La table de séance à l’ouverture de la réunion des experts
Du 8 au 10 décembre 2025, Niamey accueille la réunion des experts des pays membres de l’AES élargie au Togo et au Tchad. Cette rencontre préparatoire à celle des ministres est un moment décisif pour harmoniser les visions, renforcer les partenariats et faire émerger des solutions concrètes aux bénéfices des populations de ces pays. C’est le ministre des Mines, le Commissaire Colonel Abarchi Ousmane, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
Au cours de cette réunion, les experts mettront à profit leurs forces, leurs compétences et leur ambition pour façonner une coopération énergétique, minière et pétrolière plus solide, plus souveraine et tournée vers l’avenir.
D’après le ministre des Mines, la rencontre vise à mettre en œuvre le pilier développement de la feuille de route de la Confédération AES. Il s’agira d’identifier des projets miniers, pétroliers et énergétiques prioritaires à l’échelle régionale, concevoir des mécanismes d’interconnexion énergétique et d’infrastructures partagées, renforcer des cadres réglementaires et d’investissements structurés et une feuille de route opérationnelle avec des échéances et des responsabilités claires. « Cette réunion est une séance de travail orientée, car les défis du Sahel ne se surmontent pas avec des discours, mais par des décisions suivies d’actes concrets », a affirmé le ministre des Mines.
Le Commissaire Colonel Abarchi Ousmane a rappelé que les pays du Sahel sont assis sur un patrimoine exceptionnel d’uranium, d’or, de fer, de cuivre, de phosphate, de lithium, de manganèse, de gaz et de pétrole dont les réserves prouvées et probables sont encore peu valorisées ; un ensoleillement parmi les plus élevés du monde avec plus de 5,5 kWh par mètre carré par jour ; un bassin démographique, jeune, dynamique, prêt à contribuer au développement industriel. Pourtant, a souligné le ministre des Mines, plus de 60% de l’énergie consommée dans l’espace sahélien est encore importée. Moins de 20% des ressources minières sont transformées localement. « La majorité des revenus tirés des minéraux quittent encore le continent sous forme brute. Ces chiffres ne sont pas une fatalité. Ils constituent un appel à l’action. Pour nous, l’enjeu n’est plus seulement d’extraire, mais de transformer, d’industrialiser et de créer de la valeur chez nous. Notre devoir collectif est ainsi clair. Faire passer nos ressources naturelles de statut de potentiel au statut de prospérité et de puissance », a-t-il ajouté.
Au terme de la réunion qui réunit des expertises variées et complémentaires, géologues, ingénieurs, économistes, énergéticiens, juristes, régulateurs et planificateurs, les ministres en charge des Mines, du Pétrole et de l’Energie attendent des analyses objectives, des propositions réalistes, des recommandations concrètes, un alignement sur les priorités régionales et un engagement qui fera aboutir ce qui sera décidé. « Ce que nous décidons doit se traduire sur le terrain par des infrastructures, des industries, des mégawatts produits, des emplois créés, des revenus sécurisés. Le moment est venu de transformer notre volonté politique en puissance économique », a-t-il déclaré.
Le Commissaire Colonel Abarchi Ousmane a réaffirmé la disponibilité du Niger à travailler avec les États membres et les pays amis pour concrétiser cette vision avec une ambition claire qui est de bâtir une souveraineté énergétique régionale, promouvoir la transformation locale des minerais, attirer des investissements stratégiques structurants et faire des ressources un moteur de stabilité et de prospérité. « Nous avançons ensemble avec lucidité, avec détermination et avec responsabilité, non pour réagir aux crises, mais pour anticiper l’avenir », a-t-il assuré.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
