La Direction Générale des Impôts (DGI) et le Cercle de Réflexion et d’Echanges des Dirigeants des Administrations Fiscales (CREDAF) organisent du 7 au 8 décembre 2022 à Niamey, un séminaire sur le thème, «état des lieux des stratégies et des actions de promotion de civisme fiscal». C’est le Secrétaire général du Ministère des Finances, M. Boukari Mamane qui a présidé l’ouverture des travaux dudit séminaire.
Durant deux jours, les participants venus des pays membres du CREDAF échangeront sur toutes les problématiques du civisme fiscal à savoir ses causes, ses manifestations, ses conséquences et les voies et moyens à mettre en œuvre pour sa promotion. Les résultats des travaux, que les pays membres du CREDAF attendent vivement et dont le Ministère des Finances ne doute point de la qualité, permettront à nos administrations fiscales de mettre en œuvre avec l’accompagnement et le soutien des plus hautes autorités, les recommandations pertinentes qui en seront issues en vue d’améliorer le civisme fiscal, gage d’une mobilisation performante des recettes fiscales et d’un financement de qualité des besoins des populations.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire général du Ministère des Finances a rappelé que le Niger est honoré d’accueillir les administrations fiscales francophones au même moment où se tient à Paris, la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2022-2026 dont les intentions du financement augurent un avenir meilleur pour le Niger et la sous-région. «L’idée de cette table ronde est de partager la vision du Niger et les grandes orientations de son développement avec ses partenaires pour une croissance économique durable et inclusive. La mobilisation des fonds des partenaires vient bien sûr en complément des ressources internes qu’il faut collecter de la manière la plus efficiente possible», a-t-il ajouté
M. Boukari Mamane a dit que les administrations fiscales sont des acteurs de premier plan dans cette mission de mobilisation des recettes internes dans un contexte international marqué par la suppression des droits de douane d’abord dans les espaces UEMOA et CEDEAO et plus récemment avec l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). «Pour relever efficacement les défis, elles doivent concevoir et appliquer des stratégies et actions ciblées sur des sujets de préoccupations communes. Le thème de ce séminaire (le civisme fiscal) est une préoccupation majeure pour le Niger comme pour tous les pays en voie de développement», a-t-il précisé.
Le civisme fiscal est défini comme la motivation intrinsèque de s’acquitter de ses obligations fiscales. Il est l’un des premiers leviers de mobilisation des recettes fiscales car il permet aux entreprises, aux citoyens et à l’administration fiscale de mieux mobiliser les recettes fiscales dans un cadre convivial, partenarial et de confiance, au grand bénéfice de la nation.
Auparavant, la Secrétaire générale du CREDAF, Mme Cathérine Lemesle a rappelé que le CREDAF est engagé depuis plusieurs années dans une stratégie visant à offrir à ses membres un thème de travail pluriannuel, découpé en sous-thèmes annuels. «Le sujet pour la période triennale actuelle qui court jusqu’à la prochaine conférence annuelle de juin 2023 qui se tiendra en Guinée Conakry, est ‘’l’élargissement de l’assiette fiscale’’», a-t-elle déclaré. Pour la Secrétaire générale du CREDAF, les travaux de l’année 2022-2023 viennent donc compléter ceux réalisés au cours des deux périodes précédentes, ayant porté sur ‘’le numérique au service de l’élargissement de l’assiette fiscale’’ et ‘’la maîtrise et la valorisation des données au service de l’élargissement de l’assiette fiscale’’. «Pour les administrations fiscales, la promotion du civisme fiscal représente un enjeu majeur et peut regrouper des axes aussi divers que le numérique au service du civisme fiscal, la lutte contre la corruption, l’information des usagers», a expliqué Mme Cathérine Lemesle.
Auparavant, le Directeur général des impôts du Niger, M. Mahamane Mal Ousmane a souligné que des actions et stratégies de promotion de civisme fiscal ont été entreprises au Niger notamment la sensibilisation du contribuable, la qualité du service à l’usager ainsi que la transparence des procédures. Cependant, force est de constater que des sérieuses contraintes subsistent encore dans la mesure où les principaux indicateurs du civisme fiscal ne sont pas ouverts, le taux des entreprises immatriculées reste faible, le taux de déclaration dans le délai n’est fort que dans le segment des grandes entreprises et le taux du payement dans le délai est faible dans le segment des petites et moyennes entreprises.
Mamane Abdoulaye(onep)