
La Commission Paix, Sécurité, Cohésion Sociale et Réconciliation Nationale du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), présidée par l’honorable Bachir Harouna Mahamadou Hambali, a organisé ce vendredi 15 août 2025, à l’hémicycle Palce de la Concertation, une rencontre d’échanges et de partage d’expériences sur la réconciliation nationale dans les zones d’insécurité du Niger, notamment dans les régions de Dosso et de Tillabéri. Cette initiative visait à renforcer les mécanismes de réconciliation nationale et de cohésion sociale dans la commune rurale de Tanda (département de Gaya, région de Dosso), en s’inspirant de l’exemple de la commune de Banibangou (département d’Ouallam, région de Tillabéri). Ces deux localités ont été ces dernières années fortement marquées par des tensions sécuritaires et communautaires.
La rencontre a réuni des autorités administratives (préfets, administrateurs délégués), des chefs coutumiers (chefs de canton et de village) ainsi que des leaders religieux de plusieurs localités des deux régions concernées. Les participants ont formulé des recommandations en vue de renforcer la cohésion sociale, favoriser le dialogue intercommunautaire et contribuer à l’édification d’une paix durable au Niger.
Pour enrichir les échanges, la Commission a fait appel à l’expertise de M. Omar Manga, représentant d’une ONG active à Banibangou qui a présenté un exposé détaillé sur les stratégies locales mises en œuvre pour promouvoir la paix dans cette commune. Il a souligné l’importance de la médiation et de ses différents processus en insistant sur le rôle central joué par les acteurs de terrain dans la réussite des initiatives de réconciliation. « Cette démarche a permis d’instaurer un cadre de dialogue direct entre décideurs et représentants communautaires, favorable au partage d’expériences et à l’élaboration de propositions concrètes pour améliorer le processus de réconciliation », a-t-il expliqué.
M. Oumarou Soumana, président de la Commission Paix et Développement du département de Banibangou quant à lui, a partagé l’expérience de sa localité, retraçant les principales étapes franchies, depuis les premières démarches jusqu’aux résultats obtenus, illustrant ainsi une réussite possible dans un contexte particulièrement difficile.
Pour le Cheikh de Garbey Bani Maté, Saïdou Hachim, cette initiative s’inscrit pleinement dans la volonté du CCR de promouvoir la cohésion nationale et de prévenir les conflits à travers le dialogue. « Nos échanges ont été riches et ont fait ressortir une conviction partagée à savoir que, la réconciliation nationale ne peut être imposée d’en haut. Elle doit être construite avec et par les communautés concernées à travers des solutions adaptées à leurs réalités. Nous devons mettre la justice au premier plan, éviter la corruption et ne pas céder à l’attrait excessif des biens matériels », a-t-il déclaré.
M. Diallo Aboubacar, Président du Conseil des éleveurs Nord Tillabéri a quant à lui salué l’initiative qu’il qualifie d’inédite depuis le début de la crise sécuritaire. « C’est la première fois qu’une autorité convie les acteurs de la société civile et les leaders d’opinion à se retrouver pour discuter de la situation. Le président de la Commission a brisé la barrière qui nous séparait des autorités. La gestion de cette crise doit venir des populations elles-mêmes. Nous devons veiller à ce que le terrorisme ne nous divise pas. Cette démarche inclusive du CCR doit être poursuivie avec l’accompagnement de l’État. La division identitaire doit être bannie. Si nous y parvenons, nous aurons déjà gagné à plus de 80 % cette guerre », affirme M. Diallo Aboubacar.
Seini Seydou Zakaria (ONEP)