Une équipe de dix (10) experts et consultants venus des cinq sous régions du continent séjournent au Niger pour conduire l’évaluation du pays dans le cadre du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP). A la fin de leur travail, les experts produiront un rapport avec des recommandations réalistes visant à accompagner le Niger dans sa volonté de consolider la bonne gouvernance sur l’ensemble du territoire national. La cérémonie officielle de lancement du processus d’évaluation a été présidée le vendredi 19 novembre par le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou, en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des autorités régionales de Niamey.
A cette occasion, le Premier Ministre réaffirmé l’engagement du Niger, avec son adhésion au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs en juillet 2012 (MAEP), à s’ouvrir au regard de ses citoyens et des experts de la communauté africaine, de même qu’à partager ses avancées et à s’approprier les bonnes pratiques des autres pays, conformément aux principes qui régissent le mécanisme. Le Chef du gouvernement a indiqué que les thématiques retenues par le MAEP regroupent les priorités en matière de gouvernance contenues dans le Programme de renaissance qui sert de boussole, depuis 2011, guidant l’action des gouvernants successifs. «En continuation des actions introduites par les gouvernements précédents, a assuré le Premier Ministre, notre gouvernement s’est engagé à promouvoir la transparence et la redevabilité qui constituent le socle d’une gouvernance vertueuse afin de garantir les droits et libertés aux citoyens et leur assurer les conditions de prospérité individuelle et collective».
M. Ouhoumoudou Mahamadou a rappelé qu’au cours de ces dernières années, le Niger a accompli «des progrès remarquables» sur les quatre points d’ancrage de l’évaluation du MAEP que sont la Démocratie et la gouvernance politique, la gestion et la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et enfin le développement économique et social. Le gouvernement, a-t-il poursuivi, considère que les acteurs politiques et ceux de la société civile, du secteur privé et des médias, ont chacun en ce qui le concerne un rôle majeur à jouer pour permettre de promouvoir et de consolider la gouvernance. «Je suis heureux de constater que ces acteurs prennent toute leur place et expriment leurs aspirations et leurs attentes en toute liberté. Je suis tout aussi heureux de dire que ces acteurs ont participé à l’évaluation interne avec efficacité et responsabilité», s’est-il réjoui.
Il est évident, a précisé le Premier Ministre, Chef du Gouvernement que les citoyens doivent participer à l’évaluation des politiques publiques car, a-t-il ajouté, la participation citoyenne permet d’impulser les reformes structurelles nécessaires tant sur le plan économique que social, d’améliorer la gouvernance et de conforter la situation politique et institutionnelle. La présente évaluation externe qui intervient après une évaluation interne réalisée suivant une démarche participative et inclusive est d’un grand intérêt pour le Gouvernement car, «elle permettra de disposer d’un diagnostic global pour notre gouvernance et d’une proposition de plan d’action pour pallier les insuffisances constatées», a fait savoir le Premier Ministre.
Pr Karadja Fatima, paneliste en charge du Niger pour le MAEP a quant à elle déclaré que le Niger fait partie des bons élèves du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Paires à travers son attitude à se plier aux règles communautaires du processus. Elle a touefois rappelé que l’évaluation du pays intervient à un moment où s’ouvre au Niger une page historique dans la consolidation de sa démocratie et de sa bonne gouvernance suite à la récente transition politique historique. Aussi, a-t-elle poursuivi, la délégation du MAEP s’engage à tout mettre en œuvre pour que cette évaluation soit à la hauteur de l’attente des Nigériennes et Nigériens.
L’experte du MAEP a expliqué que le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs est un mécanisme totalement endogène. «C’est un mécanisme africain constitué par des Africains, piloté par des Africains au profit du développement et dans les priorités de l’appropriation du continent lui-même», a-t-elle précisé. Pr Karadja Fatima a aussi indiqué que la mobilisation de toutes les parties prenantes et leur participation effective à cet exercice «sont primordiales et détermineront la fiabilité et la crédibilité des recommandations réalisables, réalistes et conformes aux aspirations de la Nation nigérienne». Elle a appelé l’ensemble des forces vives de la Nation Nigérienne à participer effectivement et massivement à cet exercice d’évaluation.
Souleymane Yahaya(onep)