Les FDS rassemblées à la Place d’Armes lors du passage ...
La question de la sécurité a été l’un des sujets les plus constants lors des interventions du Président de la République, Chef de l’Etat, au cours de la tournée qu’il a effectuée dans les huit (8) régions du pays. Devant les populations comme à l’intérieur des casernes militaires, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a, sans langue de bois, exposé la situation sécuritaire, évoqué les efforts déployés par l’Etat, les sacrifices consentis par les Forces de Défense et de Sécurité et présenté les défis à relever. A travers cette démarche, il s’agit de susciter une prise de conscience nationale sur le devoir de chaque citoyen de contribuer à la défense du territoire, à la protection des populations et de leurs biens, bref à réaliser la souveraineté nationale dans le domaine sécuritaire.
Cet état d’esprit découle de la conviction que le Niger ne peut pas sous-traiter sa sécurité à des forces étrangères d’une part, et que d’autre part, certains partenaires n’ont pas joué franc jeu dans la lutte contre le terrorisme au nom de laquelle ils prétendaient justifier leur présence au Niger. Et, c’est pourquoi, depuis les 26 juillet 2023, la défense du territoire et la sécurité des populations sont entièrement prises en charge par les Forces de défense et de sécurité nigériennes. Ce choix de l’indépendance et de la souveraineté n’est pas du goût des puissances impérialistes qui misaient sur le prétexte de la lutte contre le terrorisme pour maintenir leur présence militaire au Niger. Une présence qui n’a d’autres objectifs que le contrôle et le pillage des ressources naturelles du pays. « Nous savons qu’il y a des gens qui nous font des coups bas, mais nous voyons clair dans leur jeu », a déclaré le Chef de l’Etat devant des milliers de citoyens réunis à l’arène de lutte traditionnelle Yacouba Ango dit Kantou de Maradi.
C’est pourquoi, de Tillabéri à Diffa, en passant par Téra, Dosso, Gaya, Tahoua, Agadez, Arlit, Assamaka, Zinder et Maradi, le Président de la République a sensibilisé les populations sur les enjeux sécuritaires du pays. Le message du chef suprême des Armées est clair : personne ne viendra assurer la sécurité du Niger à notre place. «La défense et la sécurité de notre pays est une tâche qui incombe à nos Forces de défense et de sécurité. Elles l’assument avec professionnalisme, bravoure et détermination», a relevé le Chef de l’Etat, dans ses différentes interventions à travers le pays. Le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a réitéré son appel à tous les citoyens de participer à l’effort de défense nationale, soulignant la pertinence d’une contribution symbolique de 100 FCFA par personne et par mois. Ce geste presque insignifiant au niveau individuel, se révèle être un choix judicieux qui permettrait de mobiliser deux milliards de FCFA par mois.
Le Chef de l’Etat a également appelé les populations à percevoir et comprendre les stratégies et les logiques qui sous-tendent, les actions terroristes dans l’espace confédéral AES. Les attaques terroristes qui visent des infrastructures économiques et civiles ont pour objectifs d’étouffer les économies des pays de l’AES, créer une crise de confiance entre les populations et les autorités et susciter le doute sur la capacité des FDS à sécuriser les pays. L’autre stratégie perfide utilisée a consisté en des tentatives d’opposer les communautés. A cela, il faut ajouter la complicité de certains Etats voisins qui servent de base-arrière pour les groupes terroristes et de plateformes pour monter des opérations de déstabilisation des pays de l’AES.
C’est pourquoi, le Président a exhorté les populations à éviter les pièges des ennemis du pays et à renforcer la cohésion sociale et la coexistence pacifique qui a toujours caractérisé les rapports entre les différentes communautés nationales.
Toutes ces tentatives ont échoué. Et le Niger est resté débout grâce à la détermination des FDS et le soutien des populations. Après avoir rendu hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur pour leurs sacrifices, le Président de la République a, par la même occasion, réitéré le soutien de l’Etat et de la Nation aux Forces de défense et de sécurité. «L’Etat continuera à recruter, à former et à équiper les Forces de défense et de sécurité dans toutes leurs composantes», a-t-il assuré.
Comprendre la stratégie de l’ennemi
Dans les casernes militaires, le Chef de l’Etat a insisté sur la stratégie de l’ennemi. Un mot résume cette stratégie : la perfidie. En plus des attaques contre les FDS, l’ennemi s’en prend aux civils, vole le bétail et les récoltes, instrumentalise la religion, tente d’opposer les communautés. Le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a exhorté les FDS à redoubler de vigilance et à suivre les instructions données par leurs hiérarchies respectives.
Le Chef de l’Etat a aussi tenu à saluer les épouses des agents des FDS, « Ces braves dames qui restent en arrière-ligne pour s’occuper des familles et des enfants pour que le moral des hommes en soit dirigé vers l’adversaire ». Leur sacrifice et leur attitude digne sont une source d’inspiration pour tous les citoyens.
Du reste, le Chef de l’Etat a évoqué l’asymétrie qui existe entre les motivations des ennemis du Niger et les valeurs qui sous-tendent le combat que mène le peuple nigérien. Faisant allusion aux multiples richesses du sol et du sous-sol dont regorge le pays, le Président de la République a déclaré que ‘’le Niger est un miracle de Dieu’’. « Dieu est avec nous, parce que Dieu est avec les justes et la vérité. Notre combat est juste. Nous nous battons pour notre survie, pour notre terre, pour notre dignité et pour préserver nos richesses », a déclaré le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, précisant que les puissances qui combattent le Niger par le biais des groupes terroristes le font par cupidité. Mais le Chef de l’Etat a été on ne peut plus clair : « Notre détermination est sans limite », a-t-il prévenu, ajoutant que la lutte que mène le Niger en compagnie du Burkina Faso et du Mali dans le cadre de la Confédération n’est pas une affaire de dirigeants, mais plutôt un choix des peuples décidés à reprendre leur destin commun en main, reconquérir leur souveraineté et préserver ainsi leur dignité.
Frontière Gaya : le verrou
Très attendu sur la question de l’ouverture de la frontière nigéro-béninoise, le Chef de l’Etat a, dans le langage franc qu’on lui reconnaît, parlé du sujet sans aucun détour. Il déclare net que la frontière restera fermée tant qu’il n’y a pas un changement d’attitude de la part des autorités béninoises. Mais le Chef de l’Etat dit comprendre l’impatience de la population relativement à cette question. « Ce n’est pas par plaisir que nous avons pris cette décision. Notre force réside dans notre connaissance approfondie de notre pays », a-t-il déclaré.

Le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a justifié cette décision par la présence des forces françaises hostiles au Niger, précisant que les soldats français, chassés du Niger via le Tchad, ont contourné pour s’installer au Bénin dans les zones frontalières avec le Niger, notamment à Tourou, près de Parakou et dans le parc de W-Penjari. Ce regroupement avait commencé depuis le 7 décembre 2023 et la France continue d’amasser des troupes dans ce pays. Ouvrir la frontière en cette période et dans ces conditions serait une trahison envers notre pays. « Et nous ne trahirons jamais notre pays et son peuple, in shaa Allah. Nous devons tous nous rappeler que nous avons hérité d’un grand pays et que nous sommes les descendants de grands guerriers qui ne reculent jamais », a déclaré le Chef de l’Etat.
Dans les casernes comme lors des meetings, le message du Chef de l’Etat vise le même objectif : un appel à la vigilance, une prise de conscience nationale, pour amener chaque citoyen à se convaincre de ce que la sécurité et la défense de la Nation incombent à tout le monde, individuellement et collectivement. Cela parce qu’en définitive aucune force étrangère ne viendra assurer notre sécurité. Le Niger et les autres pays de l’AES (Burkina Faso et le Mali) en ont vécu l’amère expérience pendant plus d’une décennie à partir de 2012. Le nouveau paradigme est que désormais la défense opérationnelle et le financement de notre sécurité doivent prioritairement reposer sur l’effort national.
Siradji Sanda (ONEP)
