
Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Colonel Mahaman Elhadj Ousmane
Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, séjourne actuellement à Marrakech au Maroc où il participe à la 11ème session de la Commission de Lutte contre le Criquet pèlerin en Région Occidentale (CLCPRO) et la 17ème réunion de son comité exécutif. Il est accompagné du Directeur Général du Centre National de Lutte Anti-Acridienne, Zakariyaou Seydou. Cinq (5) jours durant, soit du 10 au 14 février, les participants passeront au peigne fin les thématiques inscrites à l’ordre du jour de ces rencontres organisées par le Ministère marocain de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement et des Eaux et Forêts. Ce rendez-vous de Marrakech pose les jalons de la consolidation des efforts régionaux de lutte préventive contre le criquet pèlerin.
Devant ses homologues des autres pays, des agents du Système des Nations Unies, des experts et d’autres institutions spécialisées, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a brossé un tableau inquiétant des attaques des sauterelles, plus précisément les criquets pèlerins au Niger. « Le Niger fait face, depuis novembre 2024, à une résurgence acridienne inquiétante dans l’Aïr, le Ténéré et probablement dans le Tamesna. Ces attaques récurrentes sont consécutives aux bonnes pluviométries enregistrées en 2024 (supérieures à la normale saisonnière). Ce qui a entraîné un risque accru d’infestation des cultures et des pâturages. Aussitôt, l’Etat a fait des gros efforts pour le déploiement des équipes, malgré le contexte économique actuel », dira le colonel Mahaman Elhadj Ousmane.
Face à ce terrible ravageur d’envergure internationale et aux répercussions économiques, sociales et environnementales majeures qu’il cause, les Etats membres de la CLCPRO ont adopté la stratégie de lutte préventive qui reste et demeure comme seul moyen efficace et durable pour anéantir les impacts des attaques du criquet pèlerin. Dans le cadre de cette lutte sans merci contre ces insectes ravageurs, tous les pays concernés s’appuient sur des dispositifs nationaux de prévention et de gestion basés sur des mécanismes opérationnels avec une coordination régionale basée sur l’échange permanent d’informations et d’expertises.
« La grande mobilité des essaims, leur long déplacement, la complémentarité saisonnière des zones de reproduction situées dans des pays différents et la nécessité de prévenir les invasions afin d’éviter leurs conséquences catastrophiques, exigent une coopération bilatérale, régionale et internationale », estime le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage. « Aucun pays ou ensemble de pays ne peut isolément mener une lutte efficace contre le criquet pèlerin. Une coordination internationale s’impose » ajoute-t-il. Le Colonel Mahaman Elhadji Ousmane a, par la suite, mis en évidence le rôle que peuvent jouer des agences spécialisées des Nations Unies, notamment la FAO dans la lutte contre le criquet pèlerin. S’agissant du Niger, le ministre de l’Agriculture a informé l’assistance des efforts consentis par son département ministériel qui rien qu’en 2024, a traité 1450 hectares sur des groupes solitaro-transiens.
Les conditions écologiques au Niger demeurent malheureusement favorables à la reproduction des criquets. Il n’est donc pas surprenant d’assister à la formation des groupes voire des petits essaims dans les zones de reproduction estivale et de grégarisation dans les semaines à venir. Pour ce faire, le Ministère a mis en place des dispositifs de signalisation d’apparition d’essaims de criquet pèlerin parmi lesquels des alertes venant des populations locales. Ces attaques acridiennes au Niger impactent sur la sécurité alimentaire de la région, d’où l’urgence pour le Ministre de l’Agriculture de lancer un appel pour une coordination accrue et à une implication active de l’ensemble des parties prenantes. « La CLCPRO, véritable cheville ouvrière de la gestion des crises acridiennes, travaille étroitement avec le Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA). Elle doit jouer un rôle central pour accompagner les différents pays surtout ceux de la ligne de front, afin de faire face à cette potentielle menace » a conclu le colonel Mahaman Elhadj Ousmane.
La CLCPRO a été créée en vertu des dispositions de l’article XIV de l’Acte constitutif de la FAO et a succédé à la CLCPANO. L’Accord de sa création est entré en vigueur le 25 février 2002. La CLCPRO était composée à sa création de 9 pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord-Ouest : Algérie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Tunisie. En juin 2004, le Burkina Faso a introduit une requête d’adhésion qui a d’ailleurs abouti. Ainsi, le nombre des pays membres passe de 9 à 10.
Amadou Issoufou, CCC/MAGEL