
L’artiste BaBa Boss lors d’une prestation à la place AB de l’UAM
Sondé Sambo Ali à l’état civil, connu sous le pseudo de BaBa Boss ou encore Baaba No’Ciph, est un artiste nigérien, chanteur-rappeur, beat maker qui évolue également dans le domaine du R&B. Ingénieur du son et titulaire d’un master en communication pour le développement, il est fondateur du label indépendant Wally Prod Records à Zinder. C’est un acteur culturel de premier rang qui, en plus de sa propre longue et brillante carrière où il évolue désormais en solo, depuis la dislocation du fameux duo Wally Djam qu’il formait avec Barakina, fait de la promotion des jeunes artistes undergrounds du Damagaram, Cité de mille collines, son crédo. En dehors de ces initiatives, il est également impliqué dans divers projets culturels à Zinder, notamment avec le studio du CCFN et les initiatives comme DAMAGARAP et MDR (Miss Danse Rap). Son talent dans le style de rap rythmique ou trap en langues locales (haoussa et zarma), son palmarès riche d’une centaine de titres, son engagement inébranlable dans la promotion de la culture lui valent l’estime et l’admiration dans le showbiz, des artistes de sa génération, des jeunes passionnés de la musique et d’un grand public, au-delà de la région de Zinder.
Le samedi 28 juin 2025, en fin de l’après-midi, c’est à la Place AB de l’Université Abdou Moumouni de Niamey que l’artiste BaBa Boss s’est produit devant un public averti mais pas pour une première pour celui qui a fait son baptême de feu sur le campus de l’université André Salifou de Zinder. Pour la circonstance quelques-uns de ses amis artistes, pas des moindres, comme Akeem, Rc Baba, Ham D, Liman Jah ou encore Hocine se sont joints à lui, pour agrémenter son spectacle de ‘’réécoute’’ de son récent album « Rayuwa ». Dans les coulisses d’une scène archicomble, il répond sans autisme à nos questions. Selon ses propres mots, il a commencé le ‘’ Rap hip-hop’’ depuis 2003. « Mon rêve c’était de devenir un artiste au service du développement de la culture de mon pays. J’ai évolué à travers les chansons traditionnelles que j’écoutais et qui me passionnent beaucoup, comme ‘’Sofakolé’’, ‘’Boutali Koyo’’.
Né en septembre 1989 à Zinder, Sondé Sambo Ali est passionné de la culture, particulièrement la musique nigérienne depuis son bas âge et a su se former, à travers son parcours scolaire, pour une carrière professionnelle. « En 2003, j’ai chanté ma première chanson ‘’Wangari’’ avec mon groupe qui s’appellait ‘’Eiche to be’’. Et, aujourd’hui, j’ai plus de quatre-vingt (80) titres traditionnels et modernes entre des mixtapes comme la ’’Force du Talent’’ et des albums tels que ‘’Rayuwa’’ », a-t-il relevé.
Cet artiste participe activement à des festivals culturels et transmet des valeurs dans ses œuvres. Parmi ses œuvres les plus connues, on trouve le titre ‘’Moun_Wayé’’, une chanson qui célèbre la beauté des paysages nigériens et la diversité de ses peuples. Souvent, il parle aussi de paix, d’espoir et de l’importance de préserver les traditions de son pays.
« Je me suis concentré sur mes études depuis le collège quand j’ai su que cela sera un atout important pour que je puisse évoluer dans le monde artistique et culturel. C’est ce que j’ai fait jusqu’à mes études supérieures », dit-il fièrement. A l’en croire, c’est à l’université André Salifou de Zinder en 2011, alors qu’il était en première année à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, qu’il a créé le groupe ‘’Wally-Djam’’ avec Barakina. En 2014, le Duo connu à travers l’opus ‘’Ga mu Gare ku’’ enregistré en collaboration avec l’artiste Aigle Militaire, est lauréat de la compétition Mouryar Niger où il a rivalisé de talent avec MDM et Crazy Girls, entre autres. Depuis lors, les deux artistes se sont produits, chacun en solo, mais souvent sous le même label « Wally Prod Records » de Baaba Boss.
Sondé Sambo Ali chante en plusieurs langues, notamment en haoussa, en zarma, français et anglais. Il est considéré comme une voix éminente de la musique nigérienne et capable de mêler tradition et modernité avec authenticité et passion. « L’an passé, mes chansons et mes clips qui traitent de la culture et de la valeur nigérienne ont eu un impact au Nigeria où j’ai été invité à Kano pour des prestations en Rap haoussa », a-t-il confié.
Engagé au-delà de la musique, ce jeune milite pour la sauvegarde des langues locales et la promotion de la culture nigérienne à travers le monde. Son métier inspire de nombreux jeunes artistes au Niger qui voient en lui un modèle de créativité et d’attachement à la culture du pays. À travers son engagement, il inspire une nouvelle génération d’artistes autour de lui à Zinder, des jeunes talents comme Lil Med, Tendresse, Az Boy qui, comme lui, veulent faire de la culture un moteur de développement, de paix et de cohésion sociale.
Mahamadou Maïfada (Stagiaire)