Le Président de la République, M. Mohamed Bazoum a rencontré, hier dans la salle de réunion de la présidence, les responsables des syndicats du secteur de l’éducation pour une séance de travail en vue de la mise en œuvre du programme de renaissance, acte 3 Volet éducation. Il s’agissait de discuter des conditions indispensables pour améliorer substantiellement la qualité, la performance et l’efficacité du système éducatif du Niger. Cette rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre, chef du gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, des ministres du secteur de l’éducation, du ministre des Finances et celle de la Fonction Publique.
Pour rappel ce rendez-vous avec les responsables syndicaux du secteur de l’Education répond à la promesse faite par le Président de la République lors du lancement officiel de la politique éducative au Niger pour les cinq (5) prochaines années le vendredi 30 avril 2021 au centre des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Ce jour-là, le Chef de l’Etat a exposé sa politique éducative qui est axée sur quatre points prioritaires notamment l’accroissement des capacités d’accueil des établissements scolaires, des centres de formation professionnelle et des Universités ; la scolarisation de la jeune fille ; le développement du capital humain et la gouvernance de l’école en faisant en sorte que des mesures d’ordre institutionnel soient édictées et respectées.
Avec les partenaires sociaux de l’éducation, le Président Bazoum a touché tous les problèmes qui minent le secteur. Il a notamment souligné que l’Etat injecte énormément de fonds en consacrant au moins 22% de ressources budgétaires chaque année pour assurer l’éducation pour tous. Mais le rendement est peu reluisant. «Cette situation ne peut pas perdurer. Il faut que nous créons des conditions qui nous permettent d’avoir une école qui est en mesure de former les jeunes et de donner des résultats escomptés du niveau des investissements qui sont réalisés dans ce cadre», a-t-il déclaré.
Pour le Président de la République, les enseignants sont mieux placés pour savoir ce qu’il faut changer dans la gouvernance de l’école. Le Chef de l’Etat a rappelé l’exposé fait par le secrétaire général du Ministère de l’Education sur les grands axes stratégiques du programme de la renaissance acte III du volet éducatif. Il ressort de cette présentation détaillée un diagnostic complet du système éducatif en parlant de contrat de performance. «L’école est une chose très précieuse. Elle est différente de toutes les autres formes d’investissements que nous faisons. Il ne s’agit pas de construire des infrastructures et amener des enseignants pour dire que tout est au complet. Non, il y a d’autres choses à faire quand il s’agit d’une école. C’est l’enjeu pour nous aujourd’hui. Il faut que les populations soient satisfaites de leur école parce que les enfants ont appris à lire et à écrire et apprendre la langue dans laquelle l’enseignement est dispensé», a estimé le Chef de l’Etat.
Le Président de la République prône un changement de Gouvernance
Le Président Bazoum devait ensuite annoncer qu’il entreprendra des consultations avec les acteurs afin de rétablir un enseignement de qualité pour que l’école nigérienne réponde à la finalité, aux besoins du pays et donne satisfaction à la hauteur des investissements. «Je serai à votre écoute pour que nous apportions les réformes nécessaires pour permettre au maximum de nos enfants de rester longtemps à l’école pour réussir au bénéfice de la nation. Ce changement, c’est l’école seule qui peut l’apporter. Aucun pays ne peut se développer sans assurer un enseignement de qualité. Si le système éducatif d’un pays est à la traine, le pays reste à la traine», a-t-il affirmé avant d’appeler les acteurs de l’Education à être à la hauteur de l’ambition du gouvernement.
Le Président de la République a souligné que des ressources seront toujours insuffisantes, mais tant qu’on est sérieux et rigoureux, les choses vont évoluer. «Il faut que nous changions de gouvernance, que toutes les pratiques nuisibles recensées par les responsables du secteur de l’Education disparaissent et nous allons prendre en main les enseignants, les rétablir dans leur autorité et leurs prérogatives en changeant leur condition de vie», a-t-il anoncé, avant de penser à ramener le système d’internat au Niger tout en assurant la sécurité extrême des enfants (filles comme garçons) dans tous les sens.
Les Syndicats du secteur disposés à accompagner l’initiative présidentielle en faveur de l’Ecole
Les responsables du secteur de l’Education présents ont beaucoup apprécié cette initiative du Président de la République qui mène une lutte sans faille pour la réussite du système éducatif dont il a déjà fait son cheval de bataille. Pour Halidou M. Mounkaila, Secrétaire Général du Syndicat National des Agents Contractuels et Fonctionnaires de l’Education de Base (SYNACEB), le Président de la République n’a pas caché son engagement de garantir une meilleure école aux Nigériens. «Sa politique éducative est très prometteuse pour le secteur. Ce genre de rencontres doit être encouragé. Il tenait beaucoup à ces débats afin de trouver des voies et moyens pour que le métier de l’enseignant soit une fois de plus valorisé», a-t-il dit. Pour lui avec les engagements pris par le Chef de l’Etat, il est nécessaire de renvoyer les syndicats dans un autre cadre de discussions avec les Ministères en charge de l’éducation pour poursuivre ces débats et trouver des voies et moyens pour que les conditions des enseignants puissent être améliorées à travers d’autres actions qui seront menées.
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), M. Issoufou Arzika, a apprécié l’initiative du Président de la République. Pour lui, le Chef de l’Etat a même devancé les syndicats sur des sujets qui allaient inonder leurs interventions dans les medias. L’ensemble de syndicats qui étaient présents sont d’accord pour accompagner le Président de la République dans cette noble initiative. «Nous avons échangé avec lui à bâton rompu, sans tabou et sans barrière. Avec cette franchise, nous sommes aussi engagés à l’accompagner pour la réussite de ce programme. Parce que la thérapie qu’il a proposée est très porteuse et convenable. Tout le monde doit l’accompagner dans l’intérêt de la nation», a conclu M. Issoufou Arzika.
Seini Seydou Zakaria(onep)