
Les archers nigériens au cours d’une compétition internationale
Depuis plusieurs années, le développement du tir à l’arc à la base est devenu une véritable ligne directrice pour les dirigeants de la fédération nigérienne de tir à l’arc qui ne cessent de multiplier les initiatives en faveur d’une meilleure pratique de ce sport par les jeunes. Parmi ces initiatives, il y a l’organisation régulière de championnats ainsi que l’accompagnement et l’encadrement des compétitions des jeunes. L’objectif de toutes ces initiatives est de garantir un avenir prospère au tir à l’arc au Niger avec un investissement conséquent à la base.
Le président de la Fédération nigérienne de tir à l’arc, M. Amadou Soumaila, a indiqué que leur fédération, en tant que telle, a été créée en Avril 2008 suite à une formation et une demande à la solidarité olympique. « Suite à cette demande, nous avons eu un stage pour former des intervenants et même un stage pratiquement traditionnel de fabrication de tir à l’arc et d’arc avec de bambous. Depuis lors, ça suit son chemin jusqu’au 2011 où on a été officiellement inscrit au Ministère de l’Intérieur pour avoir notre agrément », a-t-il dit.
M. Amadou Soumaila a précisé que sa structure organise des championnats nationaux à Niamey et à l’intérieur du pays. « Nous participons à des compétitions à l’extérieur du Niger. Mais ce qui est sûr, nous faisons un bon travail, nous avons notre propre terrain d’entrainement de tir à l’arc. Les objectifs de notre fédération aujourd’hui, c’est atteindre certains niveaux pour que nos archers deviennent de grands archers sur le plan mondial. Car, aujourd’hui nos athlètes en général sont des ambassadeurs. Ils représentent leur pays un peu partout, quel que soit le pays où ils sont », a-t-il indiqué.
Il a demandé aux jeunes de s’intéresser davantage au tir à l’arc. « Le tir à l’arc est un sport de précision et de concentration dans lequel les compétiteurs tentent de tirer leurs flèches au centre d’une cible avec leur arc. C’est un sport qui favorise les échanges entre archers de tous âges, et permet de partager des moments entre les archers. Le tir à l’arc développe l’équilibre, la volonté, la maitrise de soi, résistance au stress. Le matériel de tir à l’arc est généralement mis à disposition par la fédération. Cette discipline est pratiquée à partir de l’âge de 7 ans. La période de 6 à 10 ans est une excellente période d’apprentissage. En effet, on sait que vers 7 ans, la maturité du contrôle postural est acquise. Il semble donc propice de proposer un apprentissage du tir à l’arc à cet âge », a-t-il expliqué.
L’archer doit s’entrainer au moins 3 fois par semaine s’il veut progresser vite et bien. Son volume hebdomadaire doit être supérieur à 400 flèches. Le temps consacré à l’échauffement, à la récupération et ainsi qu’à tous les exercices avec un élastique doit s’ajouter à ces volumes d’entrainement.
D’après les explications du président, le bilan de sa fédération en 2024 et début 2025 est positif. « Nous avons organisé d’abord notre championnat national à Dosso. En 2025, aux jeux de l’AES, nos athlètes ont fait de belles prestations », a-t-il affirmé. A tout point de vue, le développement du tir à l’arc à la base est un investissement à long terme. En effet, la fédération nigérienne de tir à l’arc doit miser sur les jeunes, en continuant à leur offrir des structures adéquates, à accompagner les encadreurs des clubs afin de poser les jalons d’un avenir radieux au Niger.
M. Amadou Soumaila lance un appel aux autorités nigériennes pour aider les fédérations sportives à progresser. « Nous avons un problème de matériel, car il faut commander les équipements à partir de l’Europe. Donc, c’est pour ça que nous demandons au Ministère de la Jeunesse et des Sports, aux autorités, de financer le sport en particulier, pour que le Niger émerge dans les rencontres internationales », a-t-il déclaré.
Moussa Sahirou Gado : un entraineur engagé à faire rayonner la discipline
M. Moussa Sahirou Gado, l’entraineur principal de l’équipe nationale de tir à l’arc, a préféré l’option de tir à l’arc parmi toutes les disciplines sportives. « C’est ça qui m’a motivé à devenir entraineur. Je suis plus aguerri à l’entrainement de tir à l’arc par rapport aux autres disciplines. En 2018, il y avait tellement d’archers, mais il n’y avait pas d’entraineurs pour les encadrer. Et, je me suis dit pourquoi ne pas arrêter ma carrière d’archer et prendre les jeunes talents. C’est ça qui m’a poussé à devenir entraineur. Les derniers jeux de l’AES, nos jeunes archers ont fait une très belle prestation. Les jeunes ont respecté nos consignes sur le terrain », a-t-il ajouté. Il a souligné que les jeunes progressent chaque année. « Maintenant, grâce à des compétitions organisées par la fédération nigérienne de tir à l’arc, beaucoup de jeunes se relancent dans la pratique du tir à l’arc », a fait savoir le coach Moussa Sahirou.

« Toutes les disciplines ont besoin de meilleures conditions de travail rien que par rapport au matériel, surtout qu’il y a une grande évolution à notre niveau. Nous souhaitons que nos dirigeants songent à être équitables au niveau de toutes les disciplines sportives. Je tiens à remercier la fédération nigérienne de tir à l’arc qui nous a toujours supportés, dans les bons et les mauvais moments. C’est grâce à sa détermination que nous avons participé à des compétitions », a noté le coach des archers.
Adamou Saley : l’espoir du tir à l’arc nigérien
Adamou Saley, un jeune archer né en 1997 à Niamey réalise une très belle performance lors des compétitions nationales et internationales. Il passe un an d’apprentissage en observation avant de commencer à participe à des compétitions. Son talent est cependant repéré par l’entraineur principal de tir à l’arc, Moussa Sahirou. Depuis, il ne cesse de monter en puissance. Sa taille, 1m67, son impact physique, sa qualité technique et sa capacité à tirer à longue distance lui valent d’être comparé aux grands archers. Son palmarès est très riche, surtout sur le plan national.

En 2015, Adamou Saley a fait sa première apparition au championnat national organisé par Olympe Africa, ici même à Niamey. Il a occupé la deuxième place. En 2023-2024, il était champion national. Sur le plan international, en 2016, il a participé au grand prix d’Abidjan où le jeune archer et ses coéquipiers ont été classés deuxièmes. En 2017, il a participé à un grand tournoi dénommé Djo kata en Côte d’Ivoire où il a remporté la médaille d’or. En 2018, il a encore participé aux jeux africains de la jeunesse, en l’Algérie. En 2020, il a aussi participé à la compétition au Djo Kata au Bénin et en 2025, sa dernière compétition fut les jeux de l’AES, au Mali, où les archers nigériens étaient champions par équipe et en individuel.
« Les difficultés que j’ai rencontrées durant toutes ma carrière, c’est que souvent les conditions ne sont pas réunies pour participer à des compétitions, mais nous le faisons parce que c’est notre métier », a-t-il-fait remarquer. Il a enfin lancé un appel aux dirigeants pour soutenir le développement du tir à l’arc à l’interne et à l’international.
Mlle Assamaou Issoufou Naroua : une archère qui monte
Du haut de ses 24 ans, Mlle Assamaou Issoufou Naroua, Gendarme, est une jeune nigérienne passionnée du tir à l’arc. « En 2022, une de mes classes athlète m’amèna au Stade Général Seyni Kountché de Niamey, lors des entrainements. Et ça m’a donné l’envie de rejoindre le club de tir à l’arc qui s’entraine au centre Issaka Daboré », a-t-elle expliqué. Ce sport qu’elle pratique assidûment depuis des années lui a permis d’exprimer son talent et d’atteindre un niveau de développement personnel qui est au-delà de ses propres espérances. La jeune archère a transformé sa taille de 1m68 et son poids de 52 kg en atouts.

Assamaou Issoufou a participé à plusieurs compétitions nationales et internationales de tir à l’arc avec son club et l’équipe nationale. En deux (2) ans, elle a pris part aux rencontres régionales à Niamey et à l’intérieur du pays. En 2022-2023, la jeune archère a été championne du Niger pour la première fois et a remporté la médaille d’or par équipe avec son club. En 2025, elle a aussi représenté le Niger aux jeux de l’AES qui se sont déroulés au Mali, où elle a remporté la médaille d’or par équipe et en individuel sur 3 pays.
« Les difficultés ne manquent jamais, quel que soit le domaine. Parfois, les conditions ne sont pas réunies pour affronter un adversaire lors des compétitions. Nos équipements ne sont pas au complet, puisque, durant les entrainements, le peu de flèches qu’on a est souvent en piteux état. Pour les compétitions, il faut qu’un archer finisse de tirer pour qu’on ramasse ses flèches pour pouvoir tirer aussi. Vraiment, c’est décourageant, ça démoralise un athlète de haut niveau », a-t-elle déclaré. Elle a enfin lancé un appel aux dirigeants de leur fédération et aux autorités pour mettre les moyens nécessaires afin d’accompagner les jeunes athlètes dans toutes les différentes disciplines.
Abdoul-Aziz Ibrahim et Omar Abdou (Stagiaire)