Au centre des examens du permis de conduire, il est 10 h du matin, une poignée de personnes est regroupée dans l’enceinte du centre. Chacun, avec des papiers en main et accompagné de son moniteur, attendant que son nom soit appelé pour passer l’examen pratique de conduite. Cette dernière étape qui sanctionne le processus d’acquisition du permis au Niger, intervient après plusieurs séances d’apprentissages de la conduite et aussi après la réussite à l’examen sur le code de la route.
Au Niger, selon la loi régissant le domaine, pour avoir son permis de conduire, toutes catégories confondues, il faudrait passer par une auto-école. En effet, il ressort de l’entretien accordé par M. Halirou Samaila, moniteur à l’auto-école Haské, que la procédure reste la même dans la majorité des écoles. Le premier réflexe est de se rendre à l’auto-école et de prendre son inscription qui va de 50 000 à 70 000 FCFA, selon l’école. Ces montants, note-t-on, couvriront la formation du code et de la conduite ainsi que les modalités requises par l’administration publique.
Pour la formation au code de la route, les auto-écoles procèdent par des cours de répétition pour une durée indéterminée à travers une projection imagée appuyée par des explications dans la langue de l’intéressé, avant de lui faire passer l’examen. Une fois admis à l’examen du code, le candidat passe aux séances de conduite qui, à ce niveau, pourrait être un contrat ou un forfait. Avec des modalités différentes, le premier donne droit à 15 jours d’exercices tandis que l’autre pour 10 jours avant l’examen. Ces étapes franchies, l’attestation, ou permis provisoire sera délivré au candidat admis. Il a une durée provisoire de trois (3) mois et, normalement après les trois mois, on devrait lui établir le définitif. Dès lors, cette personne est déclaré détentrice du permis de conduire avant la délivrance du document biométrique.
Ainsi s’observe la procédure normale de l’acquisition du permis de conduire. Mais, selon des informations recueillies, certaines personnes seraient en train de la contourner. L’achat du document fini ou des fraudes dans le passage à l’examen, tels sont les moyens de contournement, selon des témoignages recueillis de certains automobilistes. C’est ce qui explique, d’après eux, la mauvaise conduite qui se constate de nos jours dans la circulation. « La fraude la plus fréquente est pratiquée au niveau de l’examen de la conduite où, quand le candidat n’a pas bien appris les leçons, il donne de l’argent pour être repêché », témoigne un conducteur de taxi, la quarantaine révolue. A défaut d’une enquête officielle, ses dénonciations restent à confirmer ou à infirmer.
Bachir Djibo (ONEP)
