La pandémie de la maladie à coronavirus, COVID -19, a profondément perturbé notre mode de vie et de travail, et beaucoup d’entre nous se sentent naturellement stressés, anxieux et effrayés. Tout cela est justifié du point de vue psychologique. En effet, le stress est une réponse physiologique normale à une situation anormale, faisant partie intégrante de notre existence et permet à notre organisme de s’adapter aux multiples événements positifs ou négatifs que nous vivons. L’anxiété, contrairement à la peur est une réponse à une menace vague ou inconnue. L’anxiété se manifeste lorsque nous croyons qu’un événement dangereux ou malheureux peut survenir et que nous l’anticipons.
Une épidémie mondiale est un événement qui traumatise, selon M. Hamadou Yacouba, psychologue spécialiste en psychopathologie de la vie sociale et Sciences de l’éducation. «Ce genre d’événement peut générer une forte charge émotionnelle très difficile à contrôler pouvant avoir de nombreuses répercussions sur le plan psychologique, à savoir, la fatigue émotionnelle, le trouble du sommeil, une préoccupation permanente concernant l’avenir, la peur des autres, l’altération du jugement, et les troubles de l’humeur», détaille-t-il.
Cette situation pandémique peut aussi affecter mentalement les individus, indique M. Hamadou Yacouba. «Chacun de nous a sa propre façon de réagir face à la pandémie. En effet, si certains ont des réactions mesurées et réfléchies, d’autres réagissent de manière plus vive», explique le psychologue. Ainsi, décrit-il, les réactions dépendent de nombreux facteurs tels que l’exposition face à la pandémie, l’expérience antérieure d’événements stressants, le soutien de l’entourage, la santé physique, et l’âge aussi.
Pour ne pas céder à la psychose et prendre soin de notre santé mentale, le spécialiste en psychopathologie souligne qu’il convient de se protéger soi-même, ainsi que son entourage en adoptant les gestes recommandés par les autorités sanitaires et en respectant les mesures gouvernementales à cet effet. Mieux, pour ne pas céder à l’anxiété excessive liée à la pandémie, poursuit-il, il est recommandé d’éviter les pensées négatives tout en restant vigilant. Il est aussi conseillé, d’après le spécialiste en psychopathologie de s’informer avec modération sur la pandémie. «Focaliser sa pensée n’est jamais bon, on finit par ruminer et s’empêtrer dans des pensées dysfonctionnelles qui vont renforcer notre malaise et nourrir notre angoisse», rapporte-t-il.
De ce fait, M. HamadouYacouba soutient qu’il faut continuer à vivre et mieux s’occuper en accordant plus de temps à sa famille et plus d’importance à l’entourage et particulièrement à tous ceux qui nous sont chers, tout en prenant les précautions nécessaires pour éviter la contamination, et se rassurer avec des informations avérées par les autorités sanitaires. «Il ne faut pas hésiter à en parler avec la famille, l’entourage et si possible avec un professionnel de la santé. Aussi, en fonction des symptômes de stress ou d’anxiété et du niveau de traumatisme on peut fait recours aux psychologues», conseille-t-il.
Issoufou A. Oumar(onep)