Les membres de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et les responsables de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN), ont eu une rencontre d’échange le 27 mars dernier. Cette rencontre s’est déroulée dans la salle de réunion de la CNDH sous la présidence du Pr Khalid Ikhiri, président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH). La délégation de la DGPN a été conduite par son Directeur Général, le Commissaire Général Souley Boubacar.
Après des échanges qui ont duré près d’une heure, les deux institutions, à travers leurs porte-parole respectifs, ont fait une déclaration devant la presse, pour expliquer l’objet de la rencontre dont ils ont apprécié la qualité des échanges qui ouvrent désormais la voie d’une meilleure collaboration. Cette rencontre fait suite à un incident survenu le 16 mars, à la Police Judiciaire, où sur instruction du DGPN une mission de la Commission Nationale des Droits Humains a été écourtée. Pour rappel, le 16 mars dernier, une délégation de la CNDH s’est rendue à la PJ pour rendre visite à des acteurs de la société civile interpelés et gardés à vue dans ce service à la suite de la manifestation interdite du 15 mars. Il s’agissait aussi pour la CNDH d’échanger avec les responsables de la PJ sur son fonctionnement dans le cadre de la promotion des droits humains. «C’est pendant l’échange avec les acteurs de la société civile que le président de la CNDH a reçu l’ordre par téléphone de quitter les lieux», rapporte le communiqué de la CNDH en date 18 mars 2020.
Cette situation a amené la CNDH à faire une déclaration de presse condamnant cet acte du DGPN qui constitue selon elle une entrave grave à sa mission qui a par ailleurs annoncé dans la même déclaration «de porter plainte au moment opportun contre l’auteur de l’acte». «Un incident malheureux» comme indiqué par les porte-parole des deux institutions, causé par une défaillance quelque part dans la chaine de transmission de l’information.
Ainsi, après plusieurs échanges avec la facilitation des autorités nationales au plus haut niveau, la CNDH et la DGPN, se sont retrouvées pour se comprendre. «Nous sommes venus dans le cadre d’un incident qui s’est produit entre la Police Nationale et la CNDH, pour trouver un terrain d’entente, et le terrain est trouvé. Donc tout va normalement entre les deux institutions qui évoluent pour la promotion des droits de l’homme», a déclaré le porte-parole de la Police Nationale, le Commissaire Principal, Mountari Abou.
Pour sa part, le Rapporteur Général de la CNDH, Pr Hamidou Talabi Moussa a souligné que ce terrain d’entente grâce à l’intervention du Président de la République, Chef de l’Etat et du Premier Ministre, Chef du Gouvernement. «Nous sommes arrivés à ce terrain d’entente où la Police Nationale, dans une démarche d’humilité, est venue présenter ses excuses à la CNDH pour l’incident malheureux qui s’est produit le 16 mars dernier. Excuses que la Commission a acceptées de bon cœur», a souligné le Rapporteur Général de la CNDH. Ce rencontre a été l’occasion pour ces deux institutions de mieux cerner les missions de chacune d’entre elles. «C’est une occasion de réaffirmer la nécessaire collaboration entre les deux institutions pour l’épanouissement des droits humains dans notre pays. Donc nous sommes satisfaits de cette rencontre qui a été une occasion d’envisager le futur des droits humains dans des perspectives heureuses», a déclaré Pr Talibi Hamidou Moussa.
Cette page est désormais tournée, a-t-il ajouté, les deux institutions mutualiseront leurs efforts pour la promotion et la protection des droits humains dans notre pays.
Ali Maman(onep)