C’est désormais officiel et c’est d’une grande rigueur : à partir du 1er octobre prochain, tous les automobilistes de la capitale (et leurs passagers) devront se cingler serré avec leur ceinture de sécurité. Idem pour les usagers des deux roues qui, eux, devront se remettre à l’heure du casque, comme aux années 80.
Ainsi en ont décidé les autorités régionales à travers un communiqué dûment signé par le Président de la Délégation Spéciale de Niamey, M. Moctar Mamoudou. A ceux qui sont tentés de croire que cette décision n’est autre que le fruit d’un simple coup de tête du signataire du document, il y a lieu de préciser que cette mesure est bien motivée et elle est tout ce qu’il y a de légal. En effet, elle intervient en application des dispositions du décret 2017-518/PRN/MT du 16 juin 2017, portant modalité d’application de la loi 2014-62/PRN/MT du 8 novembre 2014 portant code de la route. Ce décret précise clairement que « le port de la ceinture de sécurité est obligatoire dans les véhicules en circulation dans les agglomérations et en rase campagne. Le port de casque de protection est obligatoire pour les conducteurs et les passagers des cyclomoteurs, des vélomoteurs, et des motocyclettes ».
Mais, comme on le sait, il y en aura toujours des voix qui s’élèveront pour crier et dénoncer ‘’l’abus de pouvoir’’. D’autres vous diront que la ceinture, c’est juste un objet de fantaisie pour frimer dans la ville au volant d’une somptueuse auto. Soit !…Mais là, il s’agit de sauver des vies humaines. Il se trouve que ces dernières années, avec le laxisme observé à propos de l’obligation de la ceinture de sécurité et du casque, notre pays a payé un lourd tribut des accidents de la route devenus quasi-quotidiens, aussi bien dans nos villes que sur nos routes. On n’a pas besoin d’interroger les chiffres pour se faire l’idée de l’urgence d’agir pour arrêter l’hécatombe.
Très franchement, il serait inacceptable que l’on continue d’assister, sans agir à cette série noire de morts accidentelles, pour peu qu’on veuille se conformer aux normes de sécurité requises. Dans plusieurs accidents, même les plus spectaculaires, on a pu constater que des vies ont été épargnées parce que les usagers portaient leur ceinture de sécurité, leur évitant ainsi d’être éjectés puis écrabouillés par le véhicule emballé.
C’est également le cas avec le casque dont le port s’impose comme un geste qui sauve la vie pour les usagers des deux roues. Nul n’ignore qu’en cas de choc d’une moto contre une automobile ou tout autre obstacle, le péril vient des traumatismes crâniens. On connait déjà la triste réputation qui entoure ces motos de type Kasea, Appache et autres grosses cylindrées ayant endeuillé plusieurs familles. Associés à la puissance de ces motos, l’imprudence des conducteurs et le défaut de casque constituent un cocktail…mortel !
Cependant, il faut reconnaitre que si pour le port du casque les choses sont très simples, pour le cas de la ceinture de sécurité l’équation parait difficile à résoudre dans le cas précis de certains véhicules actuellement en circulation dans nos rues. Je fais allusion à ces épaves ambulantes dont les ‘’Lazaret-Lazaret’’, ces vieilles Land-Rover qui desservent la zone de Ouallam, ces véhicules de transport de bois ou d’autres marchandises, etc. Pour ces voitures bringuebalantes, il y a belle lurette que la ceinture de sécurité n’existe plus. Dans certains cas, cette ceinture a dû servir de corde pour tracter le véhicule tombé lors des innombrables pannes.
Mais, bon, les agents de la circulation routière et les conducteurs de ces genres de véhicules se connaissant déjà bien, ils sauront trouver un terrain de…compromis.
Assane Soumana(onep)