
L’Ong Search For Common Ground (SFCG) organise du 15 au 16 mai 2025 à Niamey, le deuxième Forum National sur le Numérique, la Paix et la Cohésion Sociale. Cet événement a réuni 150 acteurs nigériens, issus des secteurs du numérique, de la cohésion sociale et de la consolidation de la paix et s’inscrit dans la mise en œuvre des projets Laafi-Kibaru, Muryar Al Umma et Just-Future, financés par Affaires Mondiales Canada (GAC) et le Ministère des Affaires Étrangères des Pays-Bas. Cette rencontre, la deuxième du genre vise à renforcer le dialogue multi-acteurs et à favoriser une approche collaborative pour répondre aux défis du numérique et du pastoralisme au Niger.
C’est le conseiller technique du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Abdoul-Karim Soumaila qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce forum. Les participants venus de six régions du Niger à savoir Dosso, Diffa, Tahoua, Tillabéri, Maradi et Niamey échangeront pendant deux jours sur deux thèmes majeurs notamment les menaces numériques et la cohésion sociale.
Le représentant du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information a d’abord souligné que les technologies de l’information et de la communication constituent une priorité pour le gouvernement qui en a fait une composante dans le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie.
Cependant, leurs utilisations n’est pas sans risques pour la sécurité et la paix sociale, c’est pourquoi, pour mieux encadrer la vie quotidienne dans le cyberespace, le gouvernement a pris un certain nombre de textes tels que la stratégie nationale sur la cyber sécurité et la loi sur la protection des données à caractère personnel. Ces menaces, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent fragiliser la cohésion sociale et entraver le développement du Niger. « L’année dernière, lors de la première édition, des pistes prometteuses ont été identifiées pour le renforcement des cadres législatifs, l’éducation au numérique, l’inclusion des femmes et des jeunes. Aujourd’hui encore, nous devons aller, plus loin pour coordonner nos réponses, mutualiser nos ressources et ancrer la paix dans l’ère digitale », a affirmé M. Abdoul-Karim Soumaila.
Ces travaux, a-t-il indiqué, doivent aboutir à un mécanisme de coordination nationale contre les cyber menaces, des campagnes de sensibilisation adaptées aux réalités locales, notamment en langues nationales et un plan d’actions pour réduire la fracture numérique, en priorisant les zones rurales et les groupes vulnérables. « Les femmes et les jeunes, souvent en première ligne face aux risques numériques, doivent être partenaires clés des solutions. Leur créativité et leur résilience sera essentielles pour construire un écosystème numérique sûr et inclusif », a estimé M. Abdoul-Karim Soumaila.
Il a enfin assuré que le Ministère en charge de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, en synergie avec les autres acteurs de l’écosystème, accélère le déploiement d’infrastructures sécurisées et promeut une législation protectrice, notamment en matière de lutte contre la désinformation.
Auparavant, la Secrétaire générale adjointe du Gouvernorat de Niamey, Mme Djimrao Djamilatou Chékarao a dans son mot de bienvenue formulé le vœu que ces deux journées de réflexion et de partage aboutissent à des recommandations concrètes et innovantes pour renforcer la résilience des communautés nigériennes face aux menaces numériques et à valoriser les initiatives porteuses dans les domaines du dialogue, de la tolérance et du vivre ensemble.
Selon la directrice pays de Search for Common Ground Niger, Mme Audry Shematsi ce forum, fruit de la synergie des projets (Laafi-Kibaru qui veut dire informer pour la paix, Muryar Al Oumma et Just-Futur) se penche sur deux dynamiques essentielles pour l’avenir du Niger : la gestion des menaces numériques et la résolution des tensions liées au pastoralisme. Ces deux thématiques, bien que, distinctes sont, en réalité profondément ancrées dans l’environnement socio-économique et sécuritaire du Niger. « En réunissant 150 acteurs clés, nous créons un espace unique de dialogue, d’échange et de collaboration et nous sommes convaincus que de ces discussions émergeront des idées novatrices et des solutions concrètes qui contribueront directement à la réalisation des objectifs du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et à la mise en œuvre de la Charte de la Refondation du Niger », a soutenu la directrice pays Search for Common Ground.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)