Le Niger vit sous les sanctions infligées par la CEDEAO depuis les événements du 26 juillet 2023. De même certains partenaires au développement ont suspendu leurs financements au profit du Niger. Malgré cette situation critique, le peuple nigérien a fait preuve d’une résilience sans faille pour affronter ces defis. Ce combat est en train de porter ses fruits, le Niger est aujourd’hui en voie d’acquérir pleinement sa souveraineté avec notamment le soutien de certains partenaires et le renouement des relations avec d’autres.
C’est le cas des États-Unis d’Amérique qui ont suspendu les relations diplomatiques avec le Niger car les contraintes internes du pays avec la loi 70-08 interdisent la coopération avec un régime militaire, sauf pour le volet humanitaire. En effet, le samedi 2 décembre 2023, la nouvelle Ambassadrice des États-Unis d’Amérique auprès de la République du Niger, SE. Mme Kathleen Fitzgibbon a présenté au ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré, les copies figurées de ses lettres de créance.
À l’issue de cette cérémonie, minsitrede Bakary Yaou Sangaré a exprimé sa satisfaction après réception des copies figurées des mains de la nouvelle Ambassadrice. « Le Niger est en train de revenir sur la scène internationale », a-t-il fièrement déclaré.
Par la suite, le ministre a rassuré que tous les efforts nécessaires sont en train d’être déployés par les autorités de transition afin de renouer les liens entre le Niger et les différents partenaires qui comprennent que ce qui se passe au Niger est un problème purement nigérien et qui acceptent d’aider le pays à le résoudre cette crise et non à imposer des solutions. « Malgré les contraintes internes des États-Unis à collaborer avec un régime militaire, par la présentation des copies figurées des lettres de créance, c’est une façon de reconnaitre le gouvernement en place », a-t-il ajouté. Plusieurs points ont été abordés au cours de cette présentation, dit-il, dont la révision de l’enveloppe de la coopération, une future coopération militaire, l’Alliance des États du Sahel. « C’est une nouvelle ère, un Niger nouveau avec des nouvelles conditions de coopération avec des partenaires qui acceptent nos termes et conditions de coopération. Le Niger est prêt à s’allier à tout pays prêt à l’accompagner et à le soutenir », a-t-il indiqué.
Concernant l’Alliance des États du Sahel, le ministre a souligné que cette dernière est une coopération sincère, obligatoire et solidaire entre les trois pays concernés que sont le Niger, le Mali et le Burkina Faso. « Nous avons été qualifiés de pays enclavés et ensemble, nous transformerons ce handicap en atout car, nous avons une offre diverse. Nous avons l’intention de rester ensemble, de renforcer notre coopération, de mutualiser nos efforts et nos moyens militaires pour être plus forts, et mieux respectés », a-t-il affirmé.
Le ministre des Affaires Étrangères a également mis l’accent sur les ressources propres du Niger bloquées au niveau de la BCEAO. « Quel que soit le différend qui existe entre les États, personne ne dispose du droit d’interdire l’accès aux biens d’un État surtout qu’aucun texte ne l’autorise », a dit le ministre. Par rapport au retrait du Niger et du Burkina du G5 Sahel, il souligne que cette décision émane de la mutualisation des forces des États du Sahel. « On l’a fait ensemble et on continuera à le faire ensemble. Nous sommes prêts à agir ensemble et à avoir la même vision », a ajouté le ministre.
Par la suite, il a indiqué que le Niger a dénoncé la loi sur la migration car cette dernière ne répond pas aux attentes prédéfinies du pays. « Une activité qui était légale s’est retrouvée être interdite. Il y’avait toute une économie qui a été construite autour de la migration et les promesses n’ont jamais été respectées. Le Niger n’a profité d’aucun dispositif mis en place », a-t-il conclu.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)