récurrence des épidémies, l’insuffisance de personnel qualifié et des infrastructures, la faible couverture sanitaire, les contraintes de financement. « Face à cette situation, la mutualisation de nos ressources (…) n’est plus une option, mais une exigence », estime le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, qui encourage l’ambition de faire de la Santé Publique un pilier de développement, de résilience et d’intégration dans l’espace confédéral.
A cette réunion, il est soumis à l’appréciation du Médecin Colonel Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement Social de la République du Mali, du Dr Robert L. Jean-Claude Kargougou, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publiques du Burkina Faso, et du Médecin Colonel-major Garba Hakimi, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publiques du Niger, les conclusions issues des réflexions des experts relativement à plusieurs thématiques qui ont comme dénominateur commun, l’esprit d’intégration et d’inclusion.
Selon la ministre de la Santé et du Développement Social de la République du Mali, Médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, la mise en place d’une organisation de santé au nom de la Confédération sera un outil puissant d’intégration de stratégies et de mobilisation des ressources financières au nom des trois pays. « Aussi, il apparaît nécessaire d’ores et déjà d’harmoniser les interventions en matière de surveillance, de vaccination et d’approvisionnement en médicaments dans le but de prévenir les maladies dans l’espace », a-t-elle poursuivi. Cette harmonisation exigera, souligne la ministre malienne en charge de la Santé, des rencontres transfrontalières régulières et des échanges d’information sur les maladies transmissibles et non transmissibles.
« La COVID est venue nous rappeler que nos systèmes de santé sont faibles et la grande leçon que nous tirons a été de mettre en commun nos intelligences, et nos plateaux techniques pour mieux aider nos communautés », rappelle le Médecin Colonel Assa Badiallo Touré. Convaincue que le salut viendra à travers cette démarche-là, la ministre malienne en charge de la Santé exhorte les parties prenantes à « redoubler d’ardeur afin d’avoir un espace AES où les maladies transmissibles et non transmissibles sont contrôlées ».
Dans le communiqué final lu par le ministre burkinabè de la Santé et de l’Hygiène Publiques, Dr Robert L. Jean-Claude Kargougou, les experts burkinabè, maliens et nigériens ont formulé plusieurs recommandations.
Ainsi, concernant la thématique relative à la surveillance épidémiologique et la coordination de la gestion des épidémies et autres urgences de santé publique ainsi que le contrôle sanitaire transfrontalier dans l’espace de la confédération, les experts proposent un renforcement et une harmonisation des interventions de surveillance dans la Confédération-AES.
Sur la question de la coordination de la vaccination transfrontalière dans l’espace de la confédération, la réunion de Niamey préconise l’harmonisation des politiques et stratégies en matière de vaccination dans l’espace de la Confédération-AES à travers notamment la mise en place d’une carte de vaccination unique de la Confédération des Etats du Sahel et des registres électroniques de vaccination. Il est aussi recommandé l’organisation des campagnes de masse synchronisées entre les trois pays.
Au sujet de l’harmonisation de la réglementation et de l’approvisionnement en médicaments et autres produits de santé dans l’espace de la Confédération AES, il est question surtout de mettre en place un cadre formel de collaboration entre les Agences Nationales de Réglementation Pharmaceutique (ANRP) y compris la création d’un comité de pilotage, la mise en place d’un système de reconnaissance des actes réglementaires entre les Etats de la Confédération AES, la création d’un réseau de laboratoires nationaux de contrôle qualité entre les Etats de la Confédération AES, le développement d’une plateforme numérique partagée pour le suivi et la traçabilité des produits pharmaceutiques en circulation au sein de la Confédération, le renforcement de la production locale de Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) et le renforcement de la production et la gestion des données statistiques ainsi que la recherche dans le secteur pharmaceutique.
Relativement à l’amélioration de l’accès aux soins, y compris la mutualisation des efforts dans le cadre des soins spécialisés dans l’espace confédéral, les perspectives portent sur la création davantage de centres de santé transfrontaliers offrant le Paquet Minimum d’Activités, le renforcement des plateaux techniques des hôpitaux de districts frontaliers, l’harmonisation des guides de soins et médecine traditionnelle, l’orientation des évacuations sanitaires vers les pôles d’excellence de soins spécialisés dans l’espace de la Confédération AES, l’harmonisation des textes relatifs à la gratuité des soins dans les pays de la Confédération AES, le développement et la mutualisation des assurances maladies et les mutuelles de santé dans l’espace de la Confédération AES.
Au terme des travaux, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publiques du Niger, s’est félicité de la pertinence des thématiques abordées ainsi que des recommandations qui en découlent. Le point principal, « la création d’une organisation de santé de la confédération AES », répond bien aux préoccupations de l’ensemble des pays de la confédération en matière de santé publique, a-t-il soutenu. « Des professionnels de la santé et de la diplomatie venus de nos trois Etats, tous reconnus pour leur expertise sur l’ensemble des thématiques inscrites à l’ordre du jour de notre réunion, ont pu répondre à l’ensemble de nos attentes », argue le Médecin Colonel-major Garba Hakimi. Aussi, formulerait-il le vœu que les acteurs puissent mettre en œuvre toutes les conclusions et recommandations issues de cette rencontre de Niamey. « En ce qui concerne le Niger, je m’engage à prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’y parvenir », assure le Médecin Colonel-major Garba Hakimi.
Ismaël Chékaré (ONEP)