Le gouverneur de la région de Tahoua, le Colonel-major Oumarou Tawayé a repris, la semaine dernière, sa série de visites dans les directions et services régionaux, dans le même élan de s’enquérir de leurs réalités. Ainsi, le jeudi 12 octobre le gouverneur s’est rendu, notamment à la prison civile de Tahoua. C’était en compagnie de plusieurs autorités administratives régionales parmi lesquelles le président du Conseil Régional, des membres du Conseil de Ville de Tahoua et des responsables régionaux des FDS.
La maison d’arrêt de Tahoua juxtaposée à un camp de la Garde Nationale du Niger, à quelques 100 m du cabinet du gouverneur, date des années 1940 selon le régisseur de la prison. Les bâtiments, en banco, abritant 342 détenus (parmi lesquelles 20 mineurs et 6 femmes dont une fille) sont vieillissants pour ne pas dire en ruine. Tout un bloc s’en est d’ailleurs, récemment écroulé, sans faire de victime heureusement.
La délégation a visité respectivement le quartier de détenus hommes, celui de garçons mineurs et le bâtiment des femmes et filles. Partout où il est passé, le gouverneur a prodigué des sages conseils aux prisonniers par rapport à toutes les infractions possibles leur ayant couté la liberté et à la finalité sociale de correction qu’incarne la prison. « La prison n’est pas une fin en soi. Le destin a fait en sorte que vous vous êtes retrouvés ici. Et ces lieux sont assez difficiles pour vous faire regretter et éviter de récidiver, une fois ressortis. Il faut que vous preniez conscience et tirez des leçons », répétait en langue locale, le Colonel-major Oumarou Tawayé.
Tirant la synthèse de cette visite, le gouverneur est revenu sur l’aspect social de la maison d’arrêt. « L’objectif c’est d’incarcérer, de punir : c’est pour faire tirer des leçons, afin que la personne puisse, une fois après avoir purgé sa peinne, se préserver de commettre de telles infractions », a-t-il indiqué. Même si son message a eu largement des oreilles attentives, lors de sa visite, le gouverneur admet, cependant qu’il y a et il y aura toujours des cas de récidive. « Certains prennent goût à rester en prison », déplore le gouverneur. D’autant, faut-t-il le souligner, qu’au quartier des mineurs, les autorités ont trouvé des enfants certes « pas irrécupérables mais difficilement répressibles ». « Ce sont des enfants qui ne savent même pas pourquoi ils sont en prison. Ils sont touchés par la consommation de la drogue et autres stupéfiants. Ils se sont faits manipulés par des adultes », constate le Colonel-major Oumarou Tawayé. Malgré tout, le gouverneur a exhorté le régisseur de la prison à ne ménager aucun effort quant à la rééducation de ces prisonniers mineurs insouciants. « Il s’agit de voir et mettre en œuvre des activités d’apprentissage qu’ils peuvent suivre avant leur sortie, pour faciliter autant que possible leur réinsertion sociale », a instruit le gouverneur de Tahoua.
Avec le régisseur de la prison et le substitut du procureur, le gouverneur de la région de Tahoua, le Colonel-major Oumarou Tawayé a discuté des perspectives immédiates qui s’imposent et des solutions durables envisageables pour l’amélioration des conditions de détention. « Nous avons appris qu’une ONG a pris en charge la réhabilitation du bâtiment effondré. Les travaux sont en cours d’ailleurs. Le régisseur nous a informé qu’il est même envisagé de reconstruire la prison, sur un autre site, en périphérie de la ville éventuellement. C’est un grand projet en phase d’étude », a conclu le gouverneur de Tahoua.
Ismaël Chékaré ONEP-Tahoua